Avec la Fédération tamoule de La Réunion

Journée à la mémoire des engagés

12 novembre 2010

Ce jeudi 11 novembre était l’anniversaire de l’abolition officielle de l’engagisme en 1882 à La Réunion. Malgré son abolition, ce système socio-économique colonial, qui a succédé à l’esclavage, a continué dans les faits à être appliqué par les colonialistes jusque dans les années 1930 pour exploiter au maximum les travailleurs réunionnais.

Nos ancêtres engagés, qui ont souffert de ce système comme les autres victimes du colonialisme et de l’esclavage, ont participé à la construction de notre pays et du peuple réunionnais, avec les richesses de sa diversité et de son unité culturelles. Ils sont venus de nombreux pays de notre région mais essentiellement d’Inde.
C’est pourquoi la Fédération tamoule de La Réunion, présidée par Daniel Minienpoullé, a organisé hier plusieurs manifestations dans le cadre de la Journée à la mémoire des engagés. Un public nombreux, notamment lié aux associations membres de la Fédération, a participé à ces actions en hommage à ces ancêtres.
Tout d’abord, il y a eu l’installation d’une stèle commémorative sur le site de l’ancienne usine sucrière de La Mare à Sainte-Marie, parce que les engagés furent notamment utilisés et sur-exploités par les maîtres de l’économie sucrière à laquelle le système colonial de l’époque a consacré La Réunion.

Une rencontre des Réunionnais

Ensuite, tout le monde s’est retrouvé sur le site des Lazarets à La Grande Chaloupe, par où sont arrivés une grande partie des engagés. Des expositions ont été organisées sur ce lieu de mémoire avec des stands d’activités culturelles des diverses associations.
Puis, un hommage mémoriel particulièrement émouvant a eu lieu au bout de la ravine de la Grande Chaloupe, en face de l’océan. Après cette cérémonie, Daniel Minienpoullé a souligné devant le Lazaret 1 réhabilité l’importance de cette commémoration. Il a déclaré que c’est « un hommage universel à tous les engagés » et une occasion de rassembler toujours davantage les Réunionnais pour construire une société plus juste et plus harmonieuse.
Tout ce qui s’est déroulé ensuite dans l’après-midi a illustré ce rassemblement à travers les témoignages de fils et filles d’engagés, des contes, l’intervention d’invités mauriciens et de passeurs de mémoire comme Jessie Ferrère, des allocutions officielles, des poèmes, de la musique indienne, chinoise, du maloya et autres chants avec Naada, Danyèl Waro etc.
Autre symbole fort : la présence de personnalités comme la sénatrice Gélita Hoarau, d’élus portois, d’Adrien Minienpoullé, ancien président du temple hindou de Saint-Denis et fondateur de la Fédération tamoule de La Réunion en 1971. Enfin, une autre image à garder de cette journée, c’est la rencontre de Réunionnais de toute l’île, de toutes les générations et de cultures très variées mais unis autour de cette culture de notre mémoire historique. Voilà une richesse que les Réunionnais continueront à valoriser pour construire un avenir meilleur grâce, notamment, à la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise.

Correspondant

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