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Après la rencontre entre le Comité pour la mémoire de l’esclavage et le président de la République
31 janvier 2006
Jacques Chirac a reçu hier matin à l’Élysée le Comité pour la mémoire de l’esclavage, auquel il a annoncé l’instauration, le 10 mai en France métropolitaine, d’une journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage.
"La grandeur d’un pays, c’est d’assumer toute son histoire. Avec ses pages glorieuses, mais aussi avec sa part d’ombre. Notre histoire est celle d’une grande nation. Regardons-la avec fierté. Regardons-la telle qu’elle a été", a souligné hier le chef de l’État lors d’un discours solennel à l’Élysée.
"C’est pourquoi je souhaite que, dès cette année, la France métropolitaine honore le souvenir des esclaves et commémore l’abolition de l’esclavage", a-t-il dit en présence du Comité pour la mémoire de l’esclavage (CPME), présidé par l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé.
"Ce sera, comme le propose votre rapport, au terme d’un travail très approfondi, le 10 mai, date anniversaire de l’adoption à l’unanimité par le Sénat, en deuxième et dernière lecture de la loi reconnaissant la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité", a-t-il précisé.
Dès le 10 mai prochain
"Aucune date ne saurait concilier tous les points de vue. Mais ce qui compte, avant tout, c’est que cette journée existe. Elle ne se substituera pas aux dates qui existent déjà dans chaque Département d’Outre-mer", a-t-il poursuivi.
"Dès le 10 mai de cette année, des commémorations seront organisées dans les lieux de mémoire de la traite et de l’esclavage en métropole, outre-mer et, je le souhaite, sur le continent africain. Votre Comité devra y veiller", a ajouté Jacques Chirac.
Un "centre de recherche"
Rappelons que cette date du 10 mai, qui correspond à l’adoption définitive par le Parlement de la loi reconnaissant la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité, avait été proposée par le CPME.
Par ailleurs, "l’esclavage doit trouver sa juste place dans les programmes de l’Éducation nationale, de l’école primaire, du collège et du lycée", a souhaité Jacques Chirac. Un “centre de recherche” sera aussi créé "pour enrichir notre savoir" et ainsi "sortir de polémiques inutiles", a-t-il annoncé.
Le président a également confié à l’écrivain Édouard Glissant la présidence d’une mission destinée à travailler à l’élaboration d’un "centre national consacré à la traite, à l’esclavage et à leurs abolitions". Car "la mémoire de l’esclavage doit s’incarner dans un lieu ouvert à tous les chercheurs et au public", a-t-il souhaité.
Une mémoire partagée
"Le racisme, d’où qu’il vienne, est un crime du cœur et de l’esprit", a déclaré Jacques Chirac. "Il abaisse, il salit, il détruit. Le racisme, c’est l’une des raisons pour lesquelles la mémoire de l’esclavage est une plaie encore vive pour certains de nos concitoyens".
"Au-delà de l’abolition, c’est aujourd’hui l’ensemble de la mémoire de l’esclavage, longtemps refoulée, qui doit entrer dans notre histoire : une mémoire qui doit être véritablement partagée", a souhaité le chef de l’État.
"Ce travail, nous devons l’accomplir pour honorer la mémoire de toutes les victimes de ce trafic honteux. Pour leur rendre la dignité", a-t-il conclu.
Réaction du Comité pour la mémoire de l’esclavage
L’aboutissement d’une longue lutte
Dans un communiqué publié hier, le Comité pour la mémoire de l’esclavage réagit à ce qui est ressorti de sa rencontre avec le président de la République. On lira ce texte ci-après avec des intertitres de “Témoignages”.
"Le chef de l’État vient d’annoncer que la journée des “Mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions” sera désormais commémorée chaque 10 mai.
C’est l’aboutissement des luttes contre l’oubli et le silence, luttes commencées par les esclaves, les premiers abolitionnistes, et poursuivies par les mouvements anti-esclavagistes. Puis, les populations de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique et de La Réunion, des associations, des chercheurs, des élus se sont mobilisés pour transmettre cette histoire.
Le travail continue
Le Comité pour la mémoire de l’esclavage, institué par décret de janvier 2004 en application de la loi adoptée le 10 mai 2001 qualifiant la traite négrière et l’esclavage de crime contre l’humanité, se réjouit de la décision du président de la République.
Il se réjouit également que ses propositions concernant la recherche, l’enseignement et la culture, contenues dans son rapport remis le 12 avril 2004 au Premier ministre aient été reprises par le chef de l’État.
Le Comité pour la mémoire de l’esclavage appelle à la fédération des énergies et à l’union des forces pour faire de chaque 10 mai une date symbolique forte.
Dès demain, le Comité pour la mémoire de l’esclavage se réunira pour poursuivre son travail, et, conformément à sa mission, faire de nouvelles propositions.
Célébrons les apports des luttes des esclaves
Le Comité pour la mémoire de l’esclavage souligne l’action de toutes les associations qui, dans l’Outre-mer et en France métropolitaine, n’ont eu de cesse de faire connaître cette histoire et, qui, par leur action, ont poussé à sa reconnaissance et son inscription dans le récit national.
Le Comité pour la mémoire de l’esclavage rappelle l’héritage de l’esclavage. Souffrance de la déportation, de l’exil, de l’asservissement, mais également la créativité qu’expriment les langues et les cultures créoles. Célébrons les apports des luttes des esclaves pour plus de justice, plus de liberté et plus de démocratie. Ces apports appartiennent au patrimoine de l’humanité.
Le Comité pour la mémoire de l’esclavage rappelle enfin, conformément à son rapport, que, sans une valorisation de la recherche sur la traite négrière, l’esclavage et leurs abolitions, et sans un encouragement à la multiplication de supports pédagogiques sur ces thèmes, cette histoire restera mal connue."
Gilles Gauvin : "un moment historique"
L’historien réunionnais Gilles Gauvin fait partie avec sa collègue et compatriote Françoise Vergès du Comité pour la mémoire de l’esclavage (CPME). Il était particulièrement satisfait hier de l’annonce par le président de la République d’une journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage le 10 mai dans l’hexagone.
"C’est une bonne chose que cette date ait été choisie. À présent il faut continuer à aller de l’avant pour mettre en œuvre nos différentes propositions, afin de mieux faire connaître à tous les Français l’histoire de la traite négrière et de l’esclavage. Nous allons donc poursuivre notre travail en ce sens mais cela dépend aussi de tous les autres responsables politiques, administratifs et citoyens", a déclaré Gilles Gauvin à “Témoignages”.
"En tout cas, le travail du Comité a été reconnu par les plus hautes autorités de l’État pour son sérieux, a-t-il ajouté. Le président de la République nous a dit en entretien toute la portée de nos propositions. Il nous a également déclaré que tous les services de l’État seront mobilisés pour mettre en œuvre ces propositions et que le Premier ministre en a déjà parlé à ses collègues du gouvernement".
"Il est clair que désormais, tout est une question de volonté politique de la part des décideurs et de détermination aussi de la part des historiens, des enseignants, des associations etc... militant pour faire vivre la mémoire de l’esclavage. Ce fut aujourd’hui un grand moment dans l’histoire de la République", conclut Gilles Gauvin.
L. B.
o Présences
Deux parlementaires réunionnais, Margie Sudre et Paul Vergès, étaient présents hier matin à la rencontre de l’Élysée entre le CPME et le chef de l’État. Il y avait également le Premier ministre ainsi que les ministres de l’Éducation nationale, de la Culture et de l’Outre-mer. À signaler enfin la présence de l’écrivain antillais Édouard Glissant, de plusieurs associations et de 3 classes qui ont travaillé sur l’esclavage.
o Distinction
Ce soir, le Comité pour la mémoire de l’esclavage remettra à l’historien Hubert Gerbeau, lors d’une cérémonie au Ministère de l’Outre-mer et en présence du ministre de l’Outre-mer François Baroin son prix “Mémoires de l’esclavage”. Ce prix récompense chaque année une thèse consacrée à la traite négrière, l’esclavage et leurs abolitions.
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