Éditions du Serpent à Plumes

“L’Empreinte française” de Jean-François Samlong

5 avril 2005

Le nouveau roman de Jean-François Samlong, “L’Empreinte française”, est paru aux éditions Le Serpent à Plumes. L’auteur revient aux sources de son adolescence, une jeunesse bercée par de douces et fortes présences féminines.

(page 7)

Le métissage, la double appartenance culturelle sont au cœur de “L’Empreinte française”, le nouveau roman de Jean-François Samlong, paru aux éditions Le Serpent à Plumes. Pour la maison d’édition parisienne, "ce roman d’initiation, qui fait la part belle à la découverte de l’amour et aux jeux de l’érotisme, raconte aussi le quotidien du petit peuple de La Réunion. Relations avec les esprits, croyances populaires, rites immuables des lavandières transmis par l’infatigable grand-mère qui avait sa roche à laver (et à rêver) au bord de la rivière".

Écrire sa différence

Pour Jean-François Samlong, la littérature réunionnaise "n’a pas encore dit le millième de ce qu’elle a à dire". Il s’agit selon lui "d’écrire sa différence dans une démarche créative, novatrice, qui n’oppose ni les langues, ni les cultures, et qui ne réveille pas non plus la guerre des identités". Pour aller plus loin dans son "cheminement d’homme, d’écrivain, de citoyen", ce que "l’école à la française" ne lui a pas appris, "c’est l’île qui me l’a donné : une langue maternelle et une culture plurielle. Une langue créole qui a ses propres richesses langagières. Une culture métisse riche des cultures des quatre continents de par le peuplement de l’île dès l’aube de la colonisation". L’écriture de Jean-François Samlong se nourrit à la fois d’Europe, d’Afrique, d’Inde, d’Asie, de Madagascar... "Toutes ces cultures qui se croisent dans mes romans sont autant de richesses pour la littérature française par le jeu du droit à la différence".

Faire entendre la voix de l’autre

Dans le concert de la francophonie, il veut faire entendre "la voix de l’autre. Le respect de l’autre, des identités". Obsédé par l’extrême violence de la période de l’esclavage et du marronnage, Jean-François Samlong confie : "ma langue et ma culture maternelles sont ma chair vive, et c’est dans cette chair vive que la culture française laisse sa précieuse empreinte. Si l’on ne respecte pas ce qui constitue mon identité propre, cette empreinte est des plus superficielles et finalement n’intéresse personne. Cette empreinte factice peut être la source de conflits identitaires, de guerres des langues et des cultures".

Eiffel


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