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Célébration du 10 Mai à Sainte-Suzanne, avec une conférence-débat importante et d’actualité
12 mai 2010
Après Le Port dimanche dernier, une autre commune réunionnaise a été cette année un lieu de rencontre important pour célébrer le 10 Mai comme Journée de commémoration de l’esclavage dans toute la République : c’est Sainte-Suzanne, où a été organisée lundi soir par l’association Miaro une conférence-débat, au Centre du Moringue à La Marine, sur le thème "L’esclavage : quelles réparations ?".
Plusieurs dizaines de personnes ont participé à cet événement et apporté leur soutien au combat de la municipalité et des militants culturels ou autres autour de cette reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité. Après une présentation de cette rencontre par Angeline Imira, adjointe au maire déléguée à la Culture, et par Mylène Mounichy, responsable de l’OCTL, Aline Murin-Hoarau, professeure d’Histoire et élue de Sainte-Suzanne, a fait un exposé très intéressant sur le thème de la soirée.
Ensuite, animé par Charlotte Rabesahala, anthropologue et docteure en Civilisations, a eu lieu un débat très riche, qui montre une nouvelle fois l’importance de réaliser un centre culturel comme la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise. C’est un des moyens indispensables pour réparer le crime de l’esclavage.
La beauté, la force et la réussite de cette soirée sont également dues aux nombreux moringueurs, chanteurs et autres artistes qui ont apporté leur contribution. Nous publions ci-après de larges extraits de l’exposé d’Aline Murin-Hoarau.
« La traite des Noirs au service de l’économie esclavagiste était une opération commerciale qui consistait à se procurer par tous les moyens des hommes, femmes et enfants en Afrique, à Madagascar, en Inde et de les réduire en esclavage afin de procurer aux planteurs européens installés dans les colonies la main d’œuvre servile nécessaire à la production de biens consommés par les populations européennes.
Après l’abolition de l’esclavage en 1848, les colons exigent une réparation financière, et l’accession à une main d’œuvre est organisée. C’est l’engagisme. Mais quelle réparation pour les esclaves et leurs descendants ? Qui s’occupe de leur insertion dans cette nouvelle économie, où l’engagisme se greffe sur une société inégale ?
La France n’a pas organisé de réparation pour les anciens esclaves. Cet Etat colonisateur a axé sa politique sur la restructuration d’une nouvelle économie qui continue à mettre toutes les conditions nécessaires pour faire oublier cette période esclavagiste. Tout est organisé pour continuer à enrichir les anciens maîtres esclavagistes.
Réduire les inégalités sociales
Il a fallu attendre les années 1970-1980 pour faire émerger un mouvement culturel soutenu de très près par un parti politique actif, proche des Réunionnais, pour réveiller les consciences, affirmer notre histoire, redonner une juste et digne place à notre histoire, à notre mémoire méprisée qui s’éclaire de plus en plus.
Aujourd’hui, quelle est la traçabilité de cette période dans les esprits, dans le langage ? Faut-il parler de réparation ?
La photographie sociale de notre île montre que 52% de la population vit en marge, avec une exclusion professionnelle, matérielle, scolaire. Une radiographie de notre société révèle que parmi ces 52%, nous retrouvons toujours les mêmes : les descendants d’esclaves, de l’engagisme, qu’on stigmatise, qu’on racialise ; un groupe associé à sa couleur de peau.
Dans cette logique de réparation, nous serons alors tentés de dire unanimement que la principale réparation serait de bâtir une politique pour réduire les inégalités sociales.
Un musée pour une politique réparatrice
Mais poussons plus loin la réflexion en soulignant aussi qu’avoir l’honnêteté intellectuelle consiste à reconnaître que réparer, c’est libérer l’expression.
Ainsi, un musée est parmi les nombreux moyens pour répondre à une politique réparatrice parmi tant d’autres. Un musée offre un terrain fertile, verdoyant, pour mener à bien une réflexion constructive, humaine sur la mémoire, la représentation visuelle et vivante de notre passé.
Réparer, c’est aussi pour nous, descendants d’esclaves et engagés, avoir le courage de demander la réhabilitation des nombreux lieux de mémoire laissés à l’abandon. Pour continuer cette politique toponymique, rebaptisons les lieux avec les noms de nos ancêtres, nos héros ; n’ayons plus honte de les nommer, les honorer.
La solidarité
Surtout, mes amis, entretenons une solidarité, renforçons-la pour mieux nous connaître, échanger, discuter autour de ce passé sombre qui porte encore les lourds stigmates colonialistes.
On peut réparer aussi en créant des lieux pour parler de notre culture ancestrale trop longtemps restée dann fénoir, trop longtemps minorée, jugée comme sorcellerie.
Il ne s’agit pas de remettre en question la pratique de notre religion, où en famille nous nous réunissons autour de notre boucan, notre autel chez nous. Cette pratique, un bel héritage ancestral qui a maintenu nos liens, doit continuer.
Mais il serait grand temps, comme cela se fait pour toutes les religions — car le culte ancestral est une religion —, d’avoir des lieux, des temples, des sanctuaires comme tous les autres pour se réunir, honorer dignement nos ancêtres communs.
Réparer, c’est aussi promouvoir davantage tous les lieux comme ce Centre de Moringue. Car réparer, c’est permettre aux groupes en marge de cette société réunionnaise de se retrouver pour réparer les nombreuses plaies qui ravagent encore nos cœurs et nos esprits. »
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