Au Port, célébration de la Victoire du 8 mai 1945 contre les nazis et leurs collaborateurs

L’exemple des combattants de la liberté « a toujours valeur d’actualité

9 mai 2012

Hier matin, la municipalité du Port a organisé avec les représentants de l’État et des Anciens combattants la traditionnelle cérémonie de dépôt de gerbes au Monument aux Morts, près de l’église Ste Jeanne d’Arc, à l’occasion de la célébration de la Victoire du 8 Mai 1945. Une victoire qui a mis un terme à la Seconde Guerre mondiale grâce à la défaite des forces armées de l’Allemagne nazie, fondée par les fascistes allemands autour d’Adolf Hitler.
Cette défaite fut aussi celle des personnes qui, en France, ont collaboré avec les nazis et le régime de Vichy pour profiter du système. Cette collaboration avec les fascistes a également été pratiquée dans les colonies françaises — dont La Réunion — pour maintenir en place le système colonial au profit des nantis.
Il se trouve que des Réunionnaises et des Réunionnais ont résisté au régime de Vichy qui occupait le pays et ils ont contribué à sa libération le 28 novembre 1942, il y donc 70 ans, pendant que d’autres — comme Jacques et Paul Vergès, Bruny Payet, etc. — avaient rejoint les Forces de la France Libre pour combattre les nazis. Durant la cérémonie organisée hier au Port comme dans toute l’île ainsi qu’en France et Outre-mer, un hommage justifié a été rendu à tous les combattants de la liberté.
Et comme l’a dit l’adjoint au maire Ibrahim Ismaël en lisant le message de Marc Laffineur, secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense des anciens combattants, « leur exemple a toujours valeur d’actualité ». Nous publions ci-après de larges extraits de ce message, qui rappelle notamment l’importance de ce combat pour la liberté, qui n’est pas terminé pour le peuple réunionnais. Les inter-titres sont de "Témoignages".

« Nous sommes aujourd’hui réunis pour commémorer le 67ème anniversaire de la victoire remportée par les armées françaises et alliées sur la barbarie nazie. Après plus de 5 longues années de guerre, le nazisme est anéanti. C’est la fin du cauchemar que l’Europe a enfanté, qu’elle a traversé, qu’elle a vaincu. (…) La liberté l’a emporté. (…) Si l’humanité découvre l’enfer des camps de concentration et d’extermination, leur œuvre de destruction monstrueuse a enfin cessé.
Tout au long de ce conflit, les Français ont vécu ou survécu, entre crainte et espoir. En 1942, dont nous commémorons cette année le 70ème anniversaire, ces deux sentiments sont mêlés comme jamais.

Le temps des espérances

1942, c’est en effet le temps de la honte, avec la mise en œuvre de la Shoah, le port de l’Étoile jaune, les grandes rafles, les premiers convois vers Auschwitz. C’est le temps de la faim, de la peur, du mépris, celui des fusillades d’otages, de la Relève, de la conscription obligatoire — avant le STO (Service du travail obligatoire) — pour aller travailler en Allemagne.
Mai 1942, c’est aussi le temps des espérances : les premières ripostes alliées, l’arrêt de la pénétration allemande sur le front russe, et la lueur d’espoir qui naît dans le désert libyen quand, à Bir Hakeim, des soldats de la France libre enrayent l’avance ennemie ; c’est aussi le débarquement allié en Afrique du Nord, prélude à la reconstruction de l’armée d’Afrique. C’est enfin l’année où, dans l’ombre, se multiplient les contacts entre mouvements et réseaux clandestins qui vont renforcer la Résistance intérieure.

Un idéal commun

Le 8 mai 1945, c’est la fin de ce temps de la crainte, l’aboutissement de ce temps de l’espoir, la victoire.
En France, cette victoire est le fruit de l’effort, du courage, du sacrifice de toutes celles et de tous ceux qui n’ont jamais désespéré. À l’instar du Général de Gaulle, tous ont eu foi en notre pays, en sa capacité à mener le juste combat contre tout ce que le 20ème siècle connaissait de plus absurde et de plus monstrueux.
Grâce à ces hommes et à ces femmes, différents par leurs origines, leurs histoires, leurs cultures, mais réunis par un idéal commun, la France a pu, après la guerre, retrouver pleinement son rang dans le concert des nations. Leur exemple a toujours valeur d’actualité. Car ils nous ont prouvé ce qu’une nation riche de son histoire portée par une même aspiration, unissant ses forces, est capable de réaliser pour surmonter l’insurmontable. »


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus