
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
Léon de Lépervanche à l’Assemblée nationale
22 octobre 2010
Le 12 mars 1946, Léon de Lépervanche intervient dans le débat parlementaire relatif à l’abolition du statut colonial de La Réunion. Il rappelle d’où vient cette revendication. Voici des extraits de son discours :
« Voyons donc la physionomie politique et sociale de La Réunion en 1936. Jusqu’à cette date, nos oligarchies locales détiennent tout le pouvoir politique.
Nos barons de la terre, du sucre et du rhum imposent la représentation parlementaire où figure le sénateur Léonus Bénard, usinier multimillionnaire, propriétaire de vastes domaines dans la région de Saint-Louis.
Naturellement, ces messieurs occupent sans partage les municipalités et le Conseil général dont la principale prérogative est le vote de l’assiette fiscale.
Cette prérogative permet à nos seigneurs réunionnais de pratiquer une politique qui s’inspire de leurs seuls intérêts de classe. Jusqu’en 1936, en effet, presque toutes les recettes du budget local sont fournies par les impôts indirects qui, comme vous le savez, frappent surtout les couches les plus pauvres.
L’impôt sur le revenu et tous ceux qui font payer les riches de France ne sont pas étendus à La Réunion.
Pieds nus, haillons et taudis
À cette situation privilégiée correspond l’immense détresse des masses laborieuses. La durée de la journée de travail varie entre dix et douze heures ; le salaire, qui ne dépasse pas 10 francs, est entièrement absorbé par la nourriture, composée uniquement de riz, de légumes secs, de piments et de brèdes. Un tel régime alimentaire, où la viande est un luxe réservé aux grandes occasions, engendre naturellement la maladie qui fait de cruels ravages en raison du prix élevé des médicaments, de l’absence de toute assistance médicale, de l’insuffisance en nombre et du dénuement de nos établissements hospitaliers.
Quant à l’instruction publique, dotée de crédits insuffisants, elle est distribuée au compte-gouttes. Les bas salaires pratiqués, l’absence de sursalaire familial, l’inexistence de cantines scolaires forcent les parents à faire travailler leurs enfants dès l’âge de huit ans. En somme, jusqu’en 1936, aucune loi sociale n’existe à La Réunion.
Les travailleurs pieds nus, vêtus de haillons logent dans des taudis infects. Les échos de la tentative de coup d’État fasciste de 1934 et la victorieuse réplique de la classe ouvrière française arrachent les travailleurs réunionnais à leur isolement.
Ils s’insurgent contre le régime spécial sous lequel vit la colonie, régime qui a permis aux riches d’esquiver légalement les charges fiscales et a privé le peuple du bénéfice des lois sociales.
« La rage au cœur de quelques réactionnaires »
La République qui, en abolissant l’esclavage, a décrété l’égalité de tous les citoyens ne doit pas tolérer de tels abus. Citoyens français, les Réunionnais doivent être assujettis aux mêmes obligations et bénéficier des mêmes droits que leurs frères de France. La Réunion doit devenir un département français, voilà comment s’est imposée cette devise qui groupe chez nous, sans distinction de parti, tous les républicains sincères, les vrais démocrates.
Depuis 1935, "La Réunion département français", inscrit sur les banderoles lors des manifestations ouvrières, clame la confiance de nos compatriotes en cette démocratie française à l’écart de laquelle ils sont tenus. (…)
Mesdames et Messieurs, je vous demande d’adopter la proposition de loi classant La Réunion, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane française parmi les départements français, telle qu’elle vous est présentée par le rapporteur de la commission des territoires d’Outre-mer.
Certes, son adoption mettra la rage au cœur de quelques réactionnaires qui pleureront l’abolition de leurs privilèges esclavagistes du vingtième siècle. En revanche, cet acte permettra à la France démocratique et humaine de se faire connaître sous son vrai visage à près d’un million d’hommes qui ne demandent qu’à vivre en Français libres et égaux.
Les félicitations du CRADS section de Saint-Pierre
« La section de Saint-Pierre du CRADS réunie ce jour le 7 avril 1946 applaudit chaleureusement à la proclamation de La Réunion comme département et adresse ses remerciements :
- à M. Félix Gouin, président du Gouvernement provisoire
- à tous les députés qui ont contribué à faire aboutir le projet des camarades Vergès et de Lépervanche. »
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