Défense et valorisation du créole

La collectivité de Martinique insiste pour que le créole devienne langue officielle

22 août 2023

Jean-Christophe Bouvier, préfet de Martinique, a demandé le 25 juillet de retirer un texte du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique dont l’article 1er fait du créole la langue officielle de la Martinique, au même titre que le français. Il rappelle que « la langue de la République est le français ».

Le président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique, Serge Letchimy, a refusé le 20 août d’honorer une requête du préfet de retirer la délibération de l’assemblée locale qui consacre le créole comme langue officielle de l’île « au même titre que le Français »

Serge Letchimy, le chef de l’exécutif local, s’oppose à une requête du préfet de la Martinique dans le cadre du contrôle de la légalité, car « ce refus est un acte de marronnage, une déclaration de dissidence dans le débat contemporain mais historique que nous ouvrons entre droits naturels imprescriptibles et droits à l’égalité », a-t-il annoncé dans un communiqué de presse publié dans la soirée du 20 août.

Délibération « entachée d’illégalité »

Le 25 mai dernier, trois jours après les célébrations du 175e anniversaire de l’abolition de l’esclavage en Martinique, les élus de l’Assemblée de Martinique ont adopté un texte dont l’article 1er fait du créole la langue officielle de la Martinique au même titre que le français.

Garant du contrôle de la légalité des délibérations des collectivités locales, Jean-Christophe Bouvier, préfet de Martinique, a demandé le 25 juillet au président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM) de retirer cet article.

Il lui a rappelé que « le premier alinéa de l’article 2 de la Constitution du 4 août 1958 dispose que : ’La langue de la République est le français’ ». Pour le préfet, la délibération « est entachée d’illégalité » raison de sa demande de « bien vouloir procéder à son retrait ».

Serge Letchimy a également anticipé la saisine du tribunal administratif par le préfet : « Je nous sais d’ores et déjà condamnés par les institutions judiciaires qui ne reconnaîtront pas la légitimité de ce combat. Pourtant, c’est avec dignité, que j’assumerai cette condamnation », a-t-il indiqué dans son communiqué.

Pour lui, ce refus est « une déclaration de dissidence dans le débat contemporain mais historique que nous ouvrons entre droits naturels imprescriptibles et droit à l’égalité  ». Un moyen de défendre la reconnaissance de la langue créole martiniquaise.


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