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Plus de 150 ans après l’abolition de l’esclavage
24 juillet 2004
2004 est l’année choisie par l’UNESCO pour commémorer la lutte pour l’abolition de l’esclavage et de la traite. Ces deux crimes contre l’humanité ont fait la fortunes de plusieurs villes de l’Ouest de la France. Mais plus de 150 ans après la deuxième abolition décidée par la République, il est encore difficile d’assumer ce passé à Nantes, Le Havre ou Bordeaux. Pourtant, traite et esclavage sont deux crimes imprescriptibles, qui ont permis au capitalisme européen de prospérer, et ils ne sont pas réparés.
Alors que l’on fêtait jeudi dernier le bicentenaire de la naissance de Victor Schœlcher et que l’UNESCO a déclaré 2004 année de commémoration de la lutte pour l’abolition de l’esclavage et de la traite, l’importance de ces deux crimes contre l’humanité dans l’enrichissement de la France reste encore mal connue dans ce pays. Des fortunes immenses se sont construites à Nantes, Le Havre, Bordeaux ou La Rochelle, elles ont permis au capitalisme européen de se développer.
Dans l’univers concentrationnaire des plantations de l’époque, l’espérance de vie ne dépassait pas cinq à six ans - après leur débarquement - pour les personnes condamnées au travaux forcés du fait de leur couleur de peau.
Ce système a duré quatre siècles. Malgré tout, certaines villes osent regarder leur passé en face. Ainsi par exemple à Nantes, l’ancien plus grand port négrier français, un mémorial des esclaves sera construit au cœur de la ville en 2006. Et le musée d’Histoire de la ville consacrera 500 mètres carrés à l’épisode tragique de la traite.
Dans cette ville, où les négriers ont organisé plus de 1.700 sinistres voyages pour déporter des Africains, le travail de mémoire a commencé en 1983. Sous l’impulsion de “Mémoire d’Outre-mer” et des “Anneaux de la mémoire”, un colloque international s’est réuni à Nantes en 1985, soit 300 ans après la publication du “Code noir”, qui gravait dans le marbre de la loi la condamnation d’êtres humains aux travaux forcés au profit des patrons de l’époque.
La nouvelle équipe municipale nantaise, autour du maire Jean-Marc Ayrault, a amplifié ce travail de mémoire. En 1992, l’exposition “Les Anneaux de la mémoire” confrontait directement les habitants de la ville à ce passé. Avec 400.000 visites, elle a eu un grand succès, un premier pas vers la prise de conscience de cette période de l’Histoire. D’ailleurs, rappelle Yannick Guin, historien, "la condamnation de la traite est unanime, et en même temps, tout le monde comprend que cette période est devenue un objet historique".
L’idée que les familles descendant des négriers ont voulu cacher le souvenir de leurs ancêtres esclavagistes est fausse, estime Yannick Guin : "Le secret est une invention. En fait, on a débattu ici de traite et d’abolition plus tôt qu’ailleurs. Ce fut notamment", ajoute-t-il, "un thème essentiel de la Révolution à Nantes".
C’est à la veille de Révolution que la traite atteignit son apogée. Et bien qu’interdite en 1818, la déportation massive d’Africains dans des camps de travaux forcés s’est poursuivie jusqu’en 1860. L’entêtement à persévérer dans ce crime s’expliquait par les gains possibles. Un trafiquant de chair humaine pouvait doubler ou tripler sa mise sur un voyage.
Si à Nantes, ce passé dramatique de la ville est dorénavant regardé en face, ce n’est pas le cas dans d’autres anciens ports négriers comme Bordeaux, La Rochelle ou Le Havre. Ainsi, dans cette dernière commune, une rue porte le nom d’un des plus grands criminels de l’époque, Jacques-François Begouen. Ce dernier a déporté des milliers de personnes d’Afrique à Saint-Domingue.
Au Havre, le navire négrier chargeait des indiennes (toiles de coton) contrefaites à Rouen, des fusils anglais et des eaux-de-vie qu’il échangeait contre des êtres humains le long de la côte africaine. Il vendait ses captifs à Saint-Domingue où il embarquait du sucre, du café ou de l’indigo récoltés dans la plantation appartenant à la famille Begouen. Le navire revenait au Havre où les produits étaient revendus après avoir été traités dans les raffineries du négrier.
C’était un système bien huilé, qui a permis à Jacques-François Begouen d’être la plus grosse fortune du Havre. Élu député du Tiers-Etat aux États généraux en 1789, le négrier défendra les intérêts de ses confrères, en s’opposant à l’abolition de la traite et de l’esclavage au nom d’un "ordre naturel" qui ne peut être changé "sans le plus effroyable déchirement".
Interrogé sur le fait qu’une rue du Havre porte le nom de celui qui a contribué à ce qui est aujourd’hui reconnu comme un crime contre l’humanité, le maire UMP de la ville, Antoine Rufenacht, estime qu’il ne faut "jamais débaptiser une rue pour ne pas dérouter la population". Il est tout de même assez surprenant que dans un pays où ont été jugées des personnes accusées de crimes contre l’humanité pendant la dernière guerre, les dirigeants d’une commune se sentent gênés de débaptiser une rue à la gloire d’un négrier qui a commis un tel forfait.
Ce qui se passe au Havre est loin d’être isolé, il suffit d’aller dans n’importe quelle ville réunionnaise pour constater que de nombreuses rues portent le nom de personnes qui n’hésitaient pas à réduire en esclavage d’autres humains pour s’enrichir. Et cela ne suscite guère de débats. Il est paradoxal de constater qu’il est plus difficile de rendre hommage à ceux qui ont résisté à ce crime.
Lorsque dans les municipalités progressistes, les élus ont décidé d’honorer la mémoire de plusieurs chefs de la résistance comme par exemple Cimendef, certains ne comprenaient pas pourquoi on accordait une importance à "des bandits de grand chemin". Même si ces débats semblent s’être apaisés, il n’en reste pas moins que le travail de mémoire reste un combat quotidien, car jusqu’à présent, l’esclavage et la traite sont deux crimes contre l’humanité qui ne sont pas réparés.
M. M.
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