Nout mémwar

’La guerre Cilaos’ : « in zistoire vrai » — 6 —

2 mars 2012

Vendredi dernier, dans cette chronique hebdomadaire consacrée à ’nout mémwar’, ’Témoignages’ a publié la cinquième partie d’un document très intéressant rédigé en 1966 par Jean-Claude Legros et paru dans une revue du P.C.R. (’Réalités et Perspectives’) sous le titre « La guerre Cilaos ». Un document rédigé en créole réunionnais, dans une graphie d’il y a près d’un demi-siècle. Voici la suite et la fin de ce document, avec le chapitre 5, qui raconte comment le marronnage a continué après la fin de la chasse aux marrons menée par Mussard dans le cirque de Cilaos depuis avril 1744 jusqu’en février 1753. Les inter-titres sont de ’Témoignages’.

Comme sa même la fini la guerre Cilaos. (fin du chapitre précédent)
Mais marronnage té pencore fini.
En 1775, Parny i dit bann blanc té fine tué toute marron, té resse jusse deux-trois par-là.
Dans in zistoire i appelle "Sacatove", Leconte-de-Lisle i raconte navé encore in bon peu d’marron en 1820, dans les haut de Saint-Paul. Zot té vive dans inn grann caverne. Temps-en-temps zot té i tsann Bernica pou vole fusil, sabre-à-canne, barrique le lard, goni de riz, café, suc, linge, marmite, casserole, toute sa là. Zot navé la chaise, fauteuil, divan, la tabe.

Maria èk Sacatove

Navé par-là cent marron té resse terre-là sanm zot famille. Bann blanc té passe devant la caverne, té oit pas rien.
Le chef té Sacatove, navé 4 an li té la Réunion. Li té aime Maria, la fille son maite. In jour li la tsann Bernica, la case son maite, li la trappe Maria, li l’amène a-elle en-l’air là-bas dans la caverne, pou ête son fanm.
Maria la dit non. Sacatove la ramène Maria la case son papa. In jour, le frère de Maria t’après chassé dann bois sanm son fusil, Sacatove i présente devant li, sans fusil, sans couteau, sans rien. Le frère de Maria la tire in coup de fusil, Sacatove té mort.

Le bataille l’Ilet-à-Malheur

Par-là 1828-1829, bann blanc la trouve in village marron l’Ilet-à-Malheur, dann Bras-de-Cilaos. Navé 40 marron té resse là en famille. La pète inn bataille terribe, bann marron la tué 2 blanc, la blesse inn aute. Bann blanc la tué 25 marron, la blesse deux-trois, le resse té prisonnier. De moune i raconte té oit encore la tonm en 1849.
Vingt après le bataille l’Ilet-à-Malheur, en 1848, mois d’désanm, le 20 au soir, à minuit, l’esclavage té aboli La Réunion.

Jean-Claude Legros


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