Vers la reconnaissance de l’État palestinien

La Palestine admise à l’UNESCO

2 novembre 2011, par Sanjiv Dinama

Jusqu’à présent, simple observatrice, la Palestine est devenue le 195e membre de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). L’annonce a été officialisée lundi 31 octobre. Cette adhésion constitue une nouvelle avancée vers sa reconnaissance en tant qu’État, un statut revendiqué auprès de l’ONU. C’est une victoire du droit, de la justice et de la liberté. Mais elle a été accueillie froidement aux États-Unis, qui malheureusement ont suspendu en fin de journée leurs subventions à cette organisation des Nations Unies en signe de représailles.

La Palestine a fait un pas vers la reconnaissance internationale qu’elle appelle de ses vœux en devenant hier membre à part entière de l’UNESCO.
« L’admission de la Palestine à l’UNESCO est une victoire du droit, de la justice et de la liberté », s’est félicité le porte-parole du résident palestinien Mahmoud Abbas. « Nous considérons ce vote comme particulièrement important puisqu’une partie de notre combat contre l’occupation israélienne se livre contre les tentatives de l’occupant pour effacer l’histoire palestinienne et la judaïser. Le vote de l’UNESCO nous aidera à maintenir l’héritage traditionnel palestinien », a expliqué lundi Ghassan Khatib, le porte-parole de l’Autorité palestinienne à Ramallah.

Un vote particulièrement important

La demande d’adhésion de l’Autorité palestinienne à l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, où elle jouissait jusqu’à présent d’un statut d’observateur, a été validée au siège de l’organisation à Paris, par 107 voix pour, 14 contre et 52 abstentions. Douze États n’ont pas participé au vote.
La France et la quasi-totalité des pays arabes ont voté en faveur de l’adhésion des Palestiniens comme membres à part entière, tout comme les BRICS (Brésil, Chine, Inde, Russie et Afrique du Sud). Les États-Unis, l’Allemagne et le Canada ont voté contre, tandis que l’Italie et le Royaume-Uni se sont abstenus.
La Palestine devient ainsi le 195e membre de l’UNESCO. L’objectif maintenant est d’être admise au sein de l’Organisation des Nations unies, où sa requête risque cependant de se heurter au veto des États-Unis.
L’UNESCO devient la première agence des Nations unies à accueillir la Palestine, ce qui suscite des réticences, notamment de la part d’Israël et des États-Unis.
Dans la foulée de leur adhésion à l’UNESCO, les Palestiniens vont signer la convention sur le patrimoine mondial et ainsi pouvoir déposer des demandes de reconnaissance pour des sites dans les territoires occupés par Israël. Les Palestiniens veulent que l’église de la Nativité à Bethléem, lieu de naissance du Christ selon la tradition, soit le premier site inscrit "au nom de la Palestine" au patrimoine mondial, dès 2012.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a également déposé officiellement le 23 septembre une demande d’adhésion pleine et entière de l’Autorité à l’ONU. Les Américains qui détiennent le droit de veto au conseil de sécurité des Nations Unies ont fait savoir qu’ils utiliseraient selon toute vraisemblance cette arme pour bloquer la demande palestinienne. Le vote aura lieu le 11 novembre 2011.

Sanjiv Dinama 

Une attitude incompréhensible des États-Unis

Peu de temps après le vote, Washington, qui assure 22% du budget de l’UNESCO, a annoncé la suspension de sa contribution financière en raison de l’admission de l’Autorité palestinienne alors que la grande majorité des États du monde ont approuvé cette adhésion. Les Américains veulent ainsi empêcher les peuples de s’exprimer. Et ce sont les droits des Palestiniens qui sont ainsi opprimés par les États-Unis, qui mettent dans le jeu leur toute-puissance pour bloquer un peuple, spolié par l’occupation étrangère, d’intégrer la communauté internationale. Ce qui est encore plus outrancier est le fait que les États-Unis mettent tout le poids de leur puissance pour faire barrage à la reconnaissance de la Palestine. Un acharnement incompréhensible de la part d’un pays qui se dit démocratique et « parrain » du processus de paix israélo-palestinien.


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