La Fracture coloniale

La société française au prisme de l’héritage colonial

6 octobre 2005

Samedi 1er octobre dans la Salle Victor Hugo, immeuble Chalban-Delmas de l’Assemblee nationale à Paris, se sont tenues deux tables rondes suivies de débats sur le thème de “La Fracture coloniale. La société française au prisme de l’héritage colonial” à l’invitation de Christiane Taubira, députée, François Gèze, directeur des Éditions “La Découverte” et Dominiqiue Vidal, “Le Monde Diplomatique”.

“La Fracture coloniale”, c’est d’abord le titre d’un livre édité par Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire, qui vient de paraître aux Éditions La Découverte réunissant de nombreux essais d’historiens, de sociologues et de politologues sur les traces contemporaines de l’héritage colonial qui travaillent la société française.
Deux tables rondes : la 1ère : “Colonisation et histoire : la France face à son passé colonial” réunissait, sous la direction de François Gèze, les chercheurs Suzanne Citron, Sandrine Lemaire, Ahmed Boubeker, Olivier Le Cour Grandmaison, Marc Ferro et Françoise Vergès, tous connus pour leurs travaux sur ce thème. La seconde : “Héritages Coloniaux ; les prolongements contemporains de la fracture coloniale” sous la direction de Dominique Vidal, réunissait Salah Amokrane, conseiller municipal de Toulouse, et les chercheurs Nicolas Bancel, Nacira Guénif-Souilamas, Pascal Blanchard et Patrick Simon. Christiane Taubira, qui a introduit et clos les débats, a rappelé devant une salle comble et très attentive, les enjeux du débat.

Les intervenants avaient 3 à 4 minutes pour introduire un point de vue, puis le débat était ouvert. Ce qui est ressorti des interventions, des chercheurs comme du public, c’était une exigence : que l’histoire de l’esclavage et du colonialisme occupent la place qu’elle mérite dans l’imaginaire et le récit national. Ce ne sont pas des parenthèses, des détails mais des événements centraux pour l’identité, la nation, la culture et la pensée politique française. La France doit s’ouvrir à une altérité qui est la sienne mais à laquelle elle résiste. Autrement, la fracture coloniale risque de s’aggraver et de tracer des fossés dans la société française.

Le succès de ce débat, où il a fallu refuser de nombreuses personnes, témoigne du désir de débattre et d’apprendre et de la conscience que ces thèmes sont centraux pour la démocratie. Ce débat va se poursuivre le 21 octobre 2005 à la Bibliothèque nationale de France lors d’un hommage à Yves Benot, grand historien du colonialisme, disparu cette année.


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