
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
2009, année de la MCUR
30 décembre 2009, par
Le travail de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise donne une dimension sociale au travail d’histoire et de mémoire.
Le 31 octobre dernier, au cours d’une cérémonie solennelle, une stèle a été élevée à la mémoire des ancêtres des Réunionnais morts sans sépulture. On le sait, des 300.000 esclaves qui ont peuplé notre île, on n’a retrouvé que très peu de traces. Contrairement à d’autres terres d’esclavage, tels la Barbade, la Martinique ou le Sud des Etats-Unis, il est bien connu des archéologues que les recherches menées jusqu’à présent n’ont pas encore exhumé dans notre pays de véritables cimetières d’esclaves.
Les souffrances du passé transposées dans notre présent
Quel silence continue donc de peser sur les conditions de vie et de mort de l’immense majorité de ceux qui ont peuplé notre île pendant près de la moitié de sa courte histoire ! Cette fracture entre les mémoires se perpétue dans le temps présent : elle continue de séparer les hommes et les femmes qui vivent aujourd’hui notre pays.
En effet, des travaux sociologiques, dont ceux menés par le sociologue Laurent Médéa, ont permis de démontrer que l’injustice fondamentale du passé esclavagiste continuait de se décliner dans la réalité sociale contemporaine : plus d’un siècle et demi après l’Abolition de l’esclavage, ceux qui, du fait de leur couleur, sont assimilés à des descendants d’esclaves, sont encore les plus touchés par la pauvreté et par le cortège de fléaux sociaux qui l’accompagnent. L’abîme continue de séparer ceux qui ont et ceux qui n’ont pas ; il se creuse entre les vivants en suivant l’empreinte laissée par un système qui accordait à une minorité le droit d’être des hommes et le déniait au plus grand nombre, réduit au statut juridique de biens meubles.
Le travail de mémoire au service de la transformation sociale
En prenant l’initiative d’élever une stèle à la mémoire des esclaves morts sans sépulture dans notre pays, la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise montre qu’elle est déjà profondément impliquée dans la société réunionnaise. Conjuguant le devoir d’histoire et le devoir de mémoire, l’édification de la stèle offre un site et des signes aux désirs de souvenir que l’histoire a ancré dans le cœur des Réunionnais, qui s’expriment dans notre culture par le souci et le respect immenses accordés aux morts. Mais au-delà de la dimension commémorative, l’inauguration de ce monument fait apparaître la fonction qui est véritablement au cœur de la MCUR : œuvrer à la transformation et au progrès des rapports sociaux dans La Réunion d’aujourd’hui.
En effet, la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise ne peut être réduite à un musée de forme classique : elle veut apporter un soutien quotidien et populaire à la construction de la conscience et du vouloir-vivre collectif des Réunionnais.
Dans cette perspective, la stèle acquiert un sens dans l’histoire immédiate : elle a pour signification l’inscription dans la conscience collective par la population et par les représentants des institutions de la souffrance passée et présente du passé esclavagiste et de son héritage. A tous les Réunionnais qui ont hérité le stigmate de ce crime contre l’humanité, elle envoie un signe de reconnaissance et de solidarité, au nom de la société toute entière.
Geoffroy Géraud
A La Réunion aussi sévissent les assassins de la mémoire.
« Assassins de la mémoire » : c’est par ce terme que l’historien Pierre Vidal-Naquet désignait les révisionnistes de diverses écoles qui, à coup de faux bon sens, de « calculs » tronqués et de théories du complot, s’appliquent à détruire la mémoire des victimes du génocide des Juifs d’Europe perpétré par les Nazis et par leurs alliés .
A La Réunion, la perspective de la réalisation de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise a fait resurgir une haine que l’on croyait éteinte par la pacification du jeu politique au cours des dernières décennies. C’est dans les marges extrêmes de ce mouvement de rejet du projet que se rassemblent ceux qui sont, à La Réunion les assassins de la mémoire.
L’édification de la stèle a agi comme un révélateur : mettant à profit la liberté de haïr offerte par un site internet bienveillant, des individus qui n’ont d’autres compétences que leurs prétentions et leurs préjugés ethniques et sociaux se sont employés à tourner en dérision l’hommage rendu à la mémoire des ancêtres esclaves des Réunionnais.
Avec l’absence de pudeur minimale propre aux révisionnistes de tous lieux et de tous temps, ces "experts" autoproclamés ont recouvert des pages de propos ignobles, insultant la mémoire des esclaves, ergotant sur les circonstances de leur mort, qualifiant de « sépulture » les fosses communes où l’on jetait les dépouilles... Comment ne pas voir, au travers de ces macabres calculs de boutiquiers , que ce sont les vivants qui sont visés par cette banalisation de la mort dans le régime esclavagiste ? Faut-il rappeler que l’esclavage est inscrit au nombre des crimes contre l’Humanité ?
Lo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
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