
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
23 août 2006
Certains pourraient s’étonner que nous consacrions une grande partie de nos colonnes à ce thème, la laïcité. Outre le fait que ce soit un sujet qui fait partie de notre quotidien, et outre les deux conférences organisées par la mutuelle la MAIF sur “l’École laïque, école de la liberté” avec Henri Pena-Ruiz, Docteur en philosophie et auteur de nombreux essais sur la laïcité...
Le centenaire, l’an dernier, de la promulgation de la loi sur la laïcité a été le prétexte à des remises en question ou des aménagements de la part de certaines institutions religieuses, ainsi que de la part de quelques responsables politiques, dont le Ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy.
Dans la perspective des échéances des élections présidentielle et législative, et surtout devant certaines actions qui tendent à dénaturer la loi de 1905, il nous est apparu utile de rappeler certains grands principes laïques et démocratiques qui fondent la République.
Aujourd’hui, la loi 1905 est remise en cause
Quelques pays étrangers (Iran, USA), des représentants minoritaires des religions monothéistes (intégristes, fondamentalistes ou traditionalistes très actifs), les néolibéraux (partisans du communautarisme car il réduit la sphère publique commune) se distinguent par leur opposition à la laïcité.
En France, UOIF (Union des Organisations Islamiques de France, proche des Frères musulmans), par la voix de son Secrétaire général Fouad Aloui et la Fédération Protestante de France (FPF), plaide ouvertement pour un "toilettage" de la loi de séparation des Églises et de l’État. Les représentants de l’église catholique ainsi que ceux représentant la communauté israélite et les musulmans modérés, dont Dalil Boubakeur, Recteur de la Mosquée de Paris et Président en exercice du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), sont certes plus prudents, mais ne peuvent empêcher certains de leurs coreligionnaires de réclamer des aménagements.
Si on peut constater la faible représentativité de ces adversaires de la loi de 1905 par rapport au reste de la population, par contre, cette prudence n’est pas celle du Ministre de l’Intérieur, qui est également celui des Cultes. En effet, il a créé l’an dernier une commission de toilettage, qui suivrait le principe : vivre ensemble ne convient plus, vivons côte à côte. La composition de cette commission, qui concerne tous les citoyens français, est révélatrice de la démarche. Elle comprend un théologien, un pasteur révisionniste, un secrétaire général de l’association des juristes catholiques etc... Et étrangement aucun représentant des citoyens agnostiques, libres-penseurs, athées ou indifférents au fait religieux. Comme si cela ne les concernait pas.
Une loi de paix civile
Nicolas Sarkozy ne serait pas ainsi opposé à ce que l’on touche à la loi de 1905, pour donner toute leur place à l’islam et aux musulmans (quitte à fâcher une frange de l’électorat de droite). Il plaide aussi pour une meilleure prise en compte des religions dans la société française. Ainsi, demander le "toilettage" (le terme est de Nicolas Sarkozy lui-même) de la loi 1905 au prétexte de l’émergence de l’islam est dangereux.
La société laïque est garante de la paix sociale. Elle permet la rencontre des différences tout en assurant la liberté religieuse et spirituelle de chacun. Elle est union et non division, contrairement à la société communautariste. Cette loi a assuré 100 ans de paix civile, elle est incontournable pour continuer dans cette voie. Ce n’est pas une loi du passé, mais une loi d’avenir ; le mode de vie laïque qui en découle crée un espace où les différences se rencontrent, s’apprécient, se partagent. Un espace qui facilite l’émancipation des hommes et des femmes.
I.A.C.
Les textes
o Loi du 9 décembre 1905
- Article 1er : "La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public".
- Article 2 : "La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l’État, des départements et des communes toutes dépenses relatives à l’exercice des cultes".
o Constitution de 1958
- Article 2 : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale".
o L’esprit de la loi 1905
Du simple au compliqué, du concret à l’abstrait conseillent les pédagogues quand un sujet est abscons ; prenons un exemple pratique de laïcité : la participation à une minute de silence. Pendant cet instant relativement court, nous devrions tous ensemble nous recueillir. Se recueillir signifie s’isoler du monde extérieur pour réfléchir, méditer ou prier. C’est quitter un instant la sphère publique pour se plonger dans la sphère privée où le libre-penseur réfléchit, l’agnostique médite et le croyant prie. C’est l’esprit même de la loi 1905 et de la laïcité. Chacun, pendant cette minute, a recours à la spiritualité de son choix sans empiéter sur celle de l’autre, sans lui imposer ses certitudes ou ses doutes. Quelles que soient les différences spirituelles, il y a partage d’un moment fort. Hélas, force est de constater, aujourd’hui, que les minutes de silence sont consacrées le plus souvent à la seule prière.
L’État s’interdit d’interférer dans les croyances de chacun sous réserve que celles-ci ne présentent pas un danger pour soi ou pour autrui. Toutes les croyances et spiritualités sont admises sur un même pied d’égalité.
En contrepartie de cette liberté absolue de conscience et de ce droit à exister, les diverses religions et spiritualités ne doivent pas intervenir dans le domaine public, la chose publique, la "Res publica".
o Il a dit...
Le pasteur Tommy Fallot, fondateur du christianisme social :
"Dieu seul est laïque ; hélas l’Homme souffre de maladies religieuses cléricalement transmissibles".
Laïcité / Historique
La laïcité dans son acception contemporaine - principe universel organisant en droit les libertés publiques - est affirmée par la Révolution française.
o L’article 10 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 affirme : "Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi".
La citoyenneté est définie par cette Déclaration et n’est plus liée à la religion.
o 12 juillet 1790 : l’Assemblée constituante adopte la Constitution civile du clergé.
o 20 septembre 1792 : l’assemblée législative laïcise l’état civil et le mariage.
o 1802 - Concordat : l’État reconnaît la place prépondérante de l’église catholique et marque son souci d’une prise en compte du pluralisme des options religieuses en reconnaissant quatre cultes : catholique, luthérien, réformé, israélite.
o 1804 - Le Code civil laïcise les droits de la personne et de la société.
Tout au long du XIXème siècle, la France se déchire dans des affrontements idéologiques qui ont pour enjeu la liberté des consciences ;
Église et République s’affrontent dans le conflit des “deux France”.
Sous la IIIème République, deux conceptions de la laïcité s’opposent. L’une, radicale, avec Émile Combes, Ministre de l’Instruction publique et des Cultes, puis Sénateur, se signale par un anti-cléricalisme militant ; l’autre prône la séparation de l’Église et de l’État dans le respect de toutes les options spirituelles (Aristique Briand, Jules Ferry, Jean Jaurès...).
o 9 décembre 1905 : la loi républicaine sépare les églises et l’État et garantit le libre exercice des cultes. La religion perd sa fonction d’instance de socialisation officielle.
o 1924 : l’accord entre le Saint-Siège et le gouvernement français rétablit la paix religieuse.
o 1946 puis 1958 : la laïcité est reconnue comme principe constitutionnel.
Dans les colonies...
La laïcité française est supplantée par le code de l’Indigénat.
"L’énonciation de principes républicains laïques et leur application dérogatoire sur un territoire donné sont révélateurs d’une contradiction propre à l’État colonial français" (rapport Stasi).
À La Réunion comme dans les autres "vieilles colonies", la loi de 1946 a porté les aspirations laïques à l’égalité.
(Source : Commission de réflexion sur l’application du principe de laïcité - Rapport au président de la République, 11 décembre 2003)
“L’École laïque, école de la liberté”
La MAIF a invité Henri Pena-Ruiz, Docteur en philosophie, écrivain, professeur en Khâgne et Maître de conférence à l’Institut d’études politiques de Paris et ancien membre de la Commission Stasi sur la laïcité, pour deux conférences :
“L’ÉCOLE LAÏQUE, ÉCOLE DE LA LIBERTE”
- la cité laïque
- les fins de l’école
- la grandeur de l’école laïque
Aujourd’hui mercredi 23 août à 18 heures au Théâtre Luc Donat, 20 rue Victor Le Vigoureux au Tampon
Et demain jeudi 24 août, à 18 heures à l’Amphithéâtre Thérésien Cadet, Campus Universitaire du Moufia, 15 avenue René Cassin à Sainte-Clotilde.
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