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Débat
23 juin 2008
Avancer. Pour sauver nos langues régionales. Pour développer, pour généraliser le bilinguisme à l’école. Parce que, quelle que soit l’issue du débat constitutionnel, qui n’est sans doute pas l’essentiel, il faudra aller plus loin...
Le texte qui suit prend appui sur les échanges qui ont agité le Sénat mercredi soir. C’est une contribution personnelle pour lancer un débat d’idées. Pas un débat d’idéologues contre idéologues. Il traduit l’état d’une réflexion à un moment donné. Aujourd’hui. Pour ensemble, avec d’autres (Qui ?), avancer demain. Commentez ! Critiquez ! Apportez vos idées ! Vous êtes tous les bienvenu(e)s.
Au Sénat, Joseph Kergueris, sénateur du Morbihan rappelait avec une émotion certaine qu’il appartenait « à une région qui a son histoire et son identité, et ce qui fonde en grande partie cette identité, c’est sa langue. Enfant de ce pays, ajoutait-il, j’ai appris à la fois le breton et le français ; porté par tous ceux qui autour de moi parlaient le français, porté par les hussards noirs qui me l’ont appris, porté par ceux qui ne le parlaient pas et le regrettaient, j’ai acquis le sentiment d’appartenir à un pays républicain, uni et laïque ». Il aurait pu ajouter, comme l’a écrit Pierre Jakez-Hélias dans son Cheval d’Orgueil, que ces hussards noirs étaient souvent des fils de paysans, qui avaient eux-mêmes appris le français pour, une fois promus de l’Ecole Normale, l’apprendre à leur tour à leurs sœurs et frères, à coup de "vaches" et de "sabots". Cette marche forcée vers le français se menait avec la bénédiction des parents qui, eux, ne parlaient que breton. Pour leurs enfants, ces gens du Peuple espéraient un avenir différent de la misère et l’ignorance dans laquelle la bourgeoisie et la noblesse locale - qui, elles, parlaient français depuis longtemps, intérêts économiques obligent - les avaient volontairement laissés au fil des siècles précédents.
Devenus, sans trop le savoir, fils de la République, ces petits Bretons, à qui on extirpait leur langue maternelle au nom d’un idéal républicain, parlaient encore breton chez eux avec leurs parents, car c’était alors la seule langue d’échange possible entre les générations. Dans le même temps, ou presque, chez le jeune Robert Badinter, fils d’immigré aujourd’hui sénateur des Hauts-de-Seine, le père, « farouche républicain et ardent patriote, interdisait à quiconque de parler une autre langue que le français chez lui ». L’Histoire se construit ainsi, avec des décalages souvent mal perçus. Et cette Histoire devint commune et partagée entre Paris et toutes les régions de France.
Car oui, comme l’a dit Jean-Luc Mélenchon, « les pratiques pédagogiques de la IIIe République étaient rudes ». Certes, « à l’époque, la pédagogie était rude dans tous les domaines ! ». Mais c’est bien ainsi que la République s’est construite, avec le consentement d’une population, alors encore essentiellement rurale, qui n’avait guère le choix si elle voulait progresser socialement.
Cette époque, révolue, fut aussi celle où tous ces enfants bretons furent, sans même le savoir intellectuellement, des enfants bilingues. Des enfants qui, devenus adultes, parlèrent français dans la vie publique. Et qui, comme Joseph Kerguéris aujourd’hui, continuèrent de parler breton dans leur vie privée. C’était leur chance. J’y reviendrais.
Les années ont passé et en Bretagne, le nombre de locuteurs bretonnants n’a cessé de diminuer. Estimés par Sébillot à 1,3million en 1900, ils étaient encore 600.000 en 1983 (6,3% de la population des 5 départements bretons. On les estimait à 270.000 en 2001. ils ne sont guère plus de 200.000 aujourd’hui. Seulement 4% d’entre eux a moins de 40 ans, ce qui représente 8.000 personnes ! Devrons-nous attendre d’être huit pour qu’un Jacques Chirac, ou un autre petit Nicolas, inverse la tendance ?
Voilà comment une langue s’éteint, en moins d’un siècle. C’est sur ces décombres, encore fumants, que s’est construite la République, une et indivisible. Et les foyers d’extinction des langues, non pas de la France mais des français, fument aussi en Alsace, en Corse, en Occitanie, au Pays Basque, en Catalogne, dans les Ardennes ou dans les Flandres. Et en ce moment même, les pyromanes républicains sont encore à l’action en Martinique, en Guadeloupe, à La Réunion, en Kanakie, à Mayotte ! Voilà comment une langue s’éteint, et avec elle une littérature qui s’oublie. Les Comtes de Luzel, si « pittoresques », furent rédigés en breton. Nos "Eternels" Académiciens ont-ils oublié - savent-ils même ? - que, bien avant le leur, si inutile, le Catholicon, rédigé en 1464, fut le premier dictionnaire trilingue : latin, français (déjà), breton. Voilà comment une langue s’éteint, et avec elle une vision du monde. Penn-ar-Bed. La tête (la fin ?) du monde. Gwer, glas... Vert ou bleu ? Et avec la disparition d’une langue, c’est aussi le sens, la mémoire des lieux qui s’évanouit. Quoi qu’en pensent les dirigeants du Comité du Tourisme d’Ille-et-Vilaine, leur département n’est pas si Gwilenn que ça. Et le 35 ne sera jamais, à lui seul, la Haute-Bretagne. Quant à la Rance, à la ria si lumineuse entre Dinan et Saint-Malô, elle est loin d’être rance. Et, n’en déplaise aux promoteurs qui détruisent nos côtes à coup de villas secondaires en béton, le Morbihan ne doit pas son nom à un club de golf(e) !
Voilà comment nos langues s’éteignent, celles de nos parents, celles de nos ancêtres, emportant avec elles nos mémoires collectives, et c’est la République qui les tue. Et l’intermède constitutionnel qui nous est offert en ce moment n’y changera rien.
Dans cette France malade et soumise à tous les maux provoqués par la mondialisation économique, la Constitution n’est plus, depuis déjà longtemps, l’expression d’un socle commun qui nous relierait tous. A coup de congrès annuels dont celui qui s’annonce ne sera que le prochain - mais non le dernier - avatar, la Constitution française n’est plus qu’adaptation à des choix décidés ailleurs. Des choix imposés par une Commission européenne soumise aux lobbyings des puissances financières mondiales, hors de tout contrôle démocratique. En cette année 2008, députés et sénateurs ne sont des « constituants » que par auto-proclamation, sur injonction du Gouvernement. Où est le Peuple ? Où est le Souverain ?
Les discussions en cours ne sont que marchandage entre un pouvoir exécutif hypertrophié qui réclame pour lui encore plus de démesure, et un pouvoir législatif servile qui s’auto-flagelle, telle une Cour versaillaise, pour conserver des privilèges fort notables. C’est un triste, mais combien réel, jeu de maux que d’affirmer que dans les deux Chambres, Marianne a définitivement, et il y a déjà longtemps, éteint les "Lumières". Dans l’hémicycle, le seul a l’avoir peut-être pressenti est M. David Assouline, sénateur de Paris. « Je comprends que certains craignent que la mention des langues régionales ne fragilise l’édifice. Mais si autant de doutes s’expriment, c’est qu’il se passe quelque chose dans la société, une menace peut-être pour l’unicité de la République, la laïcité, la langue française... ». Merci à lui pour ces propos d’intelligence. Contrairement au vieil adage, il y a parfois prophète en son pays.
En attendant cette Europe sociale et démocratique que nous sommes - signe d’espoir - nombreux à appeler de nos vœux, oublions donc ces débats qui ne marqueront ni le Marbre, ni l’Esprit, pour revenir à notre propos essentiel : la sauvegarde et l’enseignement de nos langues. Que disaient donc nos censeurs avant de voter ?
« Je ne nie pas la grande richesse des langues régionales et chacun connaît les chefs d’œuvre que nous leur devons. Il faut que ces langues continuent à être enseignées et fassent l’objet de travaux universitaires et de thèses », a déclaré M. Badinter. « Nous partageons la volonté de promouvoir et de développer les langues régionales », avait dit, une heure avant, Jean-Luc Mélenchon. « Nous sommes favorables au plurilinguisme et à la diversité culturelle ; les langues régionales y contribuent, et nous soutenons leur pratique et leur enseignement », ajoutait Ivan Renar. Ad lib. :
« Je suis, moi aussi, attaché aux langues régionales » (Adrien Gouteyron). « Il serait absurde d’opposer les langues régionales et la langue française » (Jacques Legendre). « Le patrimoine que représentent nos langues régionales, le plus riche en Europe, je le rappelle, puisqu’il ne comporte pas moins de 79 langues, y compris celles pratiquées outre-mer, et souvent en déclin » (Jean-Jacques Hyest). « Je comprends ceux qui souhaitent renforcer les langues régionales » (François Fortassin). « La découverte et l’apprentissage des langues régionales sont d’ores et déjà encouragés : l’État finance des postes d’enseignants pour ces langues. Il serait certes toujours possible de faire mieux » (Robert Bret). Quel florilège ! Ballottés entre optimisme de la volonté et volonté de l’optimisme, acceptons, au moins le temps de ce billet, de croire en la sincérité de nos sénateurs !
Faire mieux, conclut Robert Bret. Oui, il serait possible de faire mieux. Et de faire mieux tout de suite. Mme Marie-Christine Blandin, sénatrice du Nord, a intelligemment donné une première clef : « Le pédiatre Aldo Naouri, proche de la majorité, connu pour sa rigueur éducative et contempteur des choix hérités de 1968, décrit bien comment le très jeune enfant acquiert sa langue maternelle par l’abandon de dizaines de phonèmes qui lui auraient permis de maîtriser très tôt le “th” anglais ou le “j” espagnol ou arabe. L’existence de parlers locaux n’est pas une atteinte au français. L’initiation à d’autres phonèmes est utile pour l’acquisition des langues étrangères, c’est une fenêtre ouverte »
Comme Joseph Kerguéris, comme Pierre-Jakez Hélias, comme Mistral, comme tant d’autres, les petits Bretons, les petits Occitans, les petits Basques, les petits catalans, les petits Alsaciens, les petits Corses, tous ces fils de la République étaient des enfants bilingues. Devenus adultes, ils sont restés bilingues. Et ils sont parfois même devenus trilingues, quadrilingues...
Mais l’école de la République, aujourd’hui, ne le permet plus. Et personne ne l’a vu. Ou personne ne veut le voir !
Elle ne le permet plus, sauf là où des parents, des enseignants, des élus du Peuple (ils sont trop rares !) se battent, face à un Etat qui n’accepte les ouvertures de classes bilingues qu’au compte-gouttes. Pour la seule Bretagne, alors que les parents, en nombre suffisant, sont demandeurs pour leurs enfants, le Rectorat refuse d’ouvrir des classes bilingues publiques à Guichen, Plougonvelin, Bannalec, Saint-Etienne de Montluc... A Lorient, sur le groupe scolaire bilingue de Merville, l’Inspecteur d’Académie prévoit un seul enseignant face à 51 élèves sur 6 niveaux ! Est-ce un nouvel effet des suppressions de postes décidées autocratiquement par Xavier Darcos, hors de tout contrôle législatif ?
Au cours de ces trente dernières années, l’expérience acquise dans les écoles Diwan ou les Ikastolas, dans les calandreta ou les écoles bilingues publiques ou privées de Bretagne ou d’Occitanie (pardon à ceux que je ne cite pas) ont largement démontré les avantages du bilinguisme précoce en langue régionale dès la maternelle. Les enfants qui fréquentent ces classes parlent couramment deux langues dès leur plus jeune âge. Et ils se révèlent les plus adaptés, les plus disponibles pour l’apprentissage d’autres langues dès l’école primaire, puis au collège et au lycée. Leur bilinguisme se transforme alors en un véritable multilinguisme dans leur cycle d’étude. Ils ne se contentent pas d’apprendre une ou plusieurs langues. Ils apprennent dans une ou plusieurs langues. L’histoire, les sciences et technologies, les mathématiques... Comprenez bien la différence ! Et ce sont eux qui ont les meilleurs résultats de France au Baccalauréat...
Qu’attend la République pour étendre ce type d’enseignement à tous ses enfants ?
Avec Jean-Pierre Fourcade, sénateur des Hauts-de-Seine qui regrette « qu’enfants et petits-enfants parlent plus volontiers le “texto” que le français », avec Bruno Retailleau, sénateur de Vendée, qui disait que « le principal problème qui se pose aujourd’hui en France, c’est celui de l’apprentissage et de la maîtrise du français », pourquoi députés et sénateurs n’imposeraient-ils pas une vraie refonte de l’éducation nationale intégrant, dès la maternelle, un enseignement bilingue précoce en français et en langues régionales ? Nos enfants, les adultes de demain, auraient tant à y gagner.
En imposant ses choix à l’exécutif, notamment sur ces questions d’éducation et d’enseignement de nos langues régionales, le législatif reprendrait enfin du poids sur l’exécutif. Les français, qu’ils habitent Paris ou ailleurs, retrouveraient, ensemble, leur racine et leurs langues. Dans une maison et une ambition communes enfin retrouvées. Dans l’unité de la République. Pour participer à la construction d"une Europe enfin sociale et démocratique. Cette Europe dont nous avons tant besoin.
Ne ’vo ket penn ar Bed. Penn ur bed eo !
Pierrick le Feuvre
Ce texte a été transmis à tous les sénateurs cités et a été publié sur le site Internet Ouiaubreton
http://ouiaubreton.com
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Messages
23 juin 2008, 07:41
Bonjour, deux commentaires à propos de ce texte :
- Les langues "régionales" n’appartiennent pas aux régions où elles se pratiquent traditionnellement. Elles influencent l’ensemble de la culture et de la société française, et au delà d’ailleurs.
On peut porter un nom occitan signifiant "le carrefour" et être sénateur de l’Île de France comme M. Lafourcade...
- Monsieur Lecarrefour, allons jusqu’au bout des recommandations de l’Académie française et de sa présidente Madame Rue-du-Plateau calcaire, en occitan Carrèra d’en Causse, M. Lecarrefour donc, s’inquiète de la maîtrise du français par nos jeunes. De là à penser que la pratique d’une langue régionale serait un obstacle supplémentaire au bon maniement de la langue française, il n’y a qu’un pas que notre sénateur, comme bon nombre de ses concitoyens d’ailleurs, franchit allègrement au mépris de toute étude objective sur la question. Car il faut tordre le cou définitivement à cette idée reçue, héritée de l’idéologie typiquement française selon laquelle une langue en exclut une autre. Les linguistes ont depuis longtemps signalé que c’était une ineptie, nous avons aujourd’hui des évaluations précises, réalisées par les services de l’Education nationale dans les académies où existe un enseignement bilingue français-langue régionale. Ces évaluations montrent clairement que les élèves de cette filière ont des résultats en français supérieurs à ceux de leurs camarades monolingues - en mathématiques d’ailleurs-.
Pour l’académie de Toulouse, ont peut se reporter à :
http://creo-mp.totenoc.org/evaluation%20ens.%20bilingue%20MP.pdf
Il serait donc judicieux, pour le plus grand bonheur des amoureux de la langue française, et comme le recommande notre ami breton, de développer l’enseignement bilingue précoce français-langue régionale. Il serait judicieux de même que nos élus se renseignassent - l’imparfait du subjonctif est de rigueur en occitan où il est très vivant et naturellement employé ; Madame Rue du Plateau Calcaire en serait ravie- Il faudrait donc qu’ils s’informassent avant de tenir des propos de café du commerce, que je respecte certes, mais qui ont une autre fonction que celle de prendre des dispositions législatives.
Toujours est-il que l’on constate une fois de plus que l’ignorance et le préjugé président aux décisions qui sont prises sur la question des langues de notre pays.
Anem ! soyons optimistes, la raison l’emportera bientôt et, approuvés par 80% des jeunes de moins de 30 ans*, nos sénateurs, qu’ils s’appellent Hoarau, Lafourcade ou Fortassin, reconnaîtront que la République respecte et protège les langues régionales, au service de tous les français.
Adieusiatz plan / Cordialement,
Didier Agar.
*sondage CSA du 19 juin 2008 pour Ouest France.
4 juillet 2008, 15:21, par Le Pacifique
Ainsi vous écrivez ce qui suit:Ces évaluations ( en ce qui concerne l’enseignement des langues régionales, réalisé par l’Education Nationale, montre clairement que les élèves de cette filière ont des résultats en français supérieurs à ceux de leurs camarades monolingues, en mathématiques.)C’est extraordinaire, ils apprennent une langue régionale et ils ont des résultats en mathématiques.
Bizarre, bizarre, j’ai dit bizarre moi. Comme c’est bizarre.L