9 mai 2010

Le 10 mai commémoré à La Réunion

29 décembre 2010, par Manuel Marchal

La décision de Didier Robert d’arrêter le chantier de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise n’a pas réussi à stopper le projet. L’association MCUR-RCA continue de mener la lutte. Cette année, elle a organisé la commémoration du 10 mai, Journée nationale du souvenir de la traite négrière, de l’esclavage et de son abolition.

Le 10 mai 2009, l’équipe de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise organisait la célébration de la Journée du souvenir de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions au Parc boisé Fonnkèr Laurent Vergès du Port. Un an plus tard, cette manifestation a eu lieu au même endroit. Entre temps, la nouvelle direction de la Région a pris la décision d’arrêter le chantier de la MCUR. Cela n’a pas empêché que des Réunionnais commémorent cette date de notre Histoire, sous l’impulsion de l’association MCUR-RCA.
Le 10 mai rappelle le jour où la Parlement de la France a reconnu à l’unanimité l’esclavage en tant que crime contre l’humanité, c’était le 10 mai 2001.
Ce vote est dû à une initiative lancée par les peuples d’outre-mer qui ont connu l’esclavage pendant des siècles. La reconnaissance de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité a suivi le même chemin que la revendication de l’abolition du statut colonial à La Réunion, en Guadeloupe, en Guyane et en Martinique. Ce sont les Outre-mer qui ont posé le débat, et ses représentants ont réussi à faire avancer une cause reconnue tellement juste qu’elle n’a pas vu d’opposition se manifester au moment décisif du vote.
La loi reconnaissant l’esclavage en tant que crime contre l’humanité prévoyait la création d’un Comité pour la mémoire de l’esclavage. Présidé par Maryse Condé puis par Françoise Vergès, ce comité avait notamment comme responsabilité celle de proposer au chef de l’État une date commémorant la Journée du souvenir de l’esclavage, de la traite et de leurs abolitions.
Cette date ne se substitue pas à celles qui marquent les abolitions dans les Outre-mer, elle inscrit dans le calendrier des événements officiels la reconnaissance d’un crime contre l’humanité par une ancienne puissance coloniale. C’est le 10 mai, date du vote de la loi reconnaissant l’esclavage en tant que crime contre l’humanité, qui a été proposé par le Comité, et accepté par le président de la République.
La commémoration du 10 mai donc une grande victoire remportée par les peuples de l’Outre-mer, car c’est une nouvelle richesse qui est apportée à la République. Car tous les 10 mai, c’est la République toute entière qui se souvient.
Cette avancée formidable ne va pas dans le sens de l’idéologie de la nouvelle direction de la Région. Mais malgré sa décision d’arrêter la MCUR, le flambeau a été repris. Ce qui montre bien que ceux qui ont cru en finir avec la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise connaîtront la défaite dans le combat d’arrière-garde qu’ils sont en train de mener contre la reconnaissance de l’identité culturelle du peuple réunionnais. Ils connaîtront le même sort que ceux qui luttaient contre le 20 décembre et le maloya.

Manuel Marchal

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