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10 mai 2001 : La France reconnaît que l’esclavage est un crime contre l’humanité
10 mai 2008
Le 18 mai 2006, Françoise Vergès, alors Vice-présidente du Comité de la mémoire de l’esclavage, a tenu une conférence consacrée à la genèse et au sens du 10 mai. Au cours du débat, les questions du public portaient sur les réticences de certains Français à intégrer ce phénomène dans leur histoire. Dans son discours de clôture, Paul Vergès, Président de la Région Réunion, répondit à ces interrogations. Il souligne un point commun entre le 10 mai 2001, reconnaissance par la France de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité et l’abolition du statut colonial, le 19 mars 1946 : l’initiative de l’Outre-mer a été adoptée à l’unanimité par le Parlement de la République. Voici quelques extraits de son discours, avec des intertitres de ’Témoignages’.
Nous devons prendre la dimension de l’événement que constitue ce 10 mai. Rappelons-nous ce qui s’est passé, à La Réunion, à propos du 20 décembre. Aujourd’hui, cette date est fêtée par tout le monde. Or, j’ai connu des 20 décembre où il ne se passait rien ici de public. Il fallait aller à Saint-Benoît, dans le fond de la Rivière des Roches, chez le vieux Tegor, où, avec une vingtaine de personnes, on célébrait la “Fèt Kaf”. Des années plus tard, lorsque cette date fut reconnue officiellement, elle a été, au commencement, transformée, à Saint-Denis, en “Fête des Letchis”, en écho à la “Fête des Mirabelles” célébrée à Metz, ville jumelée. Notre propre population a donc manifesté des résistances à reconnaître ce fait fondamental de notre histoire. C’est pourquoi, il ne faut pas s’étonner qu’à l’échelle de la France, il y ait encore débat.
Vu d’ici, on ne se rend pas compte de ce que représente le 10 mai. Les Réunionnais fêtent l’abolition de l’esclavage le 20 décembre, les Martiniquais le 27 avril. Cette célébration se déroule dans les pays qui ont subi l’esclavage. Or, le 10 mai revient à dire à un grand pays comme la France qui a joué un rôle important dans l’histoire du monde : « vous devez intégrer dans votre histoire nationale le problème de l’esclavage pratiqué par la France pendant des siècles. Ce grand pays qu’est la France a dénié à des hommes, des femmes et des enfants leur qualité d’êtres humains et les a transplantés, achetés, vendus, séparés de leur famille. Par des textes juridiques, il a nié leur humanité en les traitant comme des meubles ».
L’Outre-mer a pris l’initiative
Ce régime a été aboli en 1848. Victor Schoelcher, Sous-secrétaire d’Etat dans le gouvernement républicain de 1848, à l’initiative du décret d’abolition, a donné son nom à des rues et à des places publiques aux Antilles. Ici, c’est Sarda Garriga, Commissaire du gouvernement, qui a assuré l’application du décret.
Quel est le processus qui a conduit à cette date du 10 mai ? Deux textes ont été déposés sur le bureau de l’Assemblée Nationale : un de Christiane Taubira, Députée de Guyane, l’autre d’Elie Hoarau et d’Huguette Bello, Députés de La Réunion. Ces propositions de lois visaient à déclarer l’esclavage « crime contre l’humanité » et à l’enseigner dans les écoles. Par rapport au 20 décembre, la situation est inversée : comme pour la loi du 19 mars 1946, ce n’est pas de la France qu’est venu le mouvement, mais de l’Outre-mer lui-même, qui a pris l’initiative. Dans les deux cas, en mars 1946 comme en mai 2001, ces députés ont obtenu des représentants nationaux du peuple de France, à l’Assemblée nationale et au Sénat, un vote unanime reconnaissant que l’esclavage est un crime contre l’humanité et que la France l’a pratiqué pendant des siècles. La loi invite à développer la recherche sur ces sujets, à apprendre aux jeunes Français que leur histoire glorieuse comporte aussi des siècles d’esclavage au cours desquels des Français ont traité d’autres êtres humains comme des animaux, s’enrichissant ainsi, comme à Bordeaux et à Nantes par exemple, ports ayant organisé la traite négrière.
Mettez-vous à la place d’un professeur ! Colbert a toujours été considéré comme un grand homme d’Etat. Or, le même a promulgué le Code Noir où, selon la loi, des êtres humains ne sont pas traités comme tels, mais peuvent être vendus, mutilés, tués. Le grand homme est un esclavagiste ! Ici même, sur la place de la Préfecture, lieu de fréquentes manifestations, autour de qui se rassemble-t-on ? Autour de la statue de Mahé de La Bourdonnais, un des plus grands esclavagistes de La Réunion ! Lui aussi est présenté comme un grand homme qui a développé l’agriculture, la marine, sans qu’on ne parle de sa participation active à l’esclavage.
Aujourd’hui, on évoque la mondialisation de l’économie, mais, il y a trois siècles, ce fut la mondialisation de l’esclavage. Il a été pratiqué dans toute l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud, dans toute l’Afrique, en Asie, sur les côtes de l’océan Indien. Ce régime a été intégré dans la vie quotidienne, il a forgé des mentalités, des façons de parler et des façons de vivre. Et maintenant, il faut faire le chemin inverse. Il faut espérer que cette réforme ne demande pas des siècles - temps équivalent à celui de l’esclavage -, néanmoins, quelques années seront nécessaires pour apprendre à voir les choses autrement. Les élus d’Outre-mer ont eu le mérite d’introduire dans l’histoire de France un moment décisif qui confronte le peuple à son histoire et le conduit à y intégrer le phénomène de l’esclavage. (...)
« Début d’une véritable révolution culturelle »
Cet effort que nous demandons au peuple de France de faire, nous devons le faire nous-mêmes. Ce n’est pas si facile. De ce point de vue, La Réunion est en avance par rapport aux autres, surtout par ses jeunes, parce que la transformation des conditions sociales a estompé la classification d’autrefois entre les uns et les autres. Certes, ce qui est vrai en général ne doit pas masquer les survivances lourdes concernant les Réunionnais descendant des esclaves ou des “engagés” d’origine africaine ou malgache. Nous sommes arrivés à un point de non-retour de sorte qu’en acceptant l’autre, en se sentant enrichi par lui, on souligne ce que l’autre apporte et pas seulement ce qui le différencie. C’est un pari énorme à l’échelle du monde et dans la période actuelle. (...)
Je parlais tout à l’heure du 20 décembre et du vieux Tegor à Saint-Benoît, du maloya qu’on “battait” à quelques-uns, dans l’ignorance générale. Aujourd’hui, cette date est intégrée comme une fête réunionnaise de la liberté, même par ceux qui ne pensent pas avoir des ancêtres esclaves. Ils la considèrent comme la date la plus importante de notre histoire et estiment qu’on doit rendre hommage aux uns et aux autres. Cela sera la même chose pour le 19 mars 1946 et pour le 10 mai. Nous ne sommes qu’au début d’une véritable révolution culturelle et nous avons à apporter notre contribution partout où nous sommes. (...)
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