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Collège Bourbon : l’ancêtre de l’enseignement supérieur
29 septembre 2004
Le plus ancien collège de l’île a connu une histoire mouvementée, au fil des changements de régimes politiques. Sur ses bancs ont étudié Paul Vergès, Nassimah Dindar et bien d’autres... Celle-ci l’a récemment visité, dans le cadre du progamme de réhabilitation impulsé par le Conseil général.
La mobilité est un processus ancestral : l’Histoire le démontre. À la fermeture du collège Saint-Cyprien en 1780, faute d’établissement d’enseignement supérieur et face au manque d’organisation des institutions coloniales, les élites de Bourbon allaient se former en Métropole.
Il faudra attendre 1791 pour que, sous la Révolution, l’abbé Bellon prenne l’initiative de proposer un collège, construit alors sur la vaste parcelle achetée par la colonie à un particulier, Honoré Martin, qui s’étend à Saint-Denis de la rue du Général-de-Gaulle - Monseigneur de Beaumont à la rue Jean-Châtel.
Les abbés Bellon et Delsuc y enseigneront durant six années. Mais faute de moyens financiers et de professeurs, le collège sera contraint de fermer ses portes. En 1815, après les tumultes de la première guerre, après l’invasion anglaise, la colonie française reprend possession intégrale de Bourbon.
Émerge alors à nouveau le projet d’un établissement d’enseignement supérieur. C’est le baron Milius, commandant et administrateur du Roi, qui fondera, le 24 décembre 1818, le Collège royal de Bourbon, installé dans les anciens bâtiments de l’abbé Bellon, qui ouvrira ses portes le 7 janvier 1819.
Ce bâtiment deviendra par la suite “la maison des proviseurs”, aujourd’hui connue sous le vocable de Case Bourbon, siège du CAUE (Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement de La Réunion), qui fait partie intégrante du patrimoine réunionnais.
Bien que l’enseignement s’inscrive parmi les préoccupations politiques de l’époque, les installations du Collège royal de Bourbon sont rudimentaires et ses élèves peu nombreux. Il faudra attendre quelques années pour que l’institution s’organise, et que de nouveaux plans soient mis au point.
Après trois ans de travaux, le bâtiment central dit “grand lycée” est achevé en 1829. Le 26 février 1910, un terrible incendie le réduira à néant, de même que le réfectoire et la bibliothèque (reconstruits en 1913).
"La ville de Saint-Denis entamant son électrification, l’on peut penser à une mauvaise manœuvre, à un problème qui serait survenu", suppose Bernard Leveneur, attaché à la conservation du patrimoine au Conseil général.
Les effectifs augmentant alors rapidement, la construction de nouveaux bâtiments s’impose. C’est à cette période que l’église de Saint-Denis est démolie et que le collège devient alors, pendant deux ou trois ans, une chapelle où se dit la messe paroissiale.
Là encore, il faudra attendre l’impulsion d’une entreprise privée, celle de Théodore Drouhet (ancien élève puis ancien professeur du collège et plus tard proviseur du lycée), pour que la colonie fasse l’acquisition des terrains attenants aux édifices existants et que soit construit, en 1860, le “petit lycée” sur l’initiative du gouverneur Darricau.
Différents chantiers et travaux d’aménagements se succéderont afin de prolonger et rendre plus fonctionnels les bâtiments existants. La ville est alors découpée en deux secteurs bien distincts : sa partie haute est réservée aux aux habitations, ce qui justifie l’installation des structures scolaires, alors que sa partie basse, en dessous de la rue de la Compagnie, regroupe la vie administrative.
Le Collège royal de Bourbon est marqué par les rebondissements de l’histoire. L’année de l’abolition de l’esclavage le voit changer de nom pour s’appeler, le 1er mai 1848, le “lycée de l’île de La Réunion”. Après le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, il est à nouveau rebaptisé en 1858 “lycée impérial de Saint-Denis”.
Le 2 juin 1897, il prendra le nom du célèbre poète réunionnais du 19ème siècle, Leconte de Lisle, pour en 1968 s’appeler à nouveau et jusqu’alors “collège Bourbon”.
L’ancêtre de tous les collèges réunionnais arbore donc aujourd’hui le nom de Bourbon, évocation de la période coloniale qui a marqué la construction de l’île de La Réunion.
Et si son nom est évocateur, ceux des élèves qui s’y sont succédé ne sont pas non plus inconnus. Émile Hugot, Paul et Jacques Vergès, Jean-Luc Poudroux, Nassimah Dindar, Claude Hoarau, etc.
"Toute la classe politique des années 50-60, toute l’élite sociale, culturelle... a suivi ses études supérieures au collège de Bourbon", rappelle Bernard Leveneur.
En effet, jusqu’en 1968, date d’ouverture de la cité scolaire du Butor qui sera rebaptisée Leconte-de-Lisle, il n’existait que le collège Bourbon ou le séminaire de Cilaos pour effectuer des études supérieures. Un établissement qui, malgré les épreuves du temps, a su faire ses preuves et continuera, on l’espère, à nous offrir les dirigeants de demain.
Estéfany
Désagréments aujourd’hui, bonheur demain
Le collège Bourbon c’est aujourd’hui 12.600 mètres carrés de locaux, 10 bâtiments à caractère historique implantés sur 1,9 hectare de terrain, qui abritent environ 1.100 élèves.
Le Conseil général qui a en charge la construction, la rénovation et la réhabilitation du bâti scolaire du premier degré, a impulsé ses premiers travaux de réhabilitation depuis 2002 avec une fin programmée pour mai 2005.
Pour la présidente du Département Nassimah Dindar, qui visitait l’établissement hier aux côtés de l’Inspecteur d’académie, du principal et des principaux intervenants : "Cette réhabilitation ne se fait pas seulement par rapport au bâti mais fait l’objet d’une réflexion globale pour offrir des modalités de fonctionnement optimales, prenant en compte les normes sécuritaires, les besoins pédagogiques des élèves, du monde éducatif, mais aussi dans le respect de la protection de notre patrimoine(...). C’est aussi une façon de réhabiliter le renom de ce collège qui a vu la réussite de grands hommes".
Cette opération, d’un coût total de 4,2 millions d’euros, est financée à 60% par les crédits européens du FEDER. C’est la première opération de réhabilitation entreprise par le Département sur les 22 qui l’attendent, sans compter la construction dans les années à venir de 12 nouveaux collèges.
Une réhabilitation rendue complexe car en site occupé. D’ici l’année prochaine, les désagréments laisseront la place à des bâtiments repensés du sol au plafond. "Dans les premiers temps, le chantier c’est du moins, pour n’aboutir qu’à du plus", résume le proviseur du collège Bourbon.
"1961, c’est l’année de la répression"
Claude Hoarau, ancien député communiste, se souvient de sa scolarité au collège Bourbon.
"Avril 1961, une grève des lycéens et normaliens défraye la chronique à Saint-Denis. Dans ce lycée-Leconte-de-Lisle qui deviendra plus tard le collège Bourbon, l’École normale et le deuxième cycle du secondaire du lycée fonctionnent ensemble.
"Ah ! ils ne sont pas bien acceptés ces élèves-maîtres, en général les meilleurs élèves issus des collèges de La Réunion, mais souvent aussi les plus pauvres, les plus paumés dans cette vie lycéenne, où les jeunes de la bourgeoisie dionysienne, quel que soit leur mérite, se traînent et tentent d’atteindre le baccalauréat."
Claude Hoarau se souvient de sa promotion, en classe de première, où il a côtoyé Axel Roye. "Certains sont aujourd’hui disparus. Quelques mois avant, au Port, a été fondée l’Organisation démocratique de la jeunesse réunionnaise, avec à sa tête nos camarades Roland Robert, Lucet Langenier, Georges Gauvin... Un mouvement qui fait peur, comme fait peur aussi ce Parti communiste réunionnais, créé juste deux ans avant."
"Allez voir Vergès et Mondon !"
L’époque n’est pas facile pour les jeunes militants. "1961, c’est l’année de la répression".
Le lycée Leconte-de-Lisle va connaître lui aussi son épisode. Accusé d’être responsable de la grève, Claude Hoarau sera traduit devant un conseil de discipline et exclu de l’École normale et du lycée, alors même qu’il s’agissait des seuls établissements dans lesquels un jeune Réunionnais pouvait préparer le baccalauréat.
Convoqué pour entendre la sanction, Claude Hoarau aura la surprise d’entendre aussi le proviseur lui dire : "Maintenant, allez voir Vergès et Mondon et dites-leur : laissez-moi préparer mon bac" !
Les trublions de l’époque n’ont pas choisi le silence. Mais ça, les Réunionnais le savent déjà...
Dérogations : stop à l’acharnement
La présidente du Département, - dont la collectivité aura à charge dès 2005 de fixer la carte des secteurs de scolarisation des élèves du 1er degré -, a profité de la visite du collège Bourbon et de la présence de la presse pour faire passer un message.
Elles s’est ainsi adressée aux parents de Saint-Denis qui réclament nombreux, par dérogation et avec acharnement, que leurs enfants soient reçus au sein du collège dionysien Juliette-Dodu.
"Arrêtez de vous obstiner à vouloir à tout prix que vos enfants intègrent Juliette-Dodu. Vous avez, juste à côté, un collège rénové qui propose des conditions de travail optimales, avec une salle de documentation complète, du mobilier neuf, des salles d’informatique, une salle de danse, des espaces verts, des casiers pour permettre aux enfants de décharger leurs sacs... bref, un collège au top".
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