’2011 : l’Année d’Élie, un combattant réunionnais de la liberté’

Le bilan d’une année d’actions

31 décembre 2011

Avant hier soir, le Kolèktif Lané Éli (KLÉ) s’est réuni à Saint-Denis pour faire notamment le bilan de ses actions au cours de l’année 2011. Voici l’introduction de la présentation de ce bilan par Ghislaine Bessière, secrétaire du KLÉ.

L’intention de Sudel Fuma, historien, directeur de la Chaire de l’UNESCO à La Réunion et président de l’association Historun, en appelant à une conférence de presse le 15 décembre 2010 était non seulement de lancer "2011, l’Année d’Élie, un combattant réunionnais pour la liberté" mais aussi de fédérer les communes, les associations culturelles et les personnes civiles autour de ce vaste programme de commémoration de la révolte des esclaves de Saint-Leu. Et nous pouvons constater avec satisfaction que les associations culturelles inscrites dans le Kolèktif Lané Éli, créé le 10 janvier 2011 aux Colimaçons, ont largement répondu à l’appel de l’UNESCO, en donnant toute son ampleur à cette année de commémoration. En effet, chaque association a développé des actions tout au long de cette année 2011 en s’appuyant sur ses compétences et ses domaines d’intervention.
La plupart des actions réalisées ont suivi un calendrier historique en relation avec la révolte des esclaves de Saint-Leu, de la répression qui s’en est suivie et de l’histoire de l’esclavage et des résistances en général. Plusieurs communes se sont également ralliées à ce programme d’intervention et ont réalisé plusieurs actions de commémoration.
C’est autour de cette réflexion sur le sens de la commémoration et la manière de célébrer l’Année Élie que se sont regroupés les personnes et les associations et les élus présents au sein du Kolèktif Lané Éli. Tous ont souhaité apporter leurs propres contributions à la révélation de ce combat historique et ont mis l’accent sur la nécessité de rester fidèle à ce combat en refusant toutes sortes de discriminations, qu’elles soient culturelles, telles l’atteinte à la langue créole ou encore le déni de l’africanité réunionnaise, qu’elles soient économiques, comme l’atteinte au pouvoir d’achat, mais également la misère sociale qui s’aggrave à La Réunion, qu’elles soient de l’ordre du déni de l’histoire, toutes ces discriminations qui se perpétuent aujourd’hui encore dans l’enseignement. L’accès à l’histoire reste encore très élitiste, l’accès aux droits fondamentaux tels que le logement et le travail demeure un combat de tous les instants. La reconnaissance des spécificités culturelles réunionnaises, la valorisation des sites historiques restent encore à venir.
Et c’est ce combat qui nous situe dans la continuité du combat mené par les ancêtres esclaves et engagés qu’ont voulu poursuivre aujourd’hui les acteurs culturels et les personnes engagées dans cette année de commémoration. L’université populaire souhaitée par l’association Ankraké est une des perspectives de ce combat ; la philosophie de la résistance développée par le Cercle Philosophique Réunionnais en est une autre ; la médiatisation et la diffusion régulière de ce pan de l’Histoire réunionnaise par des interventions multiples et diversifiées au sein des médias réunionnais en est une autre ; enfin, la réflexion globale autour de la connaissance et de la valorisation de l’héritage légué par les ancêtres réunionnais, par leur travail, leur combat et le patrimoine historique qu’ils nous ont laissé. Autant de thèmes développés lors de ces rassemblements qui feront date dans l’organisation de cette année de commémoration et inscrivent ces réflexions dans le long terme. En ce sens, toutes les actions menées tout au long de "2011, l’année Élie" font preuve de cette volonté de s’approprier son histoire et son héritage culturel et ancestral.


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