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Deuxième journée du Colloque organisé par la Région, Lofis la lang
Éclairages pluridisciplinaires pour une orthographe fonctionnelle et consensuelle du créole réunionnais
30 mai 2009
La deuxième journée de ce colloque s’est déroulée dans les locaux de l’Université de La Réunion. Comme lors de la première journée, les débats ont été riches et fructueux. Compte-rendu des interventions.
Arnaud Carpooran, docteur et associate professor en linguistique à l’Université de Maurice, est membre de bon nombre de comités : Comité scientifique du Réseau Dynamique des Langues et Francophonie de l’Agence universitaire de la Francophonie ; du Comité International des Etudes créoles. Il a choisi de porter son intervention sur le thème “Grafi Larmoni” ou le compromis réalisé pour le créole mauricien ? Septembre 2004 est une date importante dans l’histoire de l’orthographe du créole mauricien car c’est à cette période qu’a été rendu public le rapport Grafi-Larmoni commandité par le gouvernement mauricien d’alors et qui contenait des propositions pour une orthographe dite harmonisée (d’où le nom du rapport) du créole mauricien. La portée historique du rapport ne tient pas tant au fait qu’il ait réussi à modifier le statut officiel du créole — cette langue demeure encore aujourd’hui une langue minorée — ni qu’il ait provoqué de bouleversements notables dans l’utilisation que les gens et des institutions en ont toujours faite, mais plutôt parce qu’il a mis symboliquement fin aux sempiternelles querelles entre praticiens de l’écriture en créole, source de bien de blocages jusqu’alors dans les débats visant à faire avancer la question. Arnaud Carpoouran est notamment revenu sur le climat et les événements sociopolitiques qui ont contribué à rendre possible la mise sur pied de ladite commission ; par ailleurs, il a présenté, rapidement, les faits techniques saillants contenus dans le rapport en question. Il a terminé sa contribution par une l’évocation de quelques aspects constitutifs de ce que l’on pourrait appeler « l’après Grafi-Larmoni » dans le domaine de l’enseignement, de la presse et de l’édition à Maurice.
Eric Robin, qui est responsable des Editions Epsilon depuis 1997, enseigne en Licence et Master au département InfoCom de la Faculté des lettres de l’Université de La Réunion. Il a été rédacteur en chef du magazine Plein Sud, et, à ce titre, a inscrit son propos sur le thème “Un éditeur face à la diversité graphique”. Il expliquait que Epsilon éditions, éditeur implanté à Saint-Denis, a choisi de consacrer une partie de son catalogue à la production d’ouvrages populaires édités en créole réunionnais. Bandes dessinées, albums jeunesse ou romans sont publiés dans une liberté totale quant à la graphie adoptée. S’il s’agit d’une activité culturelle, l’édition de livres n’en est pas moins marchande et doit tenir compte de critères de rentabilité, du nombre minimal d’exemplaires à écouler… et des réticences de bon nombres de lecteurs à la lecture en créole. Résultat paradoxal s’il en est : les bandes dessinées “pays” sont publiées par Epsilon en français, alors que les franco-belges le sont en créole : c’est que dans chacun de ces deux cas, l’acte d’achat est de nature très différente… les chiffres de vente aussi ! Avec l’arrivée des nouveaux supports électroniques (i-phone) aux seuils de rentabilité d’une autre nature, l’édition en créole de BD locale devient possible. Quelles graphies pour quels ouvrages ? Chez Epsilon, il n’existe pas de système graphique unique, mais une graphie par contexte. Alors que pour les albums bilingues (français/créole), l’éditeur laisse à l’auteur l’entière liberté de sa graphie, il préfère que les BD franco-belges traduites en créole soient rédigées dans des graphies ouvertes, tenant compte des habitudes héritées de la pratique de la langue française. (…) D’autres systèmes sont parfois adoptés pour d’autres types d’ouvrages. Pour les textes longs (romans), si le narratif est en français et les dialogues peuvent figurer en créole, sans traduction dans le cas d’un créole éloigné du système de la langue créole, très proche du français. Ainsi, en l’absence de graphie officiellement reconnue par le monde de l’édition locale, l’éditeur a choisi de s’adapter au contexte lié à chaque publication. Son objectif est d’atteindre le plus grand nombre de lecteurs en fonction du type d’ouvrages et du public supposé. Ce souci d’une lisibilité maximale suppose sa part d’arbitraires et implique des compromis entre l’éditeur, l’auteur/traducteur et le lecteur.
Lambert-Félix Prudent est docteur en linguistique, professeur des Universités, membre du LCF et directeur du département de Créole à l’Université de La Réunion. Il est le président du jury du CAPES de créoles, rédacteur en chef de la revue internationale “Études créoles”. Intitulé de son intervention : « La prise en compte des représentations de la variation dans l’élaboration d’une orthographe créole (Antilles, Guyane, Réunion) ». En milieux créoles, au moment de décider de la convention finale du tracé des lettres, la plupart des concepteurs d’orthographes se retrouvent devant la balance des usagers entre une volonté de représentation fidèle des sons prononcés et un ensemble de silhouettes graphiques héritées du français. Dans les propositions graphiques qui datent des décennies précédentes, le débat s’est instauré entre ce qu’on a appelé les pratiques “étymologisantes” qui font primer les habitudes graphiques venues du français, et les pratiques “phonétisantes” dominées par l’usage des lettres “rares” (k, w, z).
(…). Et dans ce que l’on a appelé en sociolinguistique un basilecte ou un acrolecte, un parler “kaf” ou un parler “yab”, il y a une bonne part de positionnement affectif, psychologique ou idéologique, un “rapport” esthétique, sentimental et identitaire à la norme, qui conduit le locuteur à donner ou à refuser son adhésion au choix qu’il doit faire de telle nouvelle suites de graphèmes qui lui est plus ou moins habilement proposée. Sa communication est ainsi revenue sur cette dimension épilinguistique et sur le type de diplomatie et de pédagogie orthographiques à inventer au moment de retenir tel principe ou de proposer tel système. Pour “achever le travail” de conception graphique, il ne faut surtout pas négliger la dimension esthétique et instituante des lettres dans l’acte d’écriture et de lecture : il faut donc penser l’orthographe dans une compatibilité des autres systèmes de normes et de valeurs inhérents à la communauté. C’est aussi faute d’avoir ignoré ce champ-là que des tentatives précédentes ont échoué. Comme toutes les autres langues, les créoles varient dans l’espace, dans le temps et dans les “goûts” des locuteurs. Au moment du passage à l’écrit standard, un paramètre tentant d’intégrer y compris les sautes d’humeur des usagers doit être pris en compte.
Manuella Antoine est professeur de langue vivante régionale créole et de lettres, formateur à l’IUFM de la Martinique, auteur et traducteur en créole martiniquais, membre de l’association Sanblaj (promotion de la langue et de la culture créoles à l’école). Son intervention : “La graphie du créole martiniquais à l’épreuve des usagers : situations, perspectives”. Après un bref rappel des systèmes graphiques utilisés en Martinique et Manuelle Antoine a procédé à une présentation de productions écrites individuelles en milieu scolaire et dans les médias, avec une mise en perspective des dysfonctionnements rencontrés et solutions envisageables.
Laurence Daleau, Professeur des écoles, maître formateur et itinérante LCR à La Réunion, co-auteur de “Oui au créole, oui au français” avec Yvette Duchemann, Axel Gauvin et Fabrice Georger a évoqué cette question : “Le créole à l’école de La Réunion : situations d’apprentissage et choix graphiques”. Son écriture n’étant ni normée, ni standardisée, plusieurs solutions graphiques s’offrent à qui veut utiliser le créole réunionnais en classe. Cela pose des problèmes non seulement aux enseignants, mais aussi aux formateurs, aux parents, et bien entendu aux élèves. Aujourd’hui, différents dispositifs permettent en classe d’utiliser l’écrit du créole. Ces dispositifs correspondent à des situations d’apprentissage différentes avec des objectifs différents. Elle a souligné les caractéristiques que devrait posséder la graphie la mieux adaptée à chacune des situations d’apprentissage. Puis elle a esquissé une synthèse de ces caractéristiques qui pourrait permettre de tendre vers une graphie satisfaisant autant que faire se peut aux différents besoins de l’enseignement.
Carpanin Marimoutou est Professeur des Universités à l’Université de La Réunion, membre du LCF. Il a porté son intervention sur “Possibilité de jeu sur les rapports signifiant/signifié dans la création littéraire en créole”. Pour lui, les écrivains ne se soucient pas de la graphie, mais ils écrivent et c’est cela qui est important : c’est de produire. S’il ne soucient-ils pas de la graphie, c’est parce que la littérature est ce qui permet un jeu à la fois des signifiants et des signifiés. L’écrivain joue pour produire du sens. De plus, la littérature créole, même si elle comporte des romans, est surtout constituée de poèmes ou de sirandanes : ces textes courts exigent moins que le roman une norme, puisque c’est le domaine du jeu de langue par excellence. Donc, s’il y a plusieurs systèmes graphiques, l’écrivain va en jouer, pour produire des effets intéressants, et s’il y a une seule graphie, de toutes façons, il essaiera de procéder à des glissements de son et des mises en résonance.
Charles Tijus est professeur de psychologie cognitive à l’Université Paris VIII. Son intervention : “Interactions et interférences dans les apprentissages”. Il expliquait que la catégorisation est probablement le mécanisme central de la cognition sur lequel se basent les apprentissages. Il a montré comment le modèle de catégorisation contextuelle basé sur le treillis de Galois rend compte des trois modes d’apprentissage que sont l’incrémentation (accrétion ou l’accroissement) de connaissances dans les structures catégorielles existantes, la restructuration du réseau de catégories et la spécification des connaissances qui s’accompagne d’automatisation avec le réglage des performances aux situations courantes. L’intérêt du modèle est de représenter dans un même formalisme le savoir et le savoir-faire relatifs aux trois modes d’apprentissage, dont ceux qui sont relatifs à l’insight. Le fonctionnement du modèle a été présenté, accompagné de données sur la boucle perception/action et le problème du désengagement du mode automatique lorsque la situation connue interfère avec le but, de données sur l’effet de la position de la question sur la compréhension de texte lorsque le but donné par la question interfère avec la situation à comprendre. Enfin, il a évoqué la question de l’intérêt de faire appel aux catégories connues en L1 pour faciliter la compréhension (les travaux de l’équipe de D. Legros) tout en favorisant le réglage des performances et l’automatisation (le tuning) en L2.
Denis Legros est un spécialiste de la compréhension de texte et travaille depuis plusieurs année sur l’effet de la culture de l’apprenant. Son intervention : « Itérations de l’information dans la compréhension de texte ». Au cours de la lecture d’un texte, le lecteur progresse dans la construction d’une représentation mentale de ce qui est décrit par le texte. (…) Il a exposé les facteurs qui influencent la capacité du lecteur à lier des mots entre eux (construction de la cohérence locale) ou des phrases entre elles (construction de la cohérence globale). (…) Sa communication a ainsi eu pour objectif de mettre en avant l’idée selon laquelle l’activité de compréhension ne repose pas sur le seul principe de l’économie mentale, mais qu’elle dépend de la ré-itération d’informations (lexicale, grammatique, syntaxique, sémantique) tout à long du texte. Il nous semble que ces éléments peuvent être pertinents pour éclairer les choix concernant le système orthographique pour le créole de La Réunion.
“Faites don de vos SMS à la science”
Gudrun Ledegen est docteur en sciences du langage et maître de conférence à l’Université de La Réunion et chercheure au CNRS. Elle est directrice du Département de Lettres Modernes. Son intervention s’intitulait : “L’écrit-SMS en créole réunionnais : description linguistique et lumières sociolinguistiques”. L’analyse graphique des 20.000 SMS récoltés lors de l’opération “Faites don de vos SMS à la science” qui a eu lieu d’avril à juin 2008 a jeté une lumière sur les pratiques graphiques ordinaires en créole réunionnais. En effet, la comparaison avec les graphies du français, à La Réunion et en Belgique francophone — car le projet sms4science a été initié par le Laboratoire Central de l’Université de Louvain-la-Neuve, pratiqués dans cet écrit-sms — permet de décrire linguistiquement les graphies majoritairement utilisées : basilectales ou acrolectales ? Se présentent-elles par regroupement ou de façon mixte ? Y a-t-il des graphies constantes ?… L’intervenant a également abordé le rôle de l’écriture SMS dans la modification sociolinguistique récente devant la graphie phonologique.
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