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Pascal Blanchard et la reconnaissance dans les programmes scolaires du ’rôle positif de la présence française en Outre-mer’
13 décembre 2005
Vendredi dernier, “Le Monde” organisait sur Internet un débat avec Pascal Blanchard, historien et auteur de ’La Fracture coloniale’ (La Découverte, 2005). L’objet du débat : l’article de loi reconnaissant le “rôle positif” de la colonisation. On en lira ci-après quelques extraits.
M. Blanchard, à part provoquer une certaine partie de la population, à quoi sert, selon vous, la loi du 23 février 2005 sur la reconnaissance dans les programmes scolaires du "rôle positif de la présence française en Outre-mer", et surtout, quel est son intérêt ?
- Pascal Blanchard : Son intérêt est au moins de montrer aujourd’hui que sur la question du passé colonial, le débat en France s’ouvre enfin. Certes, ce débat est très idéologique, très politique, mais après quarante années de silence, l’ensemble de la société française se penche enfin sur cette page de notre histoire fondamentale. Au-delà, la loi de février montre surtout que l’État - ou une partie des élus de l’Assemblée nationale - ont choisi aujourd’hui une posture "idéologique" sur une lecture de cette histoire coloniale.
Pourquoi ce débat fait-il tant de bruit ? La colonisation a des aspects positifs... Pourquoi les nier si par ailleurs on informe les élèves sur les dégâts qu’elle a causés dans les pays concernés ?
- Le métier d’historien n’est pas de faire la comptabilité des éléments positifs et négatifs pour s’attacher à une période ou à un moment de l’Histoire. Personne n’aurait, par exemple, l’idée de s’intéresser à la présence romaine en Gaule ou aux grandes explorations en Afrique à travers une lecture positif/négatif.
Ce genre d’appréhension de l’Histoire renvoie plus à un débat idéologique qu’à une réelle posture d’historien. La notion même de "positif" ou de "négatif" induit un jugement de valeur a posteriori sur une histoire extrêmement complexe, ambiguë et paradoxale. Certes, parler des écoles, des hôpitaux ou des routes donne un sentiment d’action positive, mais il convient aussi de rappeler qui a construit ces routes, le faible nombre d’enfants dans les écoles et la nature de la construction de ces services de santé, qui, en dehors même du champ colonial, auraient pu tout autant exister. Cela signifie tout simplement que le simple fait aujourd’hui d’appréhender de cette manière le passé colonial n’est déjà plus faire œuvre d’historien. (...)
Avec le Japon, la France, en tant qu’ex-puissance coloniale, est l’un des pays qui a le plus de mal à appréhender cette histoire. Je pense qu’une des explications fondamentales est la contradiction qu’il y a entre les principes de la République et l’action coloniale. À l’aube du jugement de l’Histoire, cette forte proximité entre République et colonies nous semble aujourd’hui paradoxale. Et elle l’est. Interroger l’histoire coloniale, c’est donc aussi interroger l’histoire de la République sur près de deux siècles depuis la Révolution française.
Comment peut-on expliquer le fait que deux Français sur trois (selon les derniers sondages IFOP) soient d’accord avec cette loi sur le rôle positif de la colonisation ?
- En tout premier lieu, il faut s’interroger sur la nature même de la question posée (sondage du “Figaro”). En effet, elle est elle-même ambiguë, car le débat n’est pas de savoir s’il faudrait ou non parler plus des points positifs, il faudrait sur ce point interroger de manière extrêmement précise les Français sur ce passé colonial, sur la manière d’en parler, sur la manière de l’enseigner et sur la manière de l’appréhender aujourd’hui. On ne peut pas réduire l’opinion des Français sur cette question à un simple avis sur un amendement relativement ambigu dans son phrasé.
Par contre, ce sondage révèle qu’en France, il reste à faire un gros travail d’explication, d’historien d’une certaine manière, sur ce qu’a été l’histoire de la colonisation, ses paradoxes, ses ambiguïtés, ses contradictions, mais aussi toute sa réalité.
D’une certaine manière, les Français montrent à travers cette réponse qu’ils sont eux-mêmes en questionnement sur le passé colonial de la France. Il n’y a rien d’étonnant, lorsque l’on constate que depuis quarante ans, cette question a été si peu présente, à la fois dans les médias (hors le débat sur la guerre d’Algérie), à la télévision à travers de grands documentaires, ou tout simplement absente de nos musées ou des grandes expositions nationales qui auraient pu sociabiliser cette mémoire et cette histoire auprès de tous les Français.
Si la guerre d’Algérie a paradoxalement été bien explorée par les historiens, il n’en est pas de même d’autres contrées : Madagascar, Asie du Sud-Est... Pourquoi ? Et cela va-t-il évoluer ?
- Je pense que tout simplement on connaît moins bien les travaux sur Madagascar, l’Afrique noire, les Antilles, la Nouvelle-Calédonie et le Sud-Est asiatique que ceux portant sur l’Algérie. Mais de nombreux historiens, depuis de nombreuses années, travaillent, et très bien, sur ces questions. Simplement, le grand public connaît moins ces travaux, et il est vrai que depuis de nombreuses années, ceux qui s’attachent à ces espaces géographiques n’ont pas été beaucoup soutenus par des politiques éditoriales actives. Mais le sentiment d’absence de travaux est à mon avis lié uniquement à cette faible connaissance de ces différentes recherches.
J’ai travaillé sur une exposition en Belgique au sujet de la colonisation du Congo. J’ai été frappée par le luxe incroyable de pouvoir débattre de ces questions alors que le "camp d’en face", les anciens colonisés, n’ont que peu ou pas de moyens de raconter leur version des faits. Comment pouvons-nous entendre cet autre point de vue ? C’est à mon avis une source de beaucoup de colère et de ressentiments justifiés.
- Il ne faudrait pas penser qu’aujourd’hui les historiens sur les deux rives ne travaillent pas ensemble. Bien au contraire. Depuis une vingtaine d’années maintenant, des historiens africains, maghrébins, vietnamiens, laotiens, cambodgiens, et ceux installés aux États-Unis, par exemple, travaillent sur de nombreux projets et programmes communs. Certes, sur des grandes expositions comme celle qui vient d’être faite à Tervuren, on peut avoir le sentiment que la "parole de l’autre" est peu présente. Je partage sur ce point votre sentiment, mais les Belges ont au moins le mérite d’avoir organisé cette année une grande exposition rétrospective sur l’histoire coloniale belge, alors que l’on attend la même chose de l’État français.
Azouz Begag pour l’abrogation de l’article de loi
"À titre personnel, je me réjouirais de voir abrogé cet article 4 de la loi du 23 février 2005", a dit hier le ministre Azouz Begag.
Cet article de loi est "une blessure", a-t-il dit, en ajoutant que "l’apaisement ne devrait se faire que si les mots qui font mal puissent disparaître de cette loi".
"Même si je ne nie pas qu’il y a eu Albert Camus, même si je ne nie pas qu’il y a eu des routes, des hôpitaux, Sétif, dans l’histoire, c’est pour moi le 8 mai 1945", a-t-il poursuivi. Ces massacres avaient fait 45.000 morts selon les historiens algériens, de 15.000 à 20.000 selon des estimations de sources françaises.
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