
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
9ème volume de la collection Takamba
15 février 2005
Une initiative exemplaire a vu le jour avec la parution d’un CD entièrement consacré au maloya Kabaré, de l’auteur-compositeur Stéphane Grondin, membre fondateur de Mélanz Nasyon soutenu par Fanie Précourt, chargée de mission au département patrimoine du PRMA.
(Page 5)
Le Pôle régional des musiques actuelles (PRMA) enrichit sa collection avec la parution d’un CD entièrement consacré au maloya Kabaré. Ce travail est plus que tout un beau travail de conservation du patrimoine culturel de La Réunion. Il fut un temps, les anciens n’auraient pu imaginer que le maloya - ne parlons pas du servis Kabaré - puisse bénéficier d’une telle attention. Voilà, c’est fait. Au travers des voix de Louis-Jules Manent, dit Gramoun Bébé, accompagné de son frère, Julien dit “Katorz” et de Eliard Ranggeh, un fidèle compagnon du vieux chanteur de Kabaré.
Né en 1927, à Saint-Louis, Gramoun Bébé est le fils d’un père kaf malgache et d’une mère malbaraise. Il sera l’aîné d’une famille de seize enfants et sa famille vit modestement sur la propriété des Bénard, chez qui les parents travaillaient. Aujourd’hui installé à la Balance-Coco, à Saint-Louis, il perpétue une tradition, qu’il découvre à l’âge de 7 ans. Très jeune, il travaillera dans les champs. Le maloya est alors son seul violon d’Ingres.
En 1951, alors âgé de 24 ans, il fait son premier servis Kabaré. "Personne ne m’a indiqué comment faire. Tout ce que je fais, je le tiens de mes ancêtres qui me sont apparus en rêve", expliquera-t-il lors d’un entretien avec Stéphane Grondin. Gramoun se réjouit aujourd’hui de savoir que ses enfants et petits-enfants perpétuent cette tradition ancestrale.
On s’entendrait à dire qu’avec “le maloya kabaré” de Gramoun Bébé, les Réunionnais ont en leur main un répertoire de maloya atypique, traditionnel, authentique, mais également un outil pour une meilleure intelligence de la culture réunionnaise, forte de ses diverses origines. Ici, en visitant le répertoire de Gramoun Bébé, c’est l’apport malgache qui est à l’honneur, avec des maloya a capella et des chants “pléré”, des compositions où sont constamment présentes les notions de rite et du sacré.
Ce travail, le neuvième volume de la collection Takamba, n’a pas de grande prétention commerciale. "C’est surtout un document ethno-musicologique", indique Alain Courbis, directeur du PRMA. “Le maloya kabaré” est un collectage patrimonial. On sait que le caractère sacré du maloya kabaré le contraint à rester loin de la scène, ce qui implique le peu de traces discographiques sur ce genre musical.
Gramoun Bébé apporte ainsi un éclairage sur un style bien particulier de chanteur de maloya. À en croire Stéphane Grondin, qui a rencontré Gramoun Bébé en 1998, la structure rythmique de ce maloya diffère de ce que l’on peut entendre dans les autres recoins de l’île. Aussi chanteur de maloya, Stéphane va même jusqu’à parler de la "Mecque du maloya", pour désigner la Balance-Coco, qui abritait deux gramounes pour le moins “danzéré”.
Baba, zarboutan nout kiltir, et Bébé, deux figures de proue du servis kabaré, vivaient pour ainsi dire côte à côte. Le premier nous a malheureusement quitté. Le second est aujourd’hui hospitalisé. Nous souhaitons, et je pense La Réunion toute entière, son plus vite rétablissement.
Mémoire vivante, passeur culturel, Gramoun Bébé a transmis, à travers son maloya singulier, quelques pages de son histoire, les belles pages de notre Histoire. "Ses textes réfèrent à son quotidien, les moments marquants de sa vie, les personnages importants de son entourage, défunts ou vivants", expliquait Stéphane Grondin, lors de la présentation du 9ème volume de la collection Takamba. "Gramoun Bébé est une figure mythique du kabaré, qui a contribué au patrimoine immatériel", déclare l’artiste de Mélanz Nasyon. "Le PRMA continue une de ses missions : donner à écouter tout ce qui se fait, pour sauver les racines. Ce travail de mémoire est tout à fait indispensable", note Alain Courbis, directeur du PRMA. Radjah Véloupoulé, conseiller régional, note que c’est "une aubaine pour La Réunion", "un événement exceptionnel". Il précise que la politique culturelle régionale s’inscrit dans une "volonté de retrouver les éléments de la culture réunionnaise, qui sont en passe de disparaître". Après la disparition de Gramoun Lélé, de Gramoun Baba, et du Rwa Kaf, il faut se donner les moyens de préserver cette richesse culturelle qui trépasse.
Pour Stéphane Grondin, Gramoun Bébé est un gardien de la culture, "le terreau du maloya". Il a fallu deux années pour que ce projet aboutisse. Nous voilà comblés. Nous ne pouvons que saluer ce travail magnifique de Stéphane Grondin, avec l’aide précieuse de l’équipe du Pôle régional des musiques actuelles, particulièrement de Fanie Précourt. Doctorante en ethnomusicologie, elle dresse dans le livret une explication pour tous les instruments utilisés sur le CD.
La Région Réunion et la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), maintenant dirigée par Louis Poulhès, sont les principaux financeurs de la collection Takamba. Louis Poulhès souligne le soutien de la DRAC à la culture réunionnaise. Il en fait ici la démonstration.
Bbj
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Messages
20 janvier 2008, 00:18, par Patrice Douillard, musicien intervenant en milieu scolaire
bonjour,
Je suis musicien intervenant en milieu scolaire et je propose cette année une theme sur les musiques créoles dans une école de la hte vienne.je propose aux enfants des chants traditionnels en créole des dpts de la caraibe et de la reunion. il existe un site en guadeloupe "lameca" , où sont ecrit differents rythmes gwoka et on peut aussi les entendre. je voudrais savoir s’il existe, par le biais du net des exemples sonores et ecrits du rythme maloya pour pouvoir affiner ma frappe de percu amateur. d’autre part, j’aimerais connaitre les references du disque sur le maloya kabare.
en attendant votre réponce, je vous adresse un salut de la métropole.
Patrice Douillard.
10 juin 2008, 08:57, par jean
bjr, j’organise un spectacle intitule le 27/06/08 a 20h00 villiers sur marne salle G.Brassens (face mairie VOYAGE CREOLE
du MALOYA a la SALSA
Un parcours musical qui relie l’afrique la reunion et les caraibes sur une meme scene
contact : jean travailleur
0674964987 ou [email protected]
16 juin 2008, 16:17
Bravo gramoun Bébé
Il est très important de préserver notre culture à l’heure où la mondialisation régente tout. Notre île s’est bâtie sur le rythme du rouler maloya. Le maloya retrace notre passé historique. Le maloya est la musique culturelle et cultuelle de nos ancêtres.Nos ancêtres dans les kabaré, les servis rythmé par le maloya se sont réconfortés et ont trouvé le courage pour survivre dans une île où le code Noir, la loi du commander dominaient. Aujourd’hui comme le souligne de nombreuses personnes, ce travail de mémoire est indispensable. Il ne faut plus enfouir ces éléménts de la culture réunionaise qui est d’ailleurs en voie de disparition.Il faut aussi que dans nos écoles,, l’histoire de notre île soit enseignée pour que chaque Réunionnais sache que nous avons contribué à construire cette grande puissance économique qu’est la France aujourd’hui.
Le maloya c’est l’apport malgache qui est à l’honneur ; cette musique, ce patrimoine culturel et cultuel perpétue la tradition ancestrale qui maintient nos racines.
ALINE MURIN HOARAU
18 juin 2008, 05:17, par Aline MURIN HOARAU
NOUT ANSET NOT FORS
Merci Témoignages. Vous publiez assez régulièrement de nombreux articles sur l’histoire de notre île plus particulièrement sur la nécessite de valoriser notre patrimoine culturel et historique. Plusieurs personnes dialoguent autour de ce passé réunionnais marqué par l’esclavage. Comme le souligne Aimé Césaire, cette somme de souffrances que beaucoup aujourd’hui porte encore en eux mérite réparation. La réparation ne consiste pas seulement de publier et commenter les nombreux articles du Code Noir ; Nous savons tous que le Code Noir n’a apporté aucune touche d’humanité à la condition inhumaine des esclaves. Aujourd’hui parler de réparation, c’est de permettre à chaque Réunionnais de s’exprimer, de s’intégrer dans cette société où la Mondialisation exclut l’Homme. Parler de réparation c’est permettre à chacun d’éclairer cette histoire du silence ( l’esclavage), non par pas pour remuer les cendres et attiser les haines mais pour contribuer à l’édification d’une société de vraie liberté dans laquelle chaque citoyen retrouve le plein sens de la devise : liberté, égalité, fraternité.
A la Réunion, maintenir la paix sociale, respecter et conserver ce métissage reste primordiale. De nombreuses associations ont compris qu’il faut sauvegarder notre patrimoine culturel et cultuel.
Notre île vibre et vit aux rythmes des rites et cultures héritées de l’Asie, de l’Afrique et de l’Inde. Toutes ces cultures doivent être valorisées et respectées.
Enfin depuis peu, de nombreux Réunionnais commencent à regarder en face son histoire à y trouver son âme, sa force, son identité.
Parler de l’esclavage, principal organisation sociale et principal fondateur de la société coloniale était tabou.
Parler de maloya, de servis kabaré, sevis malgas était honteux.
Qu’on soit blanc de peau, noir ou métis, arrêtons de nous culpabiliser, arrêtons de nous cacher derrière le drapeau bleu, blanc rouge.
« Homo sum : humani nihil a me alienum puto”( je suis un homme, rien de ce qui touche à l’humanité ne m’est étranger) ;
Allons continuer notre combat pour éclairer l’histoire de nos ancêtres. Arrêtons de tourner le dos à notre passé, de refuser nos racines indio- océaniques.
Aujourd’hui encore dans les programmes scolaires, on nous abreuve de la culture française métropolitaine ; Pourtant, notre histoire, celle des esclaves, de nos ancêtres n’est plus une histoire du silence. Aujourd’hui les historiens, les chercheurs … écrivent sur l’esclavage, en citant le Code Noir, en insistant sur les souffrances, les abus commis par cette société coloniale. Le Code Noir rappelons interdisait de pratiquer publiquement aux esclaves une autre religion autre que la religion du maître . Que sont devenues les religions pratiquées par les esclaves ?
De nombreux artistes refont vivre la musique de nos ancêtres ;cette musique, le maloya comme ces sites oubliés fréquentés par nos ancêtres doivent être valorisés et respectés. L’association Capitaine Dimitile a su préserver ce haut lieu historique qui aujourd’hui abrite le musée sur l’histoire du maronnage. Ces sites, ces lieux oubliés respirent la culture de nos ancêtres et sont utiles pour panser ces douleurs liés à ce passé.
Dans le même esprit de la maison des civilisations, valorisons l’histoire de notre île, n’ayons plus peur ; honte de d’exprimer la culture de nos ancêtres. Dansons, chantons aux rythmes du kayam, du maloya, rendons hommage librement à nos ancêtres et crions haut fort sans peur :
NOUT ANSET NOUT FORS.
Aline MURIN HOARAU