
In objéktif pou trapé : In dévlopman korèk …sansa sé in bilan négatif !
26 juin, parMézami, ni sava rante dann in pèryode zélékssion ané pou ané.Nora zélékssion l’ané 2026, nora zélékssion l’ané 2027 é nora ankor l’ané 2028… Bann (…)
Étude historique sur une musique
8 septembre 2004
Fabrice Léger est l’auteur d’un mémoire de maîtrise sur le maloya, dont l’objectif est de s’informer sur l’histoire de la musique réunionnaise : ’c’est une partie de l’histoire de La Réunion que j’aborde’.
À la fin des années soixante et durant les années soixante-dix - ces années “de braise” -, la revendication identitaire est très forte. "La relation entre la politique et le maloya est importante pendant ces années", remarque Fabrice Léger, auteur d’une étude intitulée “Le maloya à l’île de La Réunion dans les années 1960-1970, le combat culturel d’une musique - études de sources orales”. Et c’est pourquoi ce mémoire de maîtrise d’histoire rappelle les conditions socio-économiques et politiques qui marquent cette époque.
"À la fin des années cinquante et au début des années soixante, La Réunion est un département pauvre dont la situation sociale et économique ressemble énormément à celle de 1946, année de la départementalisation. (...) La Réunion voit sa situation stagner au niveau socio-économique et amène dès lors le PCR à demander l’autonomie du Département".
C’est à ce moment qu’arrive Michel Debré "qui n’a de cesse d’utiliser ses relations au sein du gouvernement, pour améliorer les conditions de vie des Réunionnais, mais également pour lutter contre les communistes qui utilisent cette conjoncture socio-économique pour revendiquer l’autonomie de La Réunion".
Michel Debré apporte avec lui la répression contre le mouvement démocratique : la fraude électorale, les saisies de “Témoignages”, l’ordonnance du 15 octobre 1960 qui bannit les fonctionnaires responsables syndicaux ou politiques, l’emprisonnement des militants communistes, les militants assassinés, les fêtes de “Témoignages” interdites... "Dans un climat politique tendu, où exprimer ses opinions peut être synonyme d’expulsion vers la Métropole, si du moins on est fonctionnaire, il ne reste que la culture pour permettre aux Réunionnais d’entrevoir un avenir meilleur", souligne l’auteur.
Dès l’époque de l’esclavage, le maloya est banni au point que les esclaves se réunissaient la nuit dans les champs de cannes pour jouer. Et s’il s’est maintenu à travers les répressions successives, "c’est non seulement par l’intérêt porté par les Indiens après 1848, mais également par le côté religieux que possède le maloya. Le kabaré est une forme religieuse du maloya". Comme l’explique Danyèl Waro : "le côté religieux, le côté rituel, la source, la vraie source, le côté le plus fort, c’est ce qui a fait tenir le maloya".
Dans les années soixante/soixante-dix, si le maloya est interdit - ce qui est contredit par Bernadette Ladauge - le kabaré est joué en cachette. Et les moyens ne manquent pas pour tenter d’arrêter ce mouvement, comme celui d’interdire à Gramoun Baba d’acheter des cartouches pour tirer des coups de fusil pendant le “servis” ou de saisir les instruments de musique. Le kabaré est également joué, non sans problèmes, dans les fêtes de “Témoignages”.
Il faudra attendre la fin des années soixante pour qu’un jour, Paul Vergès et Élie Hoarau, au cours d’une conversation avec Firmin Viry, proposent de relancer le maloya. "À la fin de l’année 1968, nous faisions des maloyas à Saint-Pierre, dans les quartiers populaires. Nous nous étions refusés à demander des autorisations au maire de l’époque et nous mettions en place un système de surveillance de manière à ce que nos soirées maloya ne soient pas troublées".
En 1976 paraissent deux 33 tours de maloya avec Firmin Viry, Simon Lagarrigue, Gaston Hoarau, René Viry... enregistrés en partie deux ans auparavant, lors du 4ème congrès du PCR. Le maloya pénètre dans les foyers et à travers les fêtes de “Témoignages”, de plus en plus de monde écoute du maloya. C’est à ce moment que le maloya, musique de résistance des esclaves, devient une musique de classe.
"On considère le maloya comme musique de classe, non plus comme une musique de race, en postulant que sa forme d’expression des seuls prolétaires noirs de jadis peut exprimer les revendications de tous les prolétaires d’aujourd’hui", note Jean-Pierre La Selve, cité par Fabrice Léger.
Simultanément, le père Christian Fontaine, avec des membres du PCR dont Élie Hoarau, crée le Front culturel Sud qui aura une action d’importance pour le développement de la culture réunionnaise, et particulièrement pour le maloya. Mais c’est également à partir de cette date que, selon Danyèl Waro, la Droite (à travers le Centre réunionnais d’action culturelle, le Groupe folklorique de La Réunion, l’URAD) tente de récupérer le mouvement, "car elle ne désire pas que le maloya reste uniquement avec les communistes".
En conclusion, Fabrice Léger affirme que "le maloya est, durant ces années soixante et soixante-dix, un des terrains de confrontation entre les deux camps : la Droite et le PCR. Par la suite, avec l’arrivée de la Gauche au pouvoir en 1981, le maloya est de moins en moins l’objet de censure de la part des autorités locales".
L. M.
En bref...
Maloya
Le mot “maloya” apparaît pour la première fois en 1930 dans un texte de Georges Fourcade, “Sombrèr et cayamb” inclut dans “Z’histoires la case”. Selon Marie Régine Dupuis, auteur d’une thèse de doctorat sur la musique traditionnelle réunionnaise, le mot “maloya” en mozambicain veut dire sorcellerie. Mais en malgache, “maloy aho”, veut dire parler, dire ce que l’on a à dire. Enfin, au Zimbabwe, “maloya” aurait un rapport avec les sorciers, les rituels et les esprits. Les trois significations nous renvoient à la forme rituelle du maloya, au “servis kabaré”, mais aussi à cette musique de résistance qui a été celle des esclaves et des “maloyèr” de l’ère contemporaine, même si depuis les années quatre-vingt le maloya n’est plus seulement une “parole engagée”.
En filigrane
Avant 1976, la discographie était exclusivement consacrée au séga. Cependant, certains ségatiers évoquaient le maloya dans leurs textes. Michel Admette, par exemple, chante "maloya créole sa lé bien kadansé, séga manini, séga manana". Maxime Laope fait aussi référence au maloya, Jules Joron également. L’orchestre Louis (il doit s’agir d’André - NDR) Philippe chante "Rosalie Lailo lailo, voir Rosalie danse maloya...". Marie-Claude Moutou, les Jokaris font également allusion au maloya.
Élie Hoarau : "Exprimer son maloya, c’était un acte de rébellion..."
Selon Fabrice Léger, le secrétaire général du P.C.R., à travers la déclaration ci-dessous, confronte deux blocs : un représentant du pouvoir en place, et l’autre, le PCR (...). Pour Élie Hoarau, le pouvoir ne permet pas de jouer du maloya et d’exprimer son identité réunionnaise.
"Les artistes qui voulaient s’exprimer savaient qu’ils pouvaient le faire parce qu’ils avaient la protection du PCR (...). Le maloya était interdit. Exprimer son maloya, c’était un acte de rébellion. Il fallait affronter le pouvoir. Et on ne pouvait affronter le pouvoir que si on avait la protection et le public organisé et protégé par le PCR. La liaison s’est faite comme ça. C’était un peu comme si les gars se disaient : Eh bien ça, c’est ma famille. Dans cette famille, je peux m’exprimer. C’est cette famille qui me défend, qui me valorise, qui valorise mon histoire, mon entité, mon identité. Le fil des événements était ponctué par les luttes du PCR. Il y a un maloya de Simon Lagarrigue qui dit : “Tap pa nou dan la tèt la police, tap pa nou...”. C’est à la suite d’une manifestation à laquelle il avait participé, non pas en tant qu’artiste mais en tant que citoyen et militant, qu’il a composé ce maloya. Autrement dit, ces artistes étaient dans cette famille qui ne faisait pas une activité culturelle, mais qui menait une activité politique, sociale... On était dans sa famille, on participait à la vie, à la bataille de la famille et comme il y avait des artistes là-dedans, de temps en temps, ils exprimaient à leur manière tel ou tel événement qu’ils avaient vécu, auquel ils avaient participé".
L. M.
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