Un Réunionnais dans ’The Last Book’

Le métissage réunionnais reconnu aux USA

24 juillet 2009

Luis Camnitzer est Professeur Émérite d’Art à l’Université de l’État de New York. Il publie un livre intitulé ’The Last Book’ pour lequel il a sélectionné les œuvres de 698 artistes de 53 pays, parmi lesquels se trouve Joël Pèlerin, photographe réunionnais. L’œuvre du Réunionnais a séduit le professeur d’art américain parce que c’est un éloge du métissage.

On lit et on feuillette de moins en moins de livres ; notre relation à l’art passe de plus en plus par la télévision et l’internet. Afin de laisser aux générations futures une œuvre leur permettant de se représenter l’art à l’« époque des livres », un Américain a eu l’idée de publier "The Last Book", littéralement le dernier livre. C’est bien évidemment de l’humour. Quoique…
En tous cas, cette œuvre est appelée à un succès retentissant à travers le monde entier et nous pouvons être fiers d’y voir figurer un Réunionnais.
Joël Pèlerin, on commence à le connaître. Ses différentes expositions à travers le monde (Canada, Afrique du Sud, France, etc…) sont visibles sur son site Internet http://www.joel-pelerin.com. Elles ont, comme toute œuvre d’art qui se respecte, un message à délivrer au monde, en l’occurrence l’éloge du métissage. Les Réunionnais n’en ont pas toujours conscience, parce qu’ils vivent “dedans”, que c’est naturel pour eux, mais notre île est formidable et unique au monde par le merveilleux “vivre ensemble” qu’ont su créer les différentes communautés. Et le fruit de ce merveilleux “vivre ensemble”, ce sont ces superbes métisses qui peuplent La Réunion et qui font de notre île une source intarissable de Miss !
Luis Camnitzer a tout compris de l’importance du métissage, porteur d’avenir : « Nous ne devrions plus exhiber nos vieilles racines, mais nous devrions nous en servir pour faire pousser de nouvelles feuilles ».
Joël Pèlerin avait été invité en 2007 au Festival du Film et de l’Image de Durban, en Afrique du Sud, où il a rencontré un artiste italien qui lui a présenté un an après Luis Camnitzer. C’est ainsi qu’il a sympathisé avec ce professeur d’art new-yorkais. Joël Pèlerin a réalisé plusieurs milliers de clichés. Il fallait en retenir deux seulement pour "The Last Book". Il a choisi "Ma Forteresse" et "Illusion". "Ma Forteresse" représente l’amour maternel qui permettra l’épanouissement de l’enfant, et "Illusion" un jeu de séduction dans le couple, la femme en étant l’instigatrice, pour se retrouver (peut-être) mère et recommencer... Les deux clichés sont accompagnés d’un poème écrit par Alice, son épouse, et d’un petit texte de présentation (extrait) : « Dans une société où pendant longtemps les femmes n’avaient pas trop la possibilité de s’exprimer par la parole, elles ont tout naturellement développé un langage du corps... C’est évident dans la danse, comme le séga et le maloya, et lorsqu’elles sont devant l’objectif, leur féminité apparaît aussi de façon éclatante. Il suffit qu’elles soient elles-mêmes, et qu’on les laisse s’exprimer ! ».


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Messages

  • Tant mieux, il est au moins reconnu aux USA, et pas par n’importe qui, grâce au concours de Luis Camnitzer qui est Professeur Émérite d’Art à l’Université de l’État de New York.

    A toute chose il faut bien un début. Ce qui est parfois pour ne pas dire souvent, cette reconnaissance est chassée par un désir d’attirance vers l’ailleurs qui ne connait, mieux ou pire, ne reconnait rien.

    Enfin, souhaitons que le métissage réunionnais ne reste et ne soit pas uniquement dans le domaine de la couleur de peau ou des races, qui justement par le fait de son existence fait fondre toute forme de racisme de tout bord, pour laisser la place à l’espoir d’un mieux-être à venir.

  • e
    métissage !
    il sert en principe à diluer le racisme : le métis se sentira plus
    proche de l’européen puisque dépendant de lui ! Exemple de l’afrique du
    sud avec lequel la réunion a eu de longues relations bien avant la
    chute de l’apartheid. Le métissage est un moyen pour l’européen
    d’établir une hiérarchie dans la négritude ( entre les noirs ) et de
    continuer à dominer.
    Quelqu’un de célèbre qui a dit : métisser pour diviser et diviser pour
    mieux règner. Je ne connais plus son nom ...
    En tout cas, le métissage à la réunion est fait en défaveur du cafre ;
    si le cafre est compétent, on ne l’embauchera pas s’il est trop noir
    c.a.d. pas métissé ou on dira que c’est un antillais ou un africain
     !!!! Si les métis américains se disent noirs, c’est parce qu’être métis
    - là-bas - signifie qu’il est le produit d’un viol ... Exemple Barack
    Obama qui se dit noir !! On comprend pourquoi le métissage est prôné à
    la reunion ! l’esprit colonial y est très ancré dans la société
    réunionnaise. Regardez ce qui est arrivé à Cyrille Hamilcaro, même s’il
    veut croire que ses problèmes sont " purement" politiques.

    • Quand Cyrille Hamilcaro est élu maire en 2001, il met au chômage tous les travailleurs de la Mairie en CES tout en promettant faire diminuer le chômage à Saint-Louis. Cette décision, c’est "purement" du sectarisme politique, est-ce loin du racisme ? Six ans plus tard, les Saint-Louisiens ont en eu assez de ces exactions d’une autre époque et ont élu une nouvelle équipe, rien à voir avec une histoire de racisme.

      A partir de là, dire que c’est parce qu’on est noir que l’on a des problèmes, je pense qu’il faut surmonter cela et ne pas vivre toujours dans le passé. Dépassons le passé grâce à la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise pour que les chasses aux sorcières n’existent plus en cas d’alternance politique.

  • Le métissage est une bonne chose pour les gènes. Une meilleure agriculture, depuis la révolution des transports (un peu avant après ou pendant, j’ai oublié) les hommes sont mieux nourris et se déplaçant plus loin, se marient avec des gens plus différents biologiquemment d’eux que depuis des milliers d’années. Et les hommes redeviennent ce qu’ils étaient avant le néolithique : grands, en meilleure santé... Les chasseurs-ceuilleurs ayant été mieux nourris et se déplaçant plus s’avéraient en bien meilleure forme que les sédentaires.
    De plus, il est connu que tout le monde porte des tares génétiques mais que s’unir avec un conjoint le plus éloigné génétiquement possible diminue les risques qu’homme et femme aient la même et donc transomette leur tarre, non plus tacite mais exprimée en maladie, à leurs enfants.


Témoignages - 80e année


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