Le Port, ville avant-gardiste

30 avril 2010

Port de commerce de La Réunion, Le Port a tout au long de son histoire été à l’avant garde des transformations que notre île a connues. Sa fondation a rassemblé des Réunionnais issus de divers quartiers ainsi que des travailleurs venus de différents pays. Tous se sont unis pour transformer un environnement inhospitalier en une ville verte impliquée dans le développement durable de notre île. Cet esprit d’avant-garde se retrouve dans le domaine culturel. Au cours des 40 dernières années, la population a pris part à des actions qui ont été souvent pionnières.

Surmonter les difficultés en s’appuyant sur des atouts propres à ce qui fait le Réunionnais : cette capacité au dépassement s’est exprimée dans l’Histoire de la ville du Port, grâce au travail des générations qui ont transformé une inhospitalière plaine de galets en une fenêtre de La Réunion sur le monde. Unique port de commerce de La Réunion, Le Port est en effet intégré au réseau international des villes portuaires ce qui lui donne une position d’avant-garde dans les relations entre La Réunion et le monde. Cette avant-garde s’exprime notamment dans la culture, car en à peine un siècle, des Réunionnais ont réussi à faire d’une plaine de galets un carrefour des civilisations du monde autour du port de La Réunion.
Cet atout s’est développé notamment au cours des 40 dernières années, grâce à la lutte menée par la population et le PCR. Les résultats de ces luttes sont inscrits dans le paysage, aussi bien dans l’environnement que dans la culture. Et sur ce point, depuis 1971, la commune a réussi à développer une politique culturelle différente de l’idéologie dominante car profondément réunionnaise. Cela explique pourquoi des acteurs culturels s’accordent à dire que Le Port a le potentiel pour devenir une ville intégrée dans le réseau des villes mondiales de la culture, car elle est le point de départ de la diffusion de la culture réunionnaise dans le monde et le lieu de rencontre de cette culture réunionnaise avec tous ses apports.
L’histoire de l’île est si dense qu’il existe de nombreux sujets pouvant être traités dans le domaine des arts, que ce soit opéra, théâtre, musique, danse. De la traite négrière, à la révolte des planteurs en 1954, en passant par la nomination du Maloya au patrimoine mondiale de l’UNESCO, en tant que culturel immatériel de l’humanité, ou encore les superstitions et légendes : l’Histoire et la culture réunionnaises offrent de la matière à la création artistique.

Succession d’initiatives pionnières

Au moment de sa fondation, Le Port était une plaine de galets. Le travail de plusieurs générations d’habitants a permis de profondes transformations. C’est grâce à cet investissement humain que Le Port est devenue la ville verte et la ville de culture que l’on connaît aujourd’hui. Créée en 1895, la commune a rassemblé des milliers de gens venus d’horizons différents mais ayant un point commun, celui de porter l’espoir d’améliorer leur situation. Au lieu de s’affronter, ils ont construit ensemble la commune, et fait de leur ville une porte ouverte sur le monde. Cette ouverture se fait notamment sur le plan culturel.
Ainsi, Le Port a toujours été lié à la musique : le maloya, le moringue, le séga, les fanfares, les orchestres de bal, les chorales entre autres styles musicaux. C’est d’ailleurs au Port qu’est né le groupe Zordi, avec sa musique novatrice de "séga-maloya". Par la suite, la première convention culturelle entre l’État et une commune est signée au Port, en 1983.
Cette convention permet le financement d’un certain nombre de projets correspondant à la stratégie de développement culturel et répondant aux critères d’éligibilité fixés par l’État.
Suite à cet accord, Le Port construit des centres culturels, tels que la Halle des manifestations, la médiathèque Benoîte Boulard, le Village Titan centre culturel, l’Institut de l’image de l’océan Indien, le Théâtre sous les arbres, le Kabardock, et bientôt le Zenith, et la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise. Ces lieux de culture mettent en avant les arts asiatiques, africains, de l’océan Indien, et d’Europe, pour illustrer le melting-pot Réunionnais.

Lieu de rencontre des cultures

La Ville du Port a innové en votant le 22 octobre 2009, la charte "commune bilingue, kréol rényoné é fransé". Cette initiative marque "la reconnaissance d’une tradition portoise vécue au quotidien, ancrée dans la réalité réunionnaise" écrit le journal municipal d’octobre 2009, "Le Port Sa mém mém".
À la fin de l’année 2009, la ville du Port a accueillit des représentants de nombreux pays (Chine, Thaïlande, Brésil, Congo, Japon, Nouvelle Calédonie, Méxique, Afrique du sud, Madagascar, Colombie, Cameroun, Inde, Nouvelle-Zélande, Kenya....) pour échanger à travers des manifestations culturelles dans le cadre des fêtes de la Ville. Le Foire Internationale des Mascareignes, le Festival "Danse et docks", la Biennale d’art, du design et de la création numérique et immatérielle, le "Round Creolia", le Festival International du Film d’Afrique et des Îles...
Ces représentations culturelles organisées au Port ont permis de développer plusieurs coopérations entre La Réunion, la ville du Port particulièrement, et les représentants des pays venus dans la "cité maritime". Porte de La Réunion, Le Port n’est pas qu’une terre de transit, elle est aussi une terre d’accueil et de rencontres interculturelles comme le rappelle le Festival du film d’Afrique et des îles organisé tous les ans.
Cette rencontres rappellent que Le Port a toujours su se situer à l’avant-garde des initiatives culturelles. C’est un point commun à de nombreuses villes portuaires du monde, et dans ce sens, la population a réussi à participer à la valorisation de cet atout que constitue un port, la fenêtre d’un pays sur le monde.

Céline Tabou

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