Hommage à notre planète

Le regassy, voyage d’un autre genre musical

19 novembre 2004

Le dernier album du groupe Fenoamby s’appelle “Tany Malaza”, ce qui veut dire Terre de lumière. Riche de 16 titres variés, il voyage entre les genres musicaux et en invente.

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Saleggy, maloya, rotsirotsi, tsapiki, samba, rock zoulou, afrofunk... Fenoamby a décidé de visiter plusieurs genres musicaux sur son nouvel album et baptise son mélange de saleggy et de reggae : regassy.
Le précédent disque “Ho ala aréo” paru en 2002 ne comportait que cinq titres. Voici seize nouveaux morceaux, enregistrés “en live” dit l’artiste, c’est-à-dire en studio mais de manière analogique avec plus d’une dizaine d’invités.
Le nouvel album s’appelle “Tany Malaza”, il est distribué à La Réunion par Master CD Lab. Marius Fontaine, leader du groupe, traduit aussi le titre de l’album en Terre célèbre ou Terre connue : c’est pour lui "un hommage à la terre, notre planète à nous, même si on veut s’en évader pour d’autres mondes, je ne crois pas qu’on puisse trouver mieux, aussi il faut bien la conserver".

"La musique c’est la ration de l’esprit"

Il explique très facilement pourquoi son album voyage d’un genre à l’autre : "C’est un album très varié, comme notre nation mélangée. Nous avons le séga, le saleggy, le maloya... tousala, et nous jouons aussi d’autres rythmes. Écoutant la musique du monde, nous sommes influencés de toutes sortes de musiques".
Présent dans l’île depuis une dizaine de jours, Marius Fontaine regagne aujourd’hui les Yvelines où il vit. Partout où il est passé, pour présenter son disque, sa musique a reçu un très bon accueil du fait de son ouverture musicale.
Celui qui est considéré comme le porte-flambeau charismatique du saleggy en Europe nous explique sa conception de la musique : "Je fais ma musique comme si j’invente une gastronomie. On mange le riz ou le pain pour le corps, la musique c’est la ration de l’esprit. C’est pour cela qu’elle doit être variée, pour permettre de déguster les autres cuisines qui viennent de l’autre côté du monde. Mais surtout pour donner aux gens du plaisir, l’envie de se divertir, de s’ouvrir".
Dans ses textes il parle d’amour, de paysages et aussi de guerre, "c’est une façon de chercher la paix". Marius Fontaine ne se sent pas l’âme d’un chanteur engagé, mais chante ce qu’il ressent.

De Mada à l’Europe

Habitant en France, il a rarement l’occasion de chanter à Madagascar avec son groupe. Il n’y joue que durant des vacances, lors de petites prestations avec des jeunes. Il recherche un tourneur qui permettrait à toute sa formation de se produire dans la Grande Île.
En France, en dehors des festivals ou des tournées, il joue seul dans les multiples restaurants malgaches, mauriciens ou réunionnais, de son département, le 78 (Yvelines), où il vit depuis sept ans. Homme orchestre, il trouve là un lieu de production très proche de sa conception de la musique.
Avant de quitter l’île, Marius remercie La Réunion et "celui qui a inventé l’électronique nous permettant de nous entendre même au bout du monde, et celui qui a inventé les véhicules permettant de relier les endroits de la Terre".
Il remercie aussi "celui qui écoute toujours Fenoamby, nous sommes toujours dans le même travail. Je suis là-bas, j’essaie d’emmener ma musique au plus loin".
Son cinquième album vient tout juste de sortir et Marius a encore plein de musiques dans la tête. Des disques qu’il compte enregistrer de manière analogique, tout le monde jouant ensemble, sans triche possible, juste "pour sentir la vie, sentir la chaleur humaine". Loin du tout numérique.

Eiffel

Voir le site : www.fenoamby.org


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