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Décès de Gerose Barivoitse
27 juillet 2004
Né le 18 novembre 1921, Gérose Barivoitse, le Rwa Kaf, est bercé au son du maloya. Sa grand-mère, malgache, lui avait transmis les rythmes et pertinences de cette musique ancestrale, de la musique de ses ancêtres, le maloya. Plus que ça, le Rwa était un conteur. C’est peut-être même les histoires qu’il aimait raconter qui ont fait son authenticité. On aurait même dit qu’il était un kosinsozèr, un gardien de langue. C’est dans les années 1940 qu’il commence à faire tourner son maloya et son kozman, et qu’il chante déjà dans les exploitations. Bravant l’interdiction de faire retentir le maloya sur la propriété du Groblan, il parcourt les quartiers, des années 1960 à 1980, pour chanter son maloya traditionnel, comme le kabaré. C’est après 1981 qu’il connaîtra les scènes, notamment la fête de “Témoignages”, avec sa famille. Premier maloyèr a utiliser le support CD avec “Shomin galizé”, il connaîtra par ailleurs des scènes prestigieuses, Angoulême par exemple. Il fera sa dernière scène en 2000. Son album “Tradition maloya” est par ailleurs d’une richesse sans précédent, et les passionnés de maloya ne diront pas le contraire.
Artiste majeur du maloya, le gramoun reste pourtant discret. Journalier agricole sur le quartier de "3 frères", il grandira et fera grandir sa famille à Sainte-Suzanne. Les Sainte-Suzannoises et Sainte-Suzannois, qui connaissent et respectent le chanteur de maloya, sont venus nombreux lui rendre un dernier hommage hier. Et c’est sans rappeler l’hommage que lui avaient fait les artistes, avec la population sainte-suzannoise pour ses 80 ans, lors des célébrations du 20 décembre 2001, dans la cour même du Rwa. Aujourd’hui, ils seront encore nombreux à venir lui rendre un dernier hommage. Les obsèques auront lieu à l’église de Sainte-Suzanne à 15 heures et demi. Il sera enterré au cimetière du même lieu.
Bbj
Réactions
Paul Vergès : "Une part essentielle de l’identité réunionnaise"
Dans une lettre de condoléances adressée à l’épouse du Rwa kaf, le président de la Région, actuellement à Paris, fait part de son émotion suite au décès de Gérose Barivoitse.
"Madame, c’est avec tristesse que j’ai appris à Paris la disparition de votre époux.
“Le Rwa Kaf”, personnage emblématique, aura marqué le paysage culturel et social réunionnais aussi bien par son grand courage que par sa volonté à porter le maloya au cœur de la musique réunionnaise.
Héritier de la grande tradition malgache de l’oralité, “le Rwa Kaf” a exprimé une part essentielle de l’identité réunionnaise et a contribué au rayonnement de notre culture à travers le monde.
Au nom du Conseil régional et en mon nom personnel, je vous présente mes condoléances les plus sincères à vous ainsi qu’à l’ensemble de votre famille".
Maurice Gironcel : "Une grande perte pour l’Histoire et la Culture réunionnaise"
Maurice Gironcel, maire et conseiller général de Sainte-Suzanne : "(...) Le Rwa Kaf était un grand défenseur de la culture réunionnaise et du maloya traditionnel. Il défendait avec fierté et courage notre musique à La Réunion et aussi dans l’hexagone. Il a toujours mené le combat pour la reconnaissance de la culture réunionnaise et de l’identité réunionnaise.
Le Rwa Kaf était aussi un journalier agricole exemplaire, attaché à sa terre. Il aimait faire communiquer aux autres son savoir, sa musique, sa passion. Je le revois encore entouré d’enfants de Sainte-Suzanne en train de raconter des histoires lontan, des sirandannes toujours drôles et amusantes.
Souvent, je lui rendais visite à domicile au chemin Trois Frères dans sa petite case créole. J’étais présent également le jour de la célébration de ses 80 ans, c’était le samedi 18 novembre 2001 où une fête fut organisée en son honneur. Ce jour-là, j’avais vu un homme très fatigué et affecté par la maladie. Aujourd’hui, la population et son maire sont très affectés par la disparition du Rwa Kaf. C’est une figure emblématique de la résidence culturelle qui s’en va. Le plus grand et bel hommage que nous pouvons lui rendre c’est de continuer à perpétuer la tradition, à faire fructifier son héritage de lutte, à renforcer la volonté de rester fidèle à l’esprit des anciens, à notre Histoire, à notre Culture et à porter fièrement les couleurs de la résistance incarnée durant toute sa vie par le Rwa Kaf.
Adieu le Rwa !"
Bernard Batou : "Un grand Réunionnais s’en est allé"
Bernard Batou, rédacteur en chef du magazine culturel “Kalbanon” de Sainte Suzanne : "Il aimait chanter et danser le maloya, avec sa femme et tous ses enfants. Le maloya, cette musique restée très longtemps étouffée et dans le fénoir, c’était toute sa vie. Le Rwa Kaf, lui, s’est toujours battu pour la reconnaissance de notre culture et pour le respect de l’identité réunionnaise, jusqu’au bout. Avec conviction, courage et fierté.
En tant que rédacteur en chef du magazine culturel “Kalbanon”, j’ai eu l’occasion à plusieurs reprises de le côtoyer, de l’interviewer. Quel personnage ! Un homme d’une grande générosité, plein de chaleur et très attachant aussi. Une fois à Bagatelle lors d’un carnaval, l’école du quartier l’avait invité à la fête sur la place de l’église. Le Rwa était là, très enthousiaste, dansant et chantant au milieu des enfants. Ah, ces belles histoires qu’il savait admirablement raconter aux enfants et aux adultes. Qu’est-ce qu’on rigolait !
Le Rwa Kaf c’était cet homme attaché à l’Histoire de sa commune, Sainte-Suzanne et à son pays. Un ancien travailleur de la terre. Un combattant. Un lutteur.
Le Rwa Kaf a décidé de nous quitter. Usé par la maladie. Mais le Rwa Kaf restera le Rwa. Continuons à chanter ses belles chansons, à fredonner sa musique qui résonnera toujours à jamais dans nos cœurs et dans nos mémoires."
Réactions
Mélanz Nasyon : "Sé kom si ou pèrd in papa"
Stéphane Grondin est le leader du groupe de maloya Mélanz Nasyon. Alors que le groupe n’en était qu’à ses balbutiements en 1996, Stéphane Grondin avait seize ans et lo Rwa Kaf était en tête d’affiche à Saint-Joseph. Cette rencontre a été très importante car après avoir vu et apprécié les jeunes de Mélanz Nasyon, lo Rwa Kaf les avait encouragés à poursuivre dans cette voie : "Marmay, i fo kontinié".
"Dèrniè 20 désanm nou té son kaz, zordi i fé mal o kèr. Sé inn doulèr pou lo monn maloya" nous a confié Stéphane Grondin hier : "Le maloya perd un de ses patriarches, un de ses plus grands défenseurs à l’époque de la répression. Nou la pa koni sèt épok, rozman".
L’annonce de la mort du Rwa, pour lui, "sé kom si ou pèrd in papa, in moman, nou té minm famy". Quotidiennement le CD "Somin Galizé" tourne en boucle dans le poste de Stéphane Grondin : "C’est un auteur compositeur talentueux, même s’il ne savait ni lire ni écrire, il devait avoir un don pour écrire tout ça. Il sera pour toujours une des icônes du maloya. C’est un vide immense qu’il laisse. Comme d’autres gramouns, il était un puits de chansons", des chansons que Mélanz Nasyon aime à reprendre lors de ses concerts.
Gramoun Lélé : "Li sa mank amoin toulézour"
"Avan tout mi di ali mersi. Lo Rwa Kaf té in boug zanty. Nou artrouv touzour ansanm. Dèrniè 20 désanm nou la zoué ansanm, i romont, si fron d’mèr gran bwa, na trwa katr an. Nou port le minm tit, lo minm morso tradisionèl. Mi aminn lo maloya tradisionèl ké li aminn. Moin na bokou d’rogré son dépar. Dopi tann’ti nou koné anou. Li té fé maloya avan nou. Nou la apran avèk nout paran, kom lo Rwa Kaf osi li la aprann in pé avèk son paran. Nou té tonm kom famy. Nou la trafik maloya, nou la fé lo maloya ansanm. Mi rogrèt bokou. Li sa mank amoin toulézour. Kan moin la antann la nouvèl, té la radio, aprè la pass inn son morso, mon kèr té grosi an ékoutan. Rozman a son age na marmay i lèv dèryèr pou ropran in pé son linstriman, mé pou moin, mi rogrèt".
Françoise Guimbert : "In gro patrimoine de not kiltir ki part"
"Moin la kotoye ali. Nou koné anou dopi bann zané Tantine Zaza 1970-1980. Dernyèr foi nou la vi té pou in gran kabar, ali ék sé fils, sa fi pou lo 20 désanm 1999 à Granbwa. Otroman kan moin la apri sa, moin té shoké. Sé dé shoz ni atan pa di tou. Moin lé trè péné nora pu lokasion oir ali. Moin la aprésié ali. Li aprésié mon travay. Pou nou lété in bonn vivan, sé in gro patrimoine de not kiltir ki part. Sé touzour lé méyèr i par. Je suis vraiment désolée. Pour nous artistes réunionnais c’est vraiment une grosse perte, on ne remplace pas le roi".
Firmin Viry : " Rwa Kaf té viv pou plézir, pou le partaz"
Après avoir présenté ses condoléances, Firmin Viry nous confie également son sentiment à l’annonce de la nouvelle.
"Moin la touzour bien estimé Rwa Kaf, dé foi li la ni shé moin zoué maloya pou 20 desanm, in ot foi moin té ék lu pou lé 10 zan Ziskakan, épi na dé kabar loupé. I fé plis 25 ans nou té koné anou. Mi estim ali kom in papa pou moin akoz son fason travay la kiltir tradisionél typikman popilèr épi lo kiltièl. Li té koz ék moin, mi té ékout ali kom in gardyin la kiltir. Li la travay kom in zangazé, son koté la ba, fief leskalvaz, si la tér propriétèr, travay dann bitasion".
"Dopi li la tonm malad ; té résoi pi domoun. Moin noré pas rod kek shoz ek li, mé inkièt amoin de sa santé. Kom li moin la été indiké par mé vyé paran, mé mi ékout sak li di. Mi admir ali. Moin mi fé maloya popilèr, li té mélanz pa lé dé. Navé popilèr épi nana kabaré, kabaré i ariv, i inproviz. Son tèks, son batman, na pwin person i vyin a koté. Lo Rwa Kaf sa son ti non-gaté, banna la estimé, akoz li tenir le kou o nivo la kiltir La Rénion. Li té di touzour : suiv la lozik, dékone pa, rode pa larzan".
"Nout vyé paran tousa zot la pasé ni giny pa péyé. Zot la redone anou maloya. Kont pa sa pou investi, pa pou manzé, shanté pou larzan la pa bon. Nou tonm pir bann zesklav, plis esklav ankor ké nout paran, si nou vann nout tradision. Rwa Kaf té viv pou plézir, pa pou CD, pa pou K7, mé pou le partaz. Si na bézoin lédikasion i done. Moin mi ékri pa, kom li, tout mon travay lé oral. Nou viv dodan minm, nou la apprann ék vyé paran, tout i vyin oral. Mi regrét sinsèrman li la parti".
Propos recueillis par Eiffel
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Messages
12 avril 2016, 21:56, par sayah djebbour fatima
bonjour ou bonsoir, quelqu’un ou quelqu’une aurait il ou elle le texte de la chanson et la partition de "tikinnté margo" du roi kaf, un grand merci d’avance.