Enseignement de la danse

Les danseuses doivent s’exiler pour le diplôme d’État

16 septembre 2004

Trois jeunes danseuses de la Compagnie Ismaël Aboudou ont réussi leur examen d’aptitudes techniques. Mais pour l’heure, elles ne peuvent continuer leur préparation au professorat, car aucune école réunionnaise n’est habilitée à préparer le DE.

L’histoire remonte à 2001. La CIA (Compagnie Ismaël Aboudou) cherchait à mettre en place deux formations, l’examen d’aptitudes techniques et le diplôme d’État. En 2004, trois danseuses de la célèbre école ont ainsi obtenu l’examen d’aptitudes techniques (EAT) en danse jazz, tremplin pour le diplôme d’Etat, qu’aucune école n’est encore habilitée à préparer dans l’île.
Ce dernier diplôme, le DE, est indispensable pour enseigner officiellement la danse. Les élèves qu’a en charge la compagnie dionysienne ont bien évidemment le potentiel pour réussir cette étape. Hivanhoi Emeline (19 ans), une des danseuses à avoir réussi l’EAT, souhaite ainsi se rendre l’année prochaine dans l’hexagone pour finir son cursus.
Le mieux aurait été que les élèves puissent se préparer à La Réunion. "Économiquement parlant, il est plus facile de former les danseurs à La Réunion qu’en France", déclare Wilfried Kuakuvi, administrateur de la Compagnie Ismaël Aboudou.
Sarah Hassani, une autre lauréate, n’aura peut-être pas cette chance. Professeur de fitness, elle aurait préféré se lancer dans ce qu’elle considère comme une passion, mais devra attendre.
Un effort avait été fait par la compagnie de danse pour que ses élèves puissent se préparer localement dans le cadre de l’EAT. Non sans difficultés, au vu du retard de certaines collectivités à financer le projet. "La Région a été la première à se manifester", explique Ismaël Aboudou, précédée par la direction régionale des affaires culturelles. Le projet aurait donc pris du retard.

24% de réussite à l’examen

La compagnie reste fière de ses résultats. "On peut faire mieux", reconnaît l’administrateur de la CIA, mais les chiffres nationaux confortent l’école de danse. En 2000, au plan national, sur 285 participants à l’examen, seuls 57 sortent diplômés, soit 20% des inscrits.
En 2004, ils sont 1.800 à vouloir obtenir l’EAT, "sûrement en raison de l’arrivée de nouveaux produits télévisés (Star Ac’, Popstar, etc.)". Cent vingt seulement ont reçu le fameux diplôme, ce qui représente 6,7% des inscrits. La Compagnie Ismaël Aboudou peut quant à elle se féliciter d’avoir 24% de réussite à cet examen, et "estime pouvoir poursuivre cette formation" dans les années à venir.
Même s’ils ont dû faire face à des contraintes (convocation à une semaine de l’examen), les danseurs ont pu présenter la chorégraphie imposée, la variation libre, l’improvisation sur un thème donné, et surtout l’entretien.

La Compagnie Ismaël Aboudou souhaite maintenant obtenir l’habilitation en tant que centre de formation, habilité à préparer les danseurs au diplôme d’État. Akoz pa vitman ? On sait que la compagnie dionysienne a formé des danseurs qui sont aujourd’hui sur les scènes nationales, parfois même internationales. Alors...

Bbj


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus