Les descendants de l’Indien

28 juillet 2008

Quand Frédéric Souprayenmestry s’est lancé de l’aventure de retrouver les descendants de son illustre et humble aïeul, Rangapamodély Souprayenmestry, surnommé l’Indien, il ne se doutait pas qu’il lui faudrait plusieurs années et qu’il allait découvrir 1521 descendants...

Rangapamodély Souprayenmestry, l’aïeul de Frédéric Souprayenmestry compte une descendance de 1521 individus. (photo AIC)

Samedi a eu lieu une cérémonie religieuse au temple de Vishnou à La Saline dont cet ancêtre fut le bâtisseur. Puis, on révéla le projet de stèle qui doit commémorer l’empreinte laissée par cet émigré indien engagé qui s’installa à La Saline. Et enfin, une foule nombreuse assista à l’inauguration de l’exposition au gymnase de Vue-Belle qui raconte "l’histoire d’une lignée engagée"...

« Dans la généalogie, il y a aussi et surtout cette idée de rassembler, rassembler ce qui est épars. » a souligné Jean-Régis Ramsany, le maître orchestre de cet hommage. Et les représentants des différentes lignées issues de l’ancêtre, troisième, quatrième ou cinquième génération racontèrent leurs origines. Car, comme l’a dit Huguette Belle, Députée-Maire de Saint-Paul, venue saluer l’ampleur du travail réalisé : « Cette quête d’identité sert, au-delà de la généalogie, à l’histoire sociale de La réunion... Cette quête nous concerne tous ; nous qui sommes les descendants de ces sans-papiers des siècles passés. » Puis, la Députée insista sur cette reconquête d’une histoire commune réunionnaise, « histoire que nous connaissons peu et dont la narration du rôle des esclaves et des engagés a souvent été occultée... Cette entreprise, c’est l’histoire du silence »

L’assistance était le reflet de cette diversité réunionnaise. Avec les descendants de Rangapamodély Souprayenmestry, le public représentait tout ce qui fait la richesse de La Réunion. En fin de compte, l’histoire de Souprayenmestry Rangapamodely, n’est pas seulement l’histoire d’une famille. C’est aussi l’histoire de chacun d’entre nous. Celle du Cafre, qui est venu, du Chinois, musulmans zarabes, zoreils, malgache, comoriens.

Car, au fil des recherches généalogiques, Frédéric Souprayenmestry a découvert certains de ses très nombreux cousins éloignés... Il a frappé à beaucoup de portes, entendu des récits passionnants... Et samedi dernier, il a présenté un gros livre de près de 600 pages, représentant 5 années d’effort, un livre qui raconte plus d’un siècle et demi d’histoires au travers des 3500 personnes citées, 453 arbres généalogiques sur 7 générations... « Cette richesse propre aux grandes lignées réunionnaises : vous savez, ces grandes familles comme la nôtre où l’on rencontre de nombreux métissages, des confessions et des cultures diverses... Ces grandes familles qui malgré leurs différences vivent en harmonie et qui font que La Réunion est parfois citée en exemple. »

A.I.C.


Les engagés

Quand la traite est condamnée à Bourbon en 1817, le manque de main d’œuvre conduit le Conseil privé de Bourbon à "importer"des travailleurs indiens. Les conditions sont tellement inhumaines que la couronne britannique intervient pour faire cesser l’émigration, et que les Anglais qualifieront alors le système engagiste de "nouveau système esclavagiste".
En tout plus de 120.000 travailleurs indiens seront introduits pour satisfaire les besoins de main d’œuvre de l’économie insulaire.

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