Retour sur « Lang kréol dann kèr », journée préparatoire aux « États généraux du multilinguisme dans les outre-mer »

Les femmes réunionnaises et la langue créole de La Réunion

31 octobre 2020, par Axel Gauvin

« Pendant longtemps, notre langue créole a été bannie de nombreux foyers. Dans ces foyers, les femmes réunionnaises ont pu être perçues comme davantage anti langue créole que les hommes. Dans une société où la langue créole de La Réunion était minorée, où la réussite, en particulier scolaire, semblait ne pouvoir passer que par le français, comment des mères, soucieuses de l’avenir de leurs enfants, auraient-elles pu faire un autre choix ? »

En tout cas, depuis que l’on a pu, de la façon la plus objective possible, “mesurer” cette attitude (sondage Lofis la lang-Ipsos de 2007), les femmes sont, dans la société réunionnaise, un peu plus que les hommes favorables à la transmission du créole réunionnais à leurs enfants.
Aujourd’hui, dans notre île, les femmes sont à la pointe de la défense de notre langue créole, à la pointe de son enseignement. Les licenciés de créole réunionnais, sont avant tout des licenciées, les habilités à enseigner notre créole à l’école primaire sont majoritairement des habilitées ; les capésiens de créole, des capésiennes.

La manifestation « Lang kréol dann kèr », journée préparatoire aux « États généraux du multilinguisme dans les outre-mer », journée qui s’est déroulée à l’hôtel de ville Saint-Denis, a été une magnifique illustration du rôle essentiel des femmes dans la défense du bilinguisme réunionnais.

Saluons d’abord les organisatrices : essentiellement deux femmes. Madame Christine Richet, directrice de la DAC-OI, sans qui rien ne se serait passé, et Marie-Jo Lo-Thong, conseillère livre, lecture et langues de France, sans qui rien n’aurait pu se passer.

Trois voix de femmes

Trois voix de femmes ont marqué cette journée, celle d’Yvette Duchemann, représentante du Département, qui nous a rappelé l’attachement de la mandature actuelle de sa collectivité à la défense de la culture réunionnaise, et de la langue réunionnaise, dénomination pour elle essentielle.

Celle d’Huguette Bello, représentante de l’Association des maires de la Réunion. Huguette Bello, en tant que députée, a toujours défendu au plus haut niveau la langue et la culture réunionnaises. A chaque fois qu’elle a été sollicitée pour la défense de la « lang kréol La Réunyon », Huguette Bello a toujours répondu présente. Signataire, en tant que maire, de la charte « commune bilingue kréol rényoné-français », elle est une pièce maîtresse de la promotion du créole réunionnais. Son intervention a été à la fois fondamentale dans son contenu et passionnée dans sa forme.

Celle d’Érika Barreigts, maire de Saint-Denis, la plus grande commune bilingue de La Réunion. Ericka Barreigts en tant que parlementaire, que ministre, a toujours répondu aux demandes d’aide de Lofis. C’est en particulier grâce à elle que Renaud Gauvin, doyen de la faculté de linguistique appliquée d’Haïti, a pu participer à Saint-Denis à un colloque organisé par Lofis.
Son discours de conclusion de la journée « Lang Kréol dann Kèr », discours plein de sensibilité, de détermination, est un appel à la reconnaissance de notre bilinguisme français-kréol rényoné.
Maintenant que cela a été dit, toutes nos excuses aux hommes qui ont aussi contribué à l’importance de cette journée.

Axel Gauvin, pour le bureau de Lofis la lang kréol La Rényon

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