(Page 9)

Une faune et une flore pour un artiste amoureux de nature et de lyrisme. L’univers de Krishna Luchoomun, artiste confirmé, nous venant de l’île sœur, nous absorbe dès le premier instant pour nous plonger au plus profond des mystères de la biosphère. Des couleurs chatoyantes aux lignes hypnotiques, l’envoûtement devient irrésistible dans cette nature luxuriante.
Ces paysages qui puisent leur source dans l’imaginaire d’une nature fantasmée ne sont pas pour autant inhabités. En témoignent ces êtres discrets, presque imperceptibles qui déambulent sur la toile, pour nous signifier, peut-être, que nous aussi en rêve ou pour de vrai, nous pourrions y faire notre nid.

L’art est partage

Krishna Luchoomun passa six ans à l’académie des Beaux-Arts de Leningrad, sa formation très rigoureuse sur le plan technique ainsi que ses nombreuses visites au musée de l’Ermitage de Saint-Petersbourg vont lui donner les outils pour élaborer sa démarche artistique. De retour à l’Ile Maurice au début des années 90, et après un petit temps d’adaptation, il développe son propre langage plastique et va être sollicité dans plusieurs expositions de renommées internationales. Il va par ailleurs encourager la mise en place de projets visant à développer l’art à l’Ile Maurice. Il est notamment à l’initiative du groupe pARTage qui a organisé son premier “workshop” durant l’été 2004 regroupant des artistes en provenance de 17 pays à travers le monde.
La Réunion n’était malheureusement pas représentée. L’artiste souhaite voir "plus de dynamisme entre les artistes de l’océan Indien" et croit à l’existence d’une vision indocéanique de l’art. Il rêve d’une école de l’océan Indien. Il est porteur d’un projet de Biennale de l’océan Indien qu’il a soumis au Ministère de la Culture de son pays. L’île Maurice porte un intérêt croissant pour l’art contemporain, il ressent cet intérêt tant au niveau des artistes que du public. Exposer à l’extérieur reste pourtant capital pour s’affirmer dans sa carrière. Il ne dénombre que trois lieux d’expositions raisonnables dans son île.

Pas de message mais "une vibration positive"

Krishna Luchoomun ne "fait pas de l’art pour passer des messages, mais pour passer une vibration positive". Ses précédentes expositions ont eu lieu en décembre 2003 à Paris et au Japon. Il participe généralement à des expositions collectives et se lance rarement en solo, comme c’est le cas, pour cette exposition là. Ce n’est que son quatrième solo.
Pour nous expliquer son thème actuel, il nous confie : "J’adore la nature. Les formes les plus abstraites se trouvent déjà dans la nature. Je dévoile aussi un jardin qui se trouve à l’intérieur de moi". Ballades sentimentales donc, dans un jardin composé de 21 toiles récentes, de grandes dimensions. Le peintre note encore que "le travail physique est moins important que le travail qui se fait à l’intérieur. Le gros du travail se poursuit continuellement à l’intérieur. L’artiste travaille 24 heures sur 24, même quand il dort". À voir sa vitalité, il semble que Krishna ne dorme pas beaucoup.

Eiffel

Galerie Charles Gounod, 1 rue Charles Gounod, 97400 Saint-Denis,
Ouvert du lundi au samedi de 14 heures 30 à 18 heures 30
Contact : 02.62.21.33.54/ 06.92.87.21.49