Avec ARTS’envol…

Les plasticiens jouent collectifs

30 décembre 2009, par YVDE

« Dans le Sud, il y a vraiment un vivier artistique », affirme Isabelle Bayonne de l’association ARTS’envol Pas étonnant que les initiatives fleurissent. Et celles d’ARTS’envol et de la Villa des Arts au Tampon semblent sur les bons rails. Elles permettent à une quarantaine d’artistes – dont une vingtaine fonctionnent régulièrement - d’exposer et de rencontrer leur public. Pour cela ils jouent collectifs. Les associations présidées respectivement par Nicole Fehoko et par Charly Lesquelin, entendent devenir une force de proposition, « pour aller de l’avant ».

L’association ARTS’envol, créée il y a cinq ans, à l’initiative de Richard Blanquart et de Charly Lesquelin, s’efforce de rassembler les plasticiens du sud, mais pas seulement, pour organiser, sous différentes formes, des expositions et des rencontres avec le public. « Il y avait un problème de visibilité des plasticiens, et de rencontres entre les publics, les artistes et les œuvres », note Isabelle Bayonne, chargée de projets à ARTS’envol.
L’association travaille avec les médiathèques pour une opération baptisée "10 œuvres, 10 artistes, 10 jours". Elle va bien au-delà d’une simple exposition, fusse-t-elle de qualité. Celle-ci est prétexte à l’organisation d’ateliers de rencontres dont Isabelle Bayonne est la médiatrice. « Nous travaillons sur le ressenti des œuvres. Nous engageons le dialogue sur ce que le visiteur ressent devant l’œuvre. Nous tentons ainsi de dépasser la simple consommation. Il y a du travail, mais cela fonctionne », dit-elle ;
Les enfants, accompagnés de leurs parents sont les bienvenus. « Les enfants ont une autre vision que les parents. Ils ont une fraîcheur et une sensibilité aux couleurs et aux formes que n’ont pas forcément les adultes », affirme Charly Lesquelin. Lequel se souvient des animations qu’il faisait dans les écoles de Saint-Pierre, il y a plus de dix ans. « Cela crée de nouveaux liens entre les parents et les enfants. Et nous travaillons en lien avec les livres de la bibliothèque », complète la médiatrice.

Villa des Arts

Une autre association présidée par Charly Lesquelin gère également la Villa des Arts au centre-ville du Tampon. Un lieu d’exposition né d’une opportunité. Ou plutôt d’une rencontre avec le propriétaire de la villa, par ailleurs créateur du Fonds de dotation Bleu Only qui préférait voir son bien immobilier utilisé au service de l’art plutôt que du bisness.
« C’est une ruche », souligne le président. Le 1er étage est réservé aux expositions temporaires sélectionnées sur dossier ou permanente puisque les artistes peuvent y accrocher leurs œuvres.
Au rez-de-chaussée sont installés sept ateliers occupés par des plasticiens. Parce que, on ne le sait pas assez, mais nombre d’artistes n’ont pas de lieux pour peindre ou sculpter. « Nous profitons du passage. Les visiteurs peuvent rencontrer les artistes dans leur atelier. Il y a ainsi une vraie proximité avec l’artiste », note Charly Lesquelin.
Dans ce lieu sont également dispensés des cours qui présentent une certaine originalité. « Nous avons mis en place des parcours d’initiation. Le mercredi pour les enfants et le samedi pour les adultes, les stagiaires – au nombre de dix maximum - passent deux heures avec des artistes différents. Cela leur permet de découvrir les pratiques des uns et des autres. Et ensuite de faire le choix de rester dans le parcours initiatique ou de se spécialiser », signale Nicole Bayonne. Il en coûte 120 euros par trimestre et, à travers le Fonds de dotation Bleu Only, les enfants issus d’un milieu défavorisé peuvent être partiellement pris en charge.

Avancer ensemble

Dès l’année prochaine, l’association Villa des Arts va initier un partenariat avec les écoles du Tampon. Il y a de la place puisque l’association dispose d’un terrain de 1.500 mètres carrés.
On le voit, les plasticiens, à partir du Sud, ont décidé de jouer ensemble. « Nous en avions un peu marre d’aller au devant des politiques et des institutions comme la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) pour trouver les moyens de travailler », affirme Richard Blanquart. « Sans compter que l’on risquait à chaque fois de le payer en termes de liberté », renchérit Charly Lesquelin. Toujours ce hiatus entre politiques, institutionnels et créateurs.
C’est pourquoi l’association ARTS’envol et la Villa des Arts ont décidé de jouer collectifs. Il s’agit bien d’aider, d’accompagner dans une démarche artistique les plasticiens qui ont fait le choix de se professionnaliser et de vivre de leur art. « Nous voulons arriver à être une force de proposition et avancer ensemble. Il y a beaucoup de jeunes artistes qui reste sur le côté. Il faut les aider pour éviter les difficultés que nous avons connues pendant vingt ans », disent à l’unisson Charly Lesquelin et Richard Blanquart.

YVDE


Expo en Malaisie
« L’expérience des uns sert aux autres. Nous ouvrons dans une démarche artistique », affirme Charly Lesquelin. Ainsi, après une exposition personnelle, dans une galerie malaisienne en septembre 2008, il a ouvert la porte à d’autres plasticiens de La Réunion. Au total, une petite dizaine auront exposé de septembre 2008 à juin 2010 en Malaisie.

ARTS’envol expose
Expositions permanentes au restaurant Côté de Seine, 54 rue Sainte-Anne 97400 à Saint-Denis - Tél 0692 27 21 93 et Villa des Arts, 201, rue Hubert Delisle 97430 au Tampon - Tel 0692 57 20 54
Evénementiel : "Traits d’esclaves", Jean-Claude Bernard, jusqu’au 17 janvier 2010, au Conservatoire de Botanique de Mascarin - Tel 0262 24 92 27

Coordonnées
L’association ARTS’envol : 23, rue François Isautier, 97410 Saint-Pierre – Tél 0692 87 40 94


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