1er Salon du Livre de Jeunesse de l’océan Indien

Les portes de l’imaginaire

1er octobre 2005

L’événement du week-end est au Port cette semaine, où se tient pour la première fois et jusqu’à demain soir un Salon du Livre de Jeunesse de l’océan Indien, sous le parrainage de 2 maîtres de l’imaginaire, Daniel Vaxelaire et Daniel Picouly, dont c’est le deuxième séjour dans notre île en 2 ans.

Le Salon a ouvert ses activités jeudi matin, et à peine une trentaine d’heures et quelques dédicaces plus tard, les organisateurs - des enseignants-documentalistes et bibliothécaires de l’Éducation nationale regroupés en association - annonçaient plus de 8.000 visiteurs : des enfants venus de divers établissements scolaires, du primaire au collège principalement, avec leurs enseignants, documentalistes ou bibliothécaires.
L’espace du Salon n’a rien de géant, mais il bourdonne et tournevire en permanence au rythme de ses jeunes visiteurs, sollicités de partout : pour des animations de lecture, des jeux avec les mots, des spectacles autour du livre, des rencontres avec les écrivains invités, ceux d’ici, ceux d’ailleurs.
L’essentiel des animations programmées par l’ABDEN prendra fin samedi midi, à l’exception des animations proposées sur le stand des médiathèques. Aussi, les familles qui voudraient faciliter chez leurs enfants l’éveil à la lecture et au livre ont encore la matinée d’aujourd’hui pour les intégrer dans l’un des 4 parcours scolaires - et néanmoins ludiques ! - qui attendent la jeunesse : un parcours libre permettant de prendre connaissance des divers stands (associations, éditeurs, librairies et médiathèques) ; un parcours de “rencontre avec...” un auteur, une conteuse ; un parcours atelier pour découvrir les différentes calligraphies, le papier Antaimoro, la reliure ou des ateliers d’écriture animés par un(e) des invités ; enfin, un parcours spectacle conduit les enfants du conte au théâtre et au livre.
La suite du week-end sera laissée à des parcours libres qui tous valent le détour : pour des jeux, des rencontres avec les auteurs, des dédicaces, des débats et conférences.

Quelques rendez-vous de ce week-end

Comme points forts de la journée d’aujourd’hui, le stand des médiathèques propose, entre autres rendez-vous, une découverte du braille et du langage des signes (15h-19h) comme une “autre façon de conter”, tandis qu’à l’espace Rencontres et débats sont programmés 4 rendez-vous dans l’après-midi (14h30-19h), dont un avec un neuropédiatre qui travaille sur “Les difficultés de l’enfant face à la lecture” et un autre sur “Le rôle de la littérature jeunesse dans la lutte contre l’illettrisme”.
Parmi les débats du dimanche, il faut noter la présence de Myriam Bakhtaoui, chef de projet à l’Assistance publique pour la bibliothèque numérique pour le handicap, qui évoquera “La littérature jeunesse à l’hôpital” (10h) ou encore, à 15h avec l’association “Lire et faire lire” “Comment donner le goût de lire, de la petite enfance à l’âge adulte ?”.
À ne pas manquer, samedi après-midi, à l’espace Spectacle (15h), les Contes avec Sully Andoche, Any Grondin et Isabelle Hoarau.
Des animations calligraphies auront lieu tout cet après-midi (13h-19h) et demain toute la journée ; le stand de la Fédération des Œuvres laïques (librairie France-Loisirs) propose en continu des animations avec l’association “Lire et faire lire” et celui des Francas a préparé des “jeux de mots” et un “Arbre à contes” en ateliers.
Ateliers encore le dimanche matin et après-midi avec la malle cinématographique et les ombres chinoises.
Il y en a pour tous les âges, tous les goûts et les imaginaires les plus goulus et les plus exigeants. La seule petite note laissée en sourdine, dans le tourbillon de cette 1er édition, est dans la décoration et la présentation des stands : un peu passe-partout. On peut rêver d’une Reunion touch un peu plus prononcée... Ce sera pour une prochaine fois.

P. David


Au stand de la Jeunesse et Sport

Les centres de lecture

La Direction départementale de la Jeunesse et des Sports, qu’impulse le toujours très jeune Serge Fabresson, appuie l’action de plusieurs associations œuvrant dans le domaine du livre et développe un partenariat très dynamique avec les collectivités territoriales et locales, ainsi que les médiathèques, dans le soutien aux “centres de lecture” dont le plus célèbre reste celui du Brûlé, animé par Dominique Dambreville.
La Fédération des Œuvres laïques (F.O.L) a appuyé l’association “Lire et faire lire” qui transmet de la goût de la lecture par les contacts intergénérations. Les Francas animent des ateliers dans ce Salon, pour donner aux enfants le goût des jeux avec les mots (charades, sirandanes). De leur côté, les CEMEA proposent des formations d’animateurs, avec le CNFPT, pour les personnels des bibliothèques. "Ces personnels de l’accueil et du prêt de livre sont le premier pas pour le non-lecteur. Or ils ne sont pas formés", souligne Serge Fabresson. Un “oubli” réparé grâce à l’engagement du Centre d’entraînement aux méthodes d’éducation active.
Ibrahim Timol quant à lui est un ancien directeur d’école, du quartier de Saint-François, dont la passion de transmettre s’applique depuis quelque temps aux Centres de lecture, conçus pour "booster les enfants" dans l’éveil à la lecture. Outre Dominique Dambreville, dont l’engagement passionné a ouvert la voie en ce domaine, le Rectorat a détaché 3 enseignants : Ibrahim Timol, Teddy Chamand et Cécile Maillot.
Le plus célèbre et le plus ancien de ces centres est celui du Brûlé, qui reste le seul à proposer des “stages”, de 5 à 10 jours selon l’âge des enfants (4 à ...17 ans), durant lesquels ceux-ci sont littéralement immergés, en internat, dans l’univers des histoires, des contes et de tout ce qui peut mettre leur jeune imaginaire au contact de l’écrit.
"À chaque fois, en fonction du groupe d’enfants, on a un niveau d’exigences différents. Les enfants ont besoin de rigueur, d’encadrement et de systématisation. Au Brûlé par exemple, on met beaucoup l’accent sur l’environnement, le patrimoine, bâti ou végétal. Nous faisons en sorte que les enfants prennent en compte ces éléments et nous mettons “en réseau” différents livres par lesquels se fait le lien entre l’écrit, l’image et le vécu de l’enfant. L’enfant a toujours son mot à dire", s’enflamme Ibrahim Timol, aux côtés de la non moins ardente Dominique Dambreville, à qui revient aussi la création des “Cafés littéraires” du dimanche, qui s’adresse plus aux adultes et permet d’échanger des lectures à bâtons rompus.
Les autres centres sont à l’Entre-Deux, où la Jeunesse et Sport projette un partenariat avec l’Auberge de Jeunesse, à la Plaine des Palmistes et à Saint-Leu, où un Centre académique de Lecture-Ecriture (CALE) éveille les enfants à des textes et documents scientifiques, notamment sur le milieu marin et les encourage à produire eux-mêmes des exposés scientifiques.

P. D.


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