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Les harkis aujourd’hui...
24 octobre 2006
En marge du film que diffuse RFO, “Témoignages” a voulu cerner un chapitre peu glorieux de l’histoire de France, celui des harkis. Pour tenter de comprendre...
Le 25 septembre de cette année, les officiels ont voulu rendre hommage aux harkis dans le décor majestueux de la Cour des Invalides. Triste retour des choses où ces hommes sont invalides de l’histoire. Puis il y eut des médailles accrochées aux revers de vestons de ceux qui ne sont pas habitués à ces honneurs. Des discours, « dévouement et sacrifices, fidélité à la France et reconnaissance en retour », des mots mille fois entendus. Le Président Jacques Chirac avait bien proclamé en 2001 la responsabilité de la France qui « en quittant le sol algérien, n’a pas su (...) empêcher (les massacres de harkis de l’été 1962). Elle n’a pas su sauver ses enfants... » ... Mais à part la culpabilité, vite digérée - il y eut peu de mesures, pour ne pas dire aucune, envers ces citoyens français.
Les harkis et leurs descendants semblent avoir une blessure profonde qui a du mal à cicatriser. La cérémonie qui a eu lieu au mois de septembre cache l’essentiel et ne répare rien. Car, il y a des faits précis que l’on découvre aujourd’hui avec effroi, en se demandant comment, dans le pays des Droits de l’Homme, on a pu les violer avec tant de cynisme.
Par exemple, citons ce qui est arrivé à Saïd Ferdi qui, dans son témoignage (1), raconte comment, enlevé à sa famille en 1958, il fut enrôlé de force dans l’armée française alors qu’il n’avait que 14 ans. Violation des Droits de l’Homme, encore, avec l’abandon, sur ordre, de harkis et de leurs familles après le cessez-le-feu de mars 1962 et le refus de les rapatrier, malgré les risques qu’ils encouraient de subir une violence - inexcusable mais largement prévisible -, compte tenu des drames qui avaient marqué cette guerre. Violation des Droits de l’Homme enfin, avec la relégation, en France, dans des camps, jusqu’à la fin des années 80 pour nombre d’entre eux.
Sait-on que, le 31 janvier 1964, François Missoffe, ministre des Rapatriés, avait fait parvenir aux préfets une note dans laquelle il écrit : « Vous ne devez reloger les anciens harkis qu’après avoir relogé tous les rapatriés [pieds-noirs] demandeurs de logement et particulièrement mal logés... » ? (2). Le ministre ne devait certainement pas savoir que onze enfants de harkis mouraient, à ce moment-là, sous les “guitounes” du camp militaire de Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme). En discriminant les rapatriés d’origine arabo-berbère par rapport aux rapatriés d’origine européenne, la logique coloniale de la république se poursuivait sur son propre sol.
Il est encore temps pour la France de reconnaître sa part d’ombre. Les historiens ont montré, à juste titre, que les supplétifs de l’armée française avaient été enrôlés en majorité malgré eux. Par peur ou par manque de ressources avant de devenir les grands oubliés de la guerre d’Algérie. Il faut lire Mohammed Harbi, ancien dirigeant du FLN : « Les harkis ne nourrissaient aucun projet politique, ni pour eux-mêmes ni pour les populations... » (3). Ou encore l’historien Benjamin Stora, qui contredit, des deux côtés de la Méditerranée, l’histoire officielle : « Des paysans algériens se trouvent transformés, à leur corps défendant, en fidèles serviteurs de la France » (4).
« De fait, quelle que soit la nature de ces engagements, ces hommes ont servi la République française : ils ont rempli leur part de contrat et attendent que l’histoire officielle soit enfin remaillée. Peut-on, dès lors, encore aujourd’hui, se satisfaire de cette journée d’hommage répétée depuis six ans ? N’est-il pas temps de donner l’occasion à ces hommes, dont une grande partie de la vie a été confisquée, de pardonner à la France ? », a dit la Présidente de l’association Harkis et Droits de l’Homme, Fatima Besca-Lancou, auteure de “Nos mères, paroles blessées, une autre histoire de harkis”, éditions Emina Soleil, 2006.
A.I.C.
(1) “Un Enfant dans la guerre”, Seuil.
(2) Tom Charbi, “les Harkis”, la Découverte.
(3) “Le Monde”, 4 mars 2003.
(4) “Histoire de la guerre d’Algérie”, la Découverte.
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