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Eugène Rousse et le cinquantenaire du P.C.R. : Quelques moments forts à ne pas oublier — 3 —
7 mai 2009
Dans la troisième partie du document rédigé par notre ami Eugène Rousse à l’occasion du 50ème anniversaire de la création du Parti Communiste Réunionnais et de son 6ème Congrès, l’historien continue à mettre l’accent sur la répression atroce qui a frappé ce parti pendant des dizaines d’années. Eugène Rousse évoque notamment toutes les calomnies lancées par le pouvoir et ses médias contre les communistes à propos de la réforme institutionnelle proposée par leur organisation.
Point n’est besoin d’ajouter autre chose pour convaincre le lecteur que jusqu’au milieu des années 1970, les préfets — à l’exception de Paul Demange (1947-1950) — se sont comportés comme des gouverneurs, concentrant entre leurs mains tous les pouvoirs faisant d’eux de redoutables tyrans.
Lors du congrès constitutif du PCR en 1959, les Réunionnais vivaient donc sous un régime colonial. Et cela, en dépit de la volonté du législateur qui avait érigé la vieille colonie de l’océan Indien en département français le 19 mars 1946.
La répression politique et judiciaire
Après la création du PCR, Jean Perreau-Pradier ainsi que son successeur Alfred Diefenbacher s’emploieront à le déstabiliser en ayant recours à la répression, à une vaste campagne visant à accréditer l’idée que le PCR ne réclame pas l’autonomie de l’île, mais son indépendance. Une campagne relancée par la quasi-totalité des médias locaux, par des élus soucieux de conserver leur mandat, par un certain nombre de nos concitoyens désireux de jouer un rôle sur la scène politique en entretenant tout simplement de bonnes relations avec le chef du département. Les vassaux du locataire de l’hôtel de la Compagnie des Indes ont alors de beaux jours devant eux.
Les victimes de la répression administrative, politique, policière et judiciaire sont évidemment majoritairement les communistes, aussi bien les militants de base que les dirigeants.
Au lendemain des élections truquées après la naissance du PCR, ce sont de modestes travailleurs qui se retrouvent en prison parce qu’ils se sont opposés à la fraude. Même constat lorsque les ouvriers se mettent en grève ou lorsque les planteurs manifestent dans la rue pour exiger une meilleure répartition des richesses qu’ils produisent.
Paul Vergès, une cible privilégiée
S’agissant des dirigeants du PCR, Paul Vergès est bien sûr une cible privilégiée. Au début des années 60, il est impliqué dans d’interminables procès. Le 4 juillet 1963, il est lourdement condamné dans pas moins de trois procès. Menacé d’arrestation en mars 1964, il doit prendre la grave décision de vivre dans la clandestinité. Une clandestinité qui durera 28 mois grâce à sa détermination et au soutien de la population réunionnaise.
Quant au journal communiste "Témoignages", il sera saisi illégalement 44 fois de 1961 à 1966. Le préjudice ainsi causé à ce journal ne sera jamais réparé, bien que le Conseil d’État ait reconnu le 1er décembre 1965 que ces saisies constituent « un abus de pouvoir caractérisé et illégal ».
Il me faut ajouter que si les adversaires de tous bords du PCR peuvent mener leur campagne de dénigrement, voire de diffamation sur les antennes de Radio Saint-Denis (la seule radio de l’île) et plus tard à la télévision, aucun communiste n’y a eu accès jusqu’en 1981, même lorsqu’il s’agissait de traiter de problèmes non politiques. Domestiqué par la Préfecture, le service public de radio et télé ignore totalement à cette époque le droit de réponse.
« On ne discute pas avec les communistes ; on les combat »
Est-il besoin de dire qu’outre le PCR, les organisations suspectées d’avoir des sympathies pour les communistes ont aussi eu à souffrir terriblement de l’arbitraire préfectoral. C’est le cas notamment de la Fédération des Œuvres Laïques (FOL) et de l’Union Départementale des Syndicats CGT (devenue CGTR en 1968), dont les dirigeants ont été expulsés de leur île ou jetés en prison.
L’ordre de Michel Debré : « on ne discute pas avec les communistes ; on les combat » est alors scrupuleusement respecté.
En conséquence, la société réunionnaise offrira pendant deux décennies le triste spectacle de deux camps profondément divisés : d’un côté, les « nationaux », qui se croient tout permis, et de l’autre, les « séparatistes », accusés d’être des « agents de l’étranger » et qui, pour cette seule raison, sont privés pratiquement de tous droits.
La revendication de l’autonomie :
« Une action licite »
Si les « nationaux » s’obstinent à faire du « séparatisme » leur fonds de commerce électoral et à agiter en permanence le spectre de l’autonomie, ils font la preuve qu’ils n’ont que cet "argument" pour tenter de réduire l’influence du PCR.
Ils feignent alors d’ignorer que l’accusation de séparatisme n’a pas été retenue par la Cour de Sûreté de l’État contre des militants du Groupe d’Organisation Nationale de la Guadeloupe (GONG), qui réclamaient un changement de statut de leur île en 1963.
Ils feignent d’ignorer également que l’arrêt rendu par la Cour d’Appel de Paris le 25 avril 1964 reconnaît « qu’une action tendant seulement à obtenir le changement du statut politique dans le cadre du droit public interne serait licite, conformément à l’article 72 de la Constitution ».
Une malhonnêteté reconnue par Messmer
C’est au demeurant, en se basant sur cet arrêt qu’Armand Nicolas de la Martinique et Paul Vergès de La Réunion, poursuivis devant cette juridiction en 1966 pour « atteinte à l’intégrité du territoire national », ont obtenu un non-lieu.
Ajoutons enfin que le ministre d’État Pierre Messmer, visitant la Guyane en 1971, a tenu pour sa part à souligner la malhonnêteté consistant à assimiler l’autonomie au séparatisme.
Rappelons enfin que dès le 13 septembre 1958, Paul Vergès avait tenu à préciser : « Le PC ne veut pas de l’indépendance, mais le droit pour La Réunion de gérer ses propres affaires ». Il devait réaffirmer cette position lors du congrès constitutif du PCR en déclarant : « La revendication d’une indépendance ne correspond ni aux conditions historiques, ni aux aspirations actuelles de notre peuple ».
Eugène Rousse
(à suivre)
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