4e Festival du film documentaire de Saint-Denis

Les révoltes populaires au 20e siècle

4 décembre 2013

Du samedi 7 au samedi 14 décembre 2013, l’association Protéa présente au Cinéma Ritz de Saint-Denis (53 rue Juliette Dodu) la quatrième édition de son Festival cinématographique sur « les révoltés de l’histoire ». Nous publions ci-après la présentation de ce festival par les organisateurs, qui l’ont intitulé cette année : ’Révoltes populaires au 20e siècle’. Nous publions également les programmes des diverses actions organisées à cette occasion. L’entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles. Réservation conseillée au 06 92 34 52 95 – www.association-protea.com

L’affiche de la 4e édition du Festival des "Révoltés de l’Histoire". « Comme l’affirme avec élégance la philosophe et militante Angela Davis, "les murs renversés deviennent des ponts" ».

Les années 2011-2013 ont été émaillées par de multiples révoltes populaires dans les pays du bassin méditerranéen. De Tunis à Madrid en passant par Le Caire et Athènes, les peuples opprimés se sont insurgés contre divers régimes politiques afin de reconquérir leurs libertés spoliées ; comme l’affirme avec élégance la philosophe et militante Angela Davis, « les murs renversés deviennent des ponts ».

Ceci dit, le 20e siècle témoigne lui-même de nombreuses révoltes populaires à travers le monde, qui ont cependant été noyées par le flot des événements et restent encore pour certaines plongées dans l’oubli. Qu’avons-nous retenu, en effet, de l’insurrection des Boxers en 1900, du soulèvement des paysans palestiniens en 1936 ou de la manifestation lycéenne de Soweto en 1976 ?

La matrice de la libération des peuples

Si ces différents mouvements ne s’illustrent au premier abord que comme de légères secousses, ils n’en constituent pas moins les prémices de séismes à venir qui ont bouleversé l’Histoire de ces pays. Pour cette quatrième édition des « Révoltés de l’Histoire », la ville de Saint-Denis et l’association Protéa vous proposent un festival de films documentaires autour de ces révoltes populaires au 20e siècle.

Suscitant communément la sympathie ou l’admiration, celles-ci nous rappellent surtout que les dynamiques collectives constituent la matrice de la libération des peuples et de leur épanouissement. Nul doute que cette année encore notre public, fervent et exigeant, contribuera lui aussi à l’élaboration d’un grand moment d’émotion et de réflexion partagées lors de ces projections-débats.

Les journées pédagogiques du Festival

Du 9 au 13 décembre à 9 heures au Cinéma Ritz, 53 rue Juliette Dodu à Saint-Denis. Des projections suivies d’un débat entre les élèves et un historien spécialiste des questions soulevées par les films documentaires. Sur réservation.

Renseignements & réservations : Mme Indy Dargaï, Direction du Développement Culturel, Ville de Saint-Denis, tél : 06 92 34 52 95.

• Lundi 9 décembre à 9h pour les classes de seconde des Lycées de La Réunion.

"Toussaint-Louverture, Haïti et la France". Laurent Lutaud, CRDP-France 3, 2003, 52 mn.

• Mardi 10 décembre à 9h pour les classes de CM2 et CM1 des écoles primaires de Saint-Denis. "Route de l’esclave : l’instinct de la résistance". Tabué Nguna, UNESCO, 2012, 35 mn.

• Mercredi 11 décembre à 9 h pour les classes de première des Lycées de La Réunion. "L’Inde de Ghandi". Damien Fantauzzo, Planète, 2007, 52 mn.

• Jeudi 12 décembre à 9h pour les classes de CM2 et CM1 des écoles primaires de la ville de Saint-Denis. "Route de l’esclave : l’instinct de la résistance". Tabué Nguna, UNESCO, 2012, 35 mn.

• Vendredi 13 décembre à 9h pour les classes de terminale des Lycées de La Réunion. "Docteur Martin Luther King. I Have A Dream". Thomas Friedman, BQHL, 2005, 52 mn.
Conférences-débats sur les révoltes populaires au 20e siècle

Du mardi 10 décembre au samedi 14 décembre à 17h, à l’ancien Hôtel de Ville de Saint-Denis. Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles. Réservation conseillée. Tél : 06 92 34 52 95 – www.association-protea.com

• Mardi 10 décembre à 17h avec Jean-Paul Chagnollaud, Directeur de recherche au CNRS. "Palestine : d’une Intifada (1987-1992) à une autre (2000-2005)".

• Mercredi 11 décembre à 17h avec Michel Pousse, Maître de conférence à l’Université de La Réunion. "Le Congrès indien : voix dissonantes vers l’indépendance".

• Jeudi 12 décembre à 17h, avec Alain Roux, Professeur à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris. "La révolution culturelle est-elle un mouvement social ?".

• Vendredi 13 décembre à 17h, avec Raphaël Porteilla, Maître de conférence à l’Université de Bourgogne. "Les résistances au régime de l’Apartheid entre 1948 et 1991".

• Samedi 14 décembre à 17h, avec Pap Ndiaye, Professeur à SciencesPo-Paris. "Du mouvement pour les droits civiques au Black Power : les revendications politiques et identitaires de la jeunesse noire américaine. 1955-1975".
Les projections des films au Cinéma Ritz

Samedi 7 décembre à 19h : "L’horizon cassé".

Un film de Laurent Medea, TikTak Production, 2011, 52 mn.

En février 1991, l’interdiction d’émettre prononcée par le CSA à l’encontre de la chaîne Télé Free Dom engendre une vague d’émeutes sans précédent dans le

quartier du Chaudron de Saint-Denis de La Réunion. Toutefois, la durée et l’intensité de cette révolte font très tôt apparaître le profond malaise de cette jeunesse réunionnaise malmenée au sein d’une société minée par un chômage de masse et une crise identitaire. Une mise au point sans concession sur un mouvement social toujours d’actualité.

• Dimanche 8 décembre à 19h : "Mai 67, un massacre oublié".

Un film de Xavier Marie Bonnot, Bonne compagnie / France Télévisions, 2007, 52 mn.

On estime aujourd’hui à plus de 90 le nombre de Guadeloupéens assassinés par les forces de l’ordre les 27 et 28 mai 1967 à Pointe-à-Pitre lors d’une manifestation pacifiste d’ouvriers du bâtiment. Cette sanglante répression révèle en filigrane la volonté du gouvernement français d’écraser toute forme de contestation politique, à l’instar du GONG, en Guadeloupe. Un regard percutant sur ce massacre d’État ignoré depuis trop longtemps par le peuple français comme par les peuples des Outre-mers.

• Lundi 9 décembre à 19h : "La terre parle arabe".

Un film de Maryse Gargour, Rose production, 2009, 61 mn.

En 1936, les populations autochtones de la Palestine se révoltent contre les violences de toutes sortes commises par les membres de la communauté juive, récemment immigrés. Guidés par une idéologie redoutable, ces derniers ne cherchent pas à s’intégrer sur ce territoire, mais à déplacer les paysans arabes afin de les spolier de leur terre. Construit sur des archives audiovisuelles inédites et des interviews d’historiens de renom, une plongée dans les origines de la résistance du peuple palestinien contre la colonisation sioniste.

• Mardi 10 décembre à 19h : "Les moussons intimes".

Un film d’Alain Gordon-Gentil, Zaradoc, 2006, 52 mn.

Le 6 avril 1930, Mohandas Gandhi, accompagné par ses disciples et des milliers de sympathisants, achève une marche de 386 kilomètres de Sabarmati à Dandi

(Gujarat) en prélevant lui-même un peu de sel dans l’océan Indien afin de protester contre les taxations de l’occupant anglais. Son exemple, suivi aussitôt par des millions d’Indiens de toutes confessions, engendra une féroce répression policière et judiciaire des Britanniques. Une vision poétique et critique de cette première grande action de désobéissance civile, prémice du grand mouvement d’émancipation de l’Inde.

• Mercredi 11 décembre à 19h : "L’œil du consul".

Un film de Jorge Amat, Tangera film, 1999, 54 mn.

Le 7 juin 1900, plusieurs milliers de militants d’une organisation politique secrète, les Boxers, assiègent les légations étrangères à Pékin. Ce mouvement populaire qui durera 55 jours ne revendique pas seulement le départ des étrangers qui exploitent les richesses de leur pays, mais aussi des réformes économiques et sociales profondes que tarde à prendre la dynastie Qinq. À travers des pellicules filmées par le consul de l’époque, Auguste François, un précieux éclairage sur une Chine à l’orée du 20e siècle, partagée par ses valeurs ancestrales et ses désirs de modernité.

• Jeudi 12 décembre à 19h : "Soweto. De larmes et d’espoir".

Un film de Vuyani Sondlo, Arte production, 2007, 61 mn.

Le 16 juin 1976, une manifestation de lycéens « noirs » à Soweto dans la banlieue de Johannesburg se solde par une tuerie orchestrée par la police « blanche » du gouvernement. Au premier abord, les lycéens contestent l’adoption d’une nouvelle loi qui leur impose l’usage de l’afrikaans, mais c’est bien le régime de l’Apartheid lui-même qui est à l’origine de ce mouvement. Sondant la mémoire collective, un retour sur cette journée décisive du peuple Sud-Africain qui enflammera l’ensemble du pays avant sa libération.

• Vendredi 13 décembre à 19h : "Black Power Mixtape".

Un film de Goran Olsson, Kanibal, 2011, 90 mn.

Entre les 24 et 28 juillet 1967, la ville de Detroit (USA) est le théâtre d’émeutes urbaines d’une grande violence opposant militants « noirs » et forces de l’ordre « blanches ». Malgré l’adoption des lois Johnson en 1964 relatives à l’égalité des droits, la population afro-américaine est encore mise au banc de la société et reste plus que jamais déterminée a reconquérir ses libertés bafouées. Au rythme de bandes filmées par des cinéastes suédois amateurs, l’odyssée extraordinaire du mouvement Black Power des années 60 - 70 au cœur de l’Amérique raciste.

• Samedi 14 décembre à 19h : "Aimé Césaire et les révoltes du monde."

Un film de Jérôme-Cecil Auffret, BCI, 2013, 52 mn.

Écrivain et poète de renom, Aimé Césaire s’illustre par ailleurs comme un homme politique pour le moins singulier. Maire de Fort-de-France et député de la Martinique pendant un demi-siècle, il témoigne tout autant d’une plume alerte lors de l’insurrection de Madagascar ou la guerre du Viet Nam, en passant par la crise de Cuba et la tragédie du Congo. Sous l’œil du chantre de la « négritude » , les bouleversements politiques du monde dans ce 20e siècle.

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