Ce soir à La Ravine Saint-Leu, Firmin Viry célèbre ses ’Sinkantan maloya’

Lomaz a nout papa maloya

2 juillet 2004

L’avis des musiciens est aujourd’hui quasiment unanime. Ils rendent hommage au ’transmetteur d’héritage’, mais aussi à l’homme qui a su s’engager dans le mouvement social pour transmettre ce marqueur culturel un moment sacrifié sur l’autel de l’assimilation. « Si navé pwin lo maloya tradisyonèl, nou noré pa ryin po sityé anou, nout mizik sré tor », note Thierry Gauliris, le leader de Bastèr.

Ce soir à la Ravine Saint-Leu, Firmin Viry convie La Réunion à une véritable fête pour célébrer ses cinquante ans de carrière, ou plutôt ses "Sinkantan maloya". Inutile de dire que les petits plats ont été mis dans les grands et que la fête s’annonce mémorable. À commencer par le défilé qui démarrera dès 19 heures 30, de l’Église de Saint-Leu à La Ravine où se déroulera le concert. Firmin Viry sera là bien sûr avec ses onze musiciens, renforcés par le Balé Bourbon avec qui a été conçue la chorégraphie du spectacle. Tout au long du concert seront projetées des photos retraçant la carrière de Firmin Viry.
Mais il y aura également sur scène de nombreux groupes dont beaucoup ont, soit été largement inspirés par le "maloyèr" du Sud, soit ont reçu "inn ti koudmin", parce que Firmin Viry a toujours affiché son souci de voir le flambeau du maloya traditionnel repris par les jeunes.
Danyèl Waro, Source percussion, Tambours sacrés, Kayen, Ras Mélé, Jean-Claude Viadère (qui a enregistré avec les Jeunes Gaillards un des premiers vinyle 45 tours de maloya), Ensanm zot, Moringue Angola (Firmin Viry s’est aussi intéressé au moringue), Nicolas Adékalom, Mélanz Nation, Ras Marron interpréteront, à leur manière, des "romans" du répertoire de Firmin Viry.
Pour Thierry Gauliris, Firmin Viry représente la musique réunionnaise. Mais il est encore plus que cela. "Li la pri la parol a in moman ou lo pèp La Rényon lété bayoné". Thierry Gauliris salue "son langazman dan la défans la kiltir La Rényon". Il explique que dans sa famille aussi, on a une culture de la revendication, de la lutte, ce qu’il fait qu’il se sent d’autant plus proche de son concitoyen de la Ligne paradis : "Firmin i artonm inpé konm mon papa mizikal"
Il note l’importance du maloya de Firmin Viry sur la musique du groupe. "Dan nout mizik, néna in linfluans blues, jazz, reggae... Soman, si navé pwin lo maloya tradisyonèl, nou noré pa ryin po sityé anou, nout mizik sré tor. Lo maloya sé inn parti nouminm. Mi pans i disparé arpa zamé. I fé parti nout kiltir". Et Thierry Gauliris note encore : "Firmin Viry lé konm in farfarliv. Pa soman mizikal, mé osi kiltirèl, sosyal, tousala..."
Un bel hommage comme l’ont fait précédemment d’autres musiciens qui ont tous salué l’importance de la musique de Firmin Viry et au-delà de son engagement pour la culture réunionnaise.

Lilian M. 


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