Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise : faits et interprétations

15 mai 2009, par Manuel Marchal

Quatre jours après le succès de la célébration du 10 mai sous l’égide de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise, et quatre jours après l’adoption unanime par le congrès du PCR affirmant la nécessité de la MCUR, un article paru hier dans la presse prête au préfet l’intention de « bloquer le projet ». Une telle révélation mérite des éclaircissements.

« Le préfet bloque le projet », « le préfet exclut d’autoriser la Maison des civilisations en raison de son coût » : en Une de son édition d’hier, un journal a donné une large publicité à une procédure liée à la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise.
Mais la lecture de l’article en page intérieure amène à s’interroger. Nulle part il n’est fait état des propos qu’aurait pu tenir le préfet voici un mois dans un courrier adressé à la Région, maître d’ouvrage du projet. Il s’avère en effet que les faits décrits n’apportent rien de nouveau à l’opinion. L’article rappelle des éléments contenus dans le rapport du commissaire enquêteur, des conclusions connues de tous.
La lettre adressée par le préfet à la Région n’a rien d’extraordinaire. C’est l’absence de courrier préfectoral qui eut été étonnante. En effet, cette correspondance entre dans le cadre des suites normales à donner aux conclusions d’une enquête publique.
En effet, chaque enquête publique se termine par les conclusions du commissaire enquêteur. Quand le représentant de l’État prend officiellement connaissance du rapport du commissaire enquêteur, il écrit tout aussi officiellement au maître d’ouvrage. Car il est nécessaire que le préfet interroge la collectivité sur les suites à donner aux conclusions de l’enquête publique avant qu’il signe la déclaration d’utilité publique.
Par contre, ce qui sort de l’ordinaire, c’est d’indiquer que le préfet « conteste le coût », et « bloque le projet ». Rappelons que le coût n’a pas été mis en cause par le commissaire enquêteur, mais uniquement le manque d’information sur l’actualisation du coût.
De deux choses l’une :

- Soit l’angle choisi pour relater cette information relève d’un choix délibéré. Cet angle est de nature à ouvrir une nouvelle polémique, et personne ne s’étonnera alors des objectifs qui pourraient être poursuivis. Il devrait donc y avoir une clarification du représentant de l’État pour ne pas donner libre cours à des interprétations erronées.

- Soit le journaliste traduit bien la position du représentant de l’État, qui de son propre chef mettrait en cause le coût. Ce qui apparaît alors comme tout à fait étonnant alors même que l’on est dans le cadre d’une procédure et que la Région n’a pas encore fait part à l’Etat de sa position et de ses réponses au courrier adressé par le représentant de l’État. Dans ce cas, l’opinion pourrait là encore attendre légitiment des éclaircissements.
Ce qui est sûr, c’est que personne ne sera dupe de telle réaction ou non réaction.

M.M.

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