Des messages unanimes saluant le 10e anniversaire de l’inscription au Patrimoine de l’humanité par l’UNESCO

Maloya : triomphe d’une cause portée par le PCR et la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise

2 octobre 2019, par Manuel Marchal

Ce mardi marquait le 10e anniversaire de la reconnaissance du maloya en tant que Patrimoine de l’humanité par l’UNESCO. Cette journée a rappelé que le maloya est un des leviers du rassemblement des Réunionnais, car aujourd’hui rares sont ceux qui remettent en cause son existence et nombreux sont ceux qui sont fiers du maloya. Ceci rappelle qu’une cause juste finit toujours par triompher alors qu’au départ, rien n’était gagné bien au contraire. La reconnaissance de la musique des esclaves déportés à La Réunion doit beaucoup aux combats menés par le Parti communiste réunionnais, et son inscription au Patrimoine de l’humanité par l’UNESCO est un héritage du travail de l’équipe de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise.

Cela faisait hier 10 ans que le maloya a été inscrit sur la liste du Patrimoine de l’humanité par l’UNESCO. Cette action est une étape importante dans la reconnaissance de cette pratique culturelle apportée dans notre île par les esclaves qui y furent déportés. Nombreux ont été hier les messages de félicitation venus de divers horizons et issus de toutes tendances politiques. Ceci montre que le maloya est un point de rassemblement des Réunionnais.

Le maloya a donc désormais sa place au grand jour dans notre société. Rares sont ceux désormais qui voudraient l’interdire à nouveau, et défendre aujourd’hui publiquement un tel point de vue ne manquerait pas de susciter une certaine indifférence, car ce combat d’arrière-garde est définitivement perdu par ceux qui pensent qu’il n’y a pas de peuple réunionnais.

Pas de génération spontanée

Cette reconnaissance se traduit notamment par des points de vue qui visent à minimiser les luttes menées pour que le maloya puisse être respecté. Il s’agit essentiellement pour ce courant de réécrire l’histoire en faisant croire que le développement du maloya s’est fait tout seul, alors que sans la lutte initiée, menée et soutenue par le Parti communiste réunionnais, le maloya aurait sans doute disparu, comme d’autres pratiques culturelles qui se sont perdues dans le monde.

Rappelons que le maloya est un apport des plus opprimés de la société réunionnaise. Il est venu avec les esclaves déportés dans notre île, fortement influencé par ceux qui ont été arrachés à Madagascar et au Mozambique. Il ne pouvait être qu’un moyen d’exprimer sa volonté de faire cesser ce régime raciste. Depuis, le maloya a toujours été un moyen de faire entendre les revendications des Réunionnais pour un monde meilleur. Pour les tenants de l’ordre néo-colonial, le maloya devait donc être éliminé. C’est ce qui explique pourquoi il fut interdit.

L’œuvre du PCR

Le PCR entreprit alors de sauver le maloya, car il est une des composantes de l’intraculturalité si particulière du peuple réunionnais. Ce combat s’inscrit dans la bataille pour le respect des Réunionnais en tant que peuple, et donc égaux à n’importe quel autre peuple.

Durant cette période d’interdiction, le maloya n’avait droit de citer que dans les rassemblements organisés par le PCR. L’instant décisif fut le 4e Congrès du PCR qui se tint au Port en 1976. C’est là que le maloya monta sur scène au grand jour. De cet événement, le PCR produisit les premiers disques de maloya. La situation avait basculé, et désormais l’inéluctable était enclenché : les Réunionnais allaient pouvoir librement affirmer leur fierté d’être le peuple du maloya.

L’œuvre de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaises

L’étape suivante, celle de la reconnaissance internationale, fut l’œuvre de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise. C’est l’équipe qui travaillait sur ce projet qui arriva à convaincre l’UNESCO de la justesse de cette cause. C’est ainsi que grâce au PCR et à la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise, la musique des esclaves de La Réunion devint un Patrimoine de l’humanité. Ceci a montré au monde que c’est dans les rangs de la partie la plus opprimée d’une société que se trouvent d’importants trésors. C’est aussi cela la richesse du peuple réunionnais.

Gageons que cet esprit de rassemblement qui prévaut maintenant de manière irréversible au maloya puisse également s’exprimer pour d’autres causes, notamment celle de la responsabilité des Réunionnais pour mettre fin au régime néo-colonial qui continue de maintenir les Réunionnais dans le sous-développement.

M.M.

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