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La Rando Métisse de la Maison de la Montagne - 5 -
24 juillet 2004
“Témoignages” a publié dans ses quatre précédentes éditions des reportages sur les différentes étapes de la Rando Métisse, deuxième édition, organisée par la Maison de la Montagne. Lors de cette randonnée qui a amené ses participants de l’Étang-Salé à Cilaos en passant par Mafate, ceux-ci ont également pu découvrir le patrimoine de l’île grâce aux interventions de spécialistes dans les domaines de l’Histoire et de l’Environnement.
Nous rendrons compte, au fil de nos prochaines éditions, de ces différents récits passionnants sur le patrimoine culturel et naturel de notre île, en commençant la série aujourd’hui avec l’historien Sudel Fuma.
La Rando Métisse était aussi affaire de culture et de connaissance. Comme annoncé par les organisateurs, il s’agissait de "ne pas marcher idiot" et de partir à la découverte de son île natale pour les uns, ou tout simplement découvrir les charmes d’un tout autre paysage pour les autres.
C’est ainsi que l’historien Sudel Fuma s’est mis à conter l’histoire des montagnes réunionnaises et du marronnage dans l’île. Il a parlé du maloya, le spleen en malgache et de la détermination des esclaves à refuser l’asservissement. L’historien a parlé avec son cœur et il a littéralement captivé l’attention de son auditoire. Au fil d’une histoire contant l’Histoire de notre île et que nous rapportons comme elle a été entendue ce soir là...
L’histoire coloniale de La Réunion débute véritablement en 1663 avec l’arrivée de deux français, Louis Payen et Pierre Pau accompagnés de dix malgaches dont sept hommes et trois femmes. Dès le départ, ils s’installent dans les cirques.
Au départ il y a très peu de femmes dans l’île. Les Français installés là depuis le début du 17ème siècle vont les chercher à Madagascar, si bien qu’en 1808 les Malgaches sont plus de 16.000 alors qu’ils étaient moins d’une centaine un siècle plus tôt. On estime que 58% de la population esclave en 1735 était d’origine malgache.
Le peuplement de l’île, on le sait, est d’origine variée, venant soit de l’Inde, de France, de Madagascar ou encore d’Afrique. Bien que ces sources de peuplement soient multiples, il apparaît qu’au 18ème siècle la population réunionnaise esclave se construit à partir d’un socle à dominante malgache.
Les Malgaches asservis vont refuser ce système, échapper au joug des maîtres blancs et se réfugier dans les montagnes. C’est le début du marronnage. D’ailleurs certains noms malgaches de nos montagnes rappellent le souvenir de l’esclavage et du marronnage.
Cilaos ou "Tsilaosa" en malgache signifie "lieu que l’on ne quitte pas" dans la mesure où Cilaos à longtemps accueilli des esclaves partis "marrons". Cilaos offrait ainsi un refuge relativement isolé. Mafate, Bélouve ou encore Dimitile ont aussi des racines malgaches et sont autant de témoignages de la volonté de ces hommes fiers et dignes au point de préférer la mort à l’asservissement.
Les esclaves fuyaient pour plusieurs raisons. L’envie d’échapper à un univers emprisonnant était sans aucun doute la première des motivations. Ils étaient aussi peu ou pas nourris. En 1772, la misère était si forte à Saint-Pierre que les esclaves mourraient de faim. Les années 1806-1807 connurent également une forte période de sécheresse et de famine, si bien que des levées de cadavres d’esclaves étaient faites dans les champs de plantation.
À cela s’ajoute la dureté avec laquelle les maîtres les traitaient, acculés à des travaux pénibles et soumis à un rythme de travail soutenu. Les esclaves étaient également sujets aux sévices physiques ou sexuels autorisés par le Code Noir depuis 1734. D’autres causes s’ajoutent à ces raisons. Les esclaves malgaches avaient le mal du pays, et certains ont même tenté de fuir et de rejoindre leurs terres par la mer. Ils avaient le spleen, "le maloya" en malgache. Dès lors les montagnes réunionnaises apparaissaient comme un espace de liberté et de renaissance. Cette fuite dans les Hauts de l’île s’est réalisée en deux temps. Entre 1680 et 1710, les esclaves atteignaient les Hauts de l’Est et de l’Ouest, la Plaine des Cafres et Cilaos. Puis de 1710 à 1780, ils gagnaient les pentes du volcan et les autres cirques.
On estime qu’il y avait à ces époques entre 3.000 et 6.000 marrons. Ces derniers étaient néanmoins organisés. Ils se réunissaient autour d’un chef qu’ils appelaient "le roi", représentant plus un chef de bande qu’un véritable roi. Ils avaient une vie de semi-nomade (à cause des chasseurs) qui permettait la culture de songe, de patate, de manioc ou encore de pomme de terre.
Pour autant leur vie n’était pas tranquille. Entre 1730 et 1760 des grandes battues sont organisées pour chasser les marrons. La législation donnait le droit aux traqueurs de les tuer. Le chasseur devait simplement ramener la preuve de la mort de l’esclave (main droite coupée) afin de pouvoir toucher la prime. Parmi les plus impitoyables, l’Histoire retiendra les noms de François Carron et de François Mussard.
1848 et l’abolition de l’esclavage vont mettre fin à la grande période du marronnage. Toutefois le système servile ne disparaît pas totalement, en particulier avec l’engagisme.
(à suivre)
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