’Guerra’ fait suite à ’Barboni’ au Grand Marché de Saint-Denis

“Manger pour le cœur” servi par la Compagnie Pippo Delbono

14 avril 2004

“Barboni”, c’était au Théâtre du Grand Marché, au Conservatoire national de région vendredi, samedi et dimanche derniers à Saint-Denis. Avec cette première pièce, la compagnie Pippo Delbono offrait à La Réunion un théâtre du silence et du cri. Un théâtre pour le cœur, un théâtre par le corps.
Cette pièce, partie de l’histoire d’un “Alain Peters” italien nommé Bernardo de Quaranta, fut un grand moment de poésie. Un théâtre du silence parce qu’il joue un drame sans parole, celui de la marginalisation sociale. Un théâtre du cri parce que le héros Puma qui est en nous un jour se révolte.
Tableaux successifs d’une vie à la recherche de son sens, scènes de l’errance dans l’exclusion, la pièce égrène les poèmes de Quaranta, fleurs nées de la boue alors que les diamants sont stériles.
Le ferment de vie, c’est l’amour. L’amour de la vie, c’est l’optimisme forcené qui fait danser les comédiens au milieu de la guerre, comme dans cette scène essentielle, jouée d’ailleurs au Moyen Orient, sous les bombardements, par la compagnie Pippo Delbono. “Barboni” c’est fini.

"Une guerre intérieure,... la guerre du monde"

“Guerra”, c’est le titre de la pièce que vous pourrez voir en cette fin de semaine, au Théâtre du Grand Marché. Le film, qui y était diffusé hier soir, a reçu cette semaine tous les honneurs puisque l’Italie lui décerne son césar : le prix David Donatello, pour la première fois remis à un homme de théâtre.
La pièce est annoncée comme "un spectacle dramatique, furieux, émouvant et profondément vital". Dans cette pièce, pas de dialogues, ni de vrais personnages.
Comme dans “Barboni”, l’espace est dépouillé. Mais ici, à travers les actions physiques des acteurs, la parole et la musique, se déroule un combat, "une guerre intérieure qui est en fait la guerre du monde".
Comme dans la première pièce, plusieurs histoires se croisent, se décroisent, c’est "une baraque foraine provenant du monde l’anormalité, de la folie et du handicap qui se retrouve dans le monde magique du théâtre qui devient ainsi le lieu privilégié pour exprimer son vécu, sa guerre personnelle, sa nécessité de crier de rage et aussi d’exprimer une joie toute particulière".
“Guerra”, c’est vendredi et samedi à 20 heures, dimanche à 15 heures au Théâtre du Grand Marché à Saint-Denis.


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