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Journée de sensibilisation et de solidarité sur la révolte de 1947 à Madagascar
8 décembre 2016
Après la description des liens historiques entre Madagascar et La Réunion, la journée de dimanche dernier organisée à Saint-Leu par l’association REAGIES s’est poursuivie par la description de la révolte de 1947 à Madagascar et de la répression qui a suivi. Alain Dreneau a présenté un exposé à ce sujet :
Le 29 mars 1947 : « Tout commence ce 29 mars » lit-on souvent dans les récits sur la grande révolte de la nation malgache. En fait, tout ne commence pas cette nuit-là, car le 29 mars 1947 s’inscrit dans la longue histoire de la domination coloniale française. Une histoire de répression, de sauvagerie et d’arbitraire, longue de plus d’un demi-siècle, qui va accoucher de cette révolte populaire de 47, de ce « refus du peuple malgache de mourir sans résister » (selon l’expression de Raymond William Rabemananjara).
Dès l’instauration de la colonisation proclamée le 6 août 1896, Madagascar a subi une répression d’une extrême brutalité, maquillée en “pacification”, sous le commandement à la tête du corps expéditionnaire du général français Gallieni. Par la suite, des mouvements de résistance n’ont jamais cessé. Le travail forcé - rétablissement d’un nouvel esclavage – est instauré en 1926. La Seconde Guerre mondiale, très dure pour la population malgache qui a dû consentir un effort qui l’a affamée, a entraîné un contexte international favorable à la montée des aspirations des peuples. En mai 1945, la répression de Sétif en Algérie a eu une influence considérable sur les autres colonies françaises. De retour à Madagascar, les soldats qui se sont battus contre le nazisme sont à nouveau traités comme des indigènes sans que la France ne mesure la montée internationale du désir indépendantiste.
En 1946 est fondé le MDRM (Mouvement démocratique de la rénovation malgache). Dès sa création il revendique l’indépendance et le statut d’Etat libre au sein de l’Union française. En novembre 1946, il remporte haut la main les élections à l’Assemblée nationale française, malgré les fraudes couvertes par l’administration coloniale. Trois députés issus de ce parti sont élus : Raseta, Ravoahangy et Jacques Rabemananjara. Appuyé sur un immense élan patriotique, le Mouvement démocratique de la rénovation malgache entend obtenir le retour à la souveraineté nationale par la voie parlementaire et la négociation. La seule réponse du gouvernement français est le refus absolu de rendre à Madagascar sa souveraineté.
Tout cela a provoqué dans le peuple malgache une prise de conscience grandissante du caractère insupportable de la situation, et créé un contexte politique propice à l’organisation de la résistance anticoloniale.
* * *
Dans la nuit du 29 mars 1947, des groupes de patriotes armés (sans doute liés à des sociétés secrètes qui existaient depuis quelques années) attaquent le camp militaire de Moramanga, ainsi que d’autres bâtiments militaires et administratifs dans le pays. Mais l’embrasement général, attendu par les insurgés, n’a pas lieu et assez vite, les émeutes se concentrent essentiellement sur une dizaine de districts, qui seront maintenus en état de siège jusqu’en 1956. La révolution tourne en une guérilla dans l’est du pays où les résistants se réfugient dans les forêts. Ils y connaissent des conditions de vie très pénibles qui feront mourir une grande partie d’entre eux. Le déséquilibre des forces est total entre les patriotes - porteurs de simples sagaies -, et les soldats français secondés par les tirailleurs sénégalais. L’armée coloniale va opérer une répression aveugle. Dès avril, les autorités françaises font débarquer 18 000 hommes. Le corps expéditionnaire va monter jusqu’à 30 000. Les représailles visent et réussissent à provoquer la terreur dans la population. Les villages sont saccagés, les biens et les récoltes sont détruits, les habitants sont chassés et pourchassés dans les forêts.
La violence de l’armée française est symbolisée par l’épisode du 5 mai 1947 : un train contenant de nombreux insurgés prisonniers est mitraillé sur le quai de la gare de Moramanga, provoquant quatre-vingt-dix-neuf morts selon les rapports officiels de l’armée française. Des dizaines de milliers d’arrestations sont effectuées, dont celles des cadres et des membres du MDRM. La torture est pratiquée de façon systématique, pour extorquer les aveux les plus invraisemblables aux personnes captives, avec la collusion ouverte de l’appareil d’instruction judiciaire et de la police tortionnaire. Les exécutions sommaires s’accumulent. Des personnes encore vivantes, désignées par le terme horrible de « bombes humaines », sont jetées depuis des avions au-dessus des villages pour terroriser les villageois. La résistance qui durera 21 mois ne sera réduite qu’avec l’extinction des foyers rebelles, repliés dans les forêts, frappés à mort par la faim et la maladie.
IL convient d’aborder maintenant la question traumatisante du nombre de morts. Une source fiable, qui ne peut pas être réfutée, est celle fournie par l’armée française elle-même. C’est la déposition faite à la fin de l’année 1948 devant les parlementaires par le général Garbay, chargé en personne de la si mal-nommée “pacification”. Il donne le chiffre de 89.000 morts. Ce chiffre officiel ne peut à l’évidence être taxé d’exagération, provenant des auteurs mêmes de la répression, qui n’ont pas pour habitude de “gonfler” le nombre de leurs victimes. Il est au contraire très fortement suspecté de sous-estimation. Le chiffre de 100.000 morts - et même sans doute bien plus - est inscrit en lettres de sang dans la mémoire populaire malgache.
* * *
Sur le plan judiciaire également, des représailles d’une brutalité inouïe ont été exercées. Un procès totalement manipulé par le pouvoir, caricature de justice coloniale, va se dérouler à Antananarivo de juillet à octobre 1948. Il vise à détruire les dirigeants du MDRM, et en premier lieu les trois députés, qui avaient vu dès juin et juillet 1947 lever leur immunité parlementaire, à l’issue de débats à l’Assemblée Nationale marqués par la haine raciste dans le droit fil des tortures de l’instruction. Les députés communistes (dont les Réunionnais Raymond Vergès et Léon de Lépervanche) et ceux d’outre-Mer s’étaient opposés à ces levées des immunités et ils avaient exigé qu’une commission d’enquête parlementaire se rende à Madagascar. Mais le gouvernement socialiste avait rejeté la proposition (voir cet article du journal “Témoignages” du 8 juin 1947).
Le procès est précédé d’une terrible forfaiture, l’exécution, à la veille même de son ouverture, du principal témoin des parlementaires, Samuel Rakotondrabe. Toute la suite est révoltante. Le tribunal d’Antananarivo prononce six condamnations à mort, quatre condamnations aux travaux forcés à perpétuité, cinq condamnations aux travaux forcés allant de 5 à 10 ans, au terme d’un procès totalement inique, où la torture omniprésente fut recouverte d’une chape de plomb (voir cet autre article du journal “Témoignages” du 8 octobre 1948, intitulé « Les procédés de la Gestapo à Madagascar »).
La révision du procès n’a jamais pu être obtenue. Par contre, les recours en grâce pour les six dirigeants condamnés à mort ont été acceptés, sous la pression des forces qui allaient faire naître le Comité de Solidarité de Madagascar avec notre regrettée camarade Gisèle Rabesahala, relayé à La Réunion, par le Comité de Solidarité, présidé par la fondatrice de l’UFR Isnelle Amelin, ainsi que sous la pression des forces démocratiques en France. Les dirigeants condamnés ont vu leur peine commuée en celle de détention dans une enceinte fortifiée. Ils ont purgé leur peine à Mohéli dans les Comores, puis au Fort Charlet à Calvi (Corse) où ils sont transférés en octobre 1950. En revanche, les autres condamnés, internés au bagne de Nosy Lava (îlot insalubre non loin de Madagascar) n’ont bénéficié d’aucune réduction de peine.
Mais il n’y a pas eu que ce grand procès. Il y a eu des centaines de procès, des milliers de condamnés qui ont croupi dans les prisons. Le dernier patriote exécuté a été passé par les armes en 1954, à Fianarantsoa. Il s’appelait Ramahata. Ce n’est qu’en 1957 que survient une amnistie. Mais elle est incomplète. C’est l’indépendance de Madagascar, en 1960, qui effacera entièrement les condamnations infligées par la justice coloniale aux révoltés de 1947.
Les condamnations sont effacées, mais les marques au plus profond de la conscience du peuple, assurément non ! 1947 reste ce témoignage indélébile des aspirations de la nation malgache à la Liberté et à la Dignité.
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