Maryse Condé, « nomade inconvenante »

Pourquoi nomade, pourquoi inconvenante ? « Ce titre montre l’ouverture au monde dont témoigne l’œuvre de Maryse Condé mais également le caractère d’une femme dont le combat vise les questions de genres, de « races » et de culture, dans différents lieux et à diverses époques historiques ».
Après la diffusion du film "Six mondes, La Rényon", présentation du projet MCUR, la lecture de texte de l’auteure par Lolita Monga, co-directrice du centre dramatique de l’Océan Indien, la conférence à pris la forme d’un échange, de questions-réponses, entre Françoise Vergès, Stéphane Hoarau (chercheur à la MCUR), le public, et l’invitée Maryse Condé.
Quelle place occupe La Guadeloupe, L’Afrique, La France, Les Etats-Unis, Haïti dans le parcours de l’auteure ? Comment a-t-elle vécu le racisme et que pourrait–elle dire à une jeune Noir confronté à la même expérience ? Qu’a-t-elle ressenti en Afrique du Sud ? Pourquoi n’écrit-elle pas en créole ? Comment passe-t-elle d’un genre à l’autre, théâtre, littérature enfantine, roman… ?
De ces échanges, que faut-il retenir ? La désignation de « nomade inconvenante » lui sied à merveille. Elle parle de son parcours, de son histoire singulière, avec sérénité, nous apprend qu’elle n’est ni noire, ni blanche, qu’elle est Maryse Condé, une personnalité faîte de mélange, qui a su trouver dans sa vie et dans sa littérature. Une seule de ses paroles pourrait résumer la façon dont elle se perçoit : « Je n’écris ni en français, ni en créole, j’écris en Maryse Condé ». Une Maryse Condé riche de ses voyages en Afrique, Etats-Unis, France, de sa (re)découverte de la Guadeloupe et qui a su y puiser sa force littéraire.

 Edith Poulbassia