Les papillons d’Emmaüs parcourent depuis 10 ans nos routes, pour vider les greniers de charitables familles réunionnaises. En se séparant de meubles et de quelques bibelots de valeurs, elles permettent d’adoucir le quotidien de nombreux nécessiteux à La Réunion. L’action de l’abbé Pierre, en faveur des plus déshérités, valorise pour autant la réinsertion sociale de ces laissés pour compte.
Le 10 septembre, dès 9 heures, en découvrant les 20 clichés du photographe Jean-Marc Grenier, dans les locaux d’Emmaüs, c’est toute une chaîne de solidarité qu’il vous est offert de percevoir. Récupération des meubles, organisation interne de l’association, réparation et vente des objets récupérés. En fait, c’est découvrir l’envers du décor d’une entreprise à caractère humanitaire. L’artiste livre ainsi la réalité des papillons d’Emmaüs, leurs deux tournées hebdomadaires, les tonnes de matériels à déballer pour la vente, le tri des habits, mais aussi l’attente des acheteurs, qui profitent des petits prix. L’artiste, photographe indépendant, qui officie à La Réunion depuis 25 ans, propose ici un reportage, fort intéressant.
Et Lerka, dans tout ça ? Ce sont en fait les Papillons d’Emmaüs, qui ont sollicité Lerka, pour la conception de plusieurs actions artistiques, dans le cadre de leur dixième anniversaire. Antoine du Vignaux, directeur de Lerka, a donc fait appel à des artistes connus pour leur travail. Lionel Lauret, plasticien, a créé un tee-shirt à l’effigie de l’abbé Pierre, agrémenté d’un slogan glamour "Mi Emmaüs". Par ailleurs, début octobre, l’écrivain-plasticien Christian Floy Jalma et le plasticien Stéphane Gilles proposeront deux performances, "très drôles" nous dit-on, dans les locaux d’Emmaüs. Tous à vos agendas : 10 septembre, à partir de 9 heures, rendez-vous dans les locaux d’Emmaüs, à la ZAC Foucherolles à Sainte-Clotilde, pour découvrir les œuvres de Jean-Marc Grenier.

Hommage à Jules Hermann

Le 11 septembre, un autre événement marquera l’actualité littéraire réunionnaise. Pourtant, cela se déroulera à 10.000 kilomètres de nos côtes, à Ventabren, près d’Aix-en-Provence. Lerka restitue les travaux de son atelier de recherche, l’atelier Jules Hermann, par la publication d’un ouvrage copieux, volumineux, riche en poésies, fourni en photographies, dessins et textes. "Nous avons voulu rendre hommage à Jules Hermann, en lui offrant une œuvre de qualité", explique Antoine du Vignaux. Pour ce faire, il s’entoure des plus grands : le poète "globe-trotter" Julien Blaine, le maître des kabars diseurs de mots sorciers Patrice Treuthardt, la grande fonnkézèz Barbara Robert, la comédienne-plasticienne-fonnkézèz Lolita Monga, le tourneur de mots, analyste aussi, Nicolas Gérodou, les plasticiens Laurent Segelstein et Stéphane Gilles. Par ailleurs, un texte de Marie-Josée Matiti-Picard, décédée il y a deux ans malheureusement, sera publié dans l’ouvrage, intitulé "Une révélation sur les révélations du Grand Océan". Une relecture après visite de l’œuvre culte de Jules Hermann, en somme.
Le 11 septembre donc, 5 artistes qui ont participé au projet s’envoleront vers le sud de la France, pour un kabar-poème au Ventabren art contemporain, dirigé par Julien Blaine. Le public hexagonal découvrira, sûrement avec enchantement, les artistes, Patrice Treuthardt, Laurent Segelstein, Stéphane Gilles, Christian Floy Jalma, Antoine du Vignaux. Sortie donc d’un livre de 279 pages, d’un format 21x29,7. Surprise littéraire, avec la tenue d’un kabar-poème, "comme les aime Julien Blaine", précise à juste titre Antoine du Vignaux. Mais aussi, une exposition. C’est d’ailleurs en cette occasion que se tiendra le kabar-poème. Antoine du Vignaux promet de restituer le déroulé de cet événement littéraire, à la mi-septembre. Les Réunionnais découvriront par la même l’ouvrage "Une révélation sur les révélations du Grand Océan".

Bbj