Opération “Moroni capitale islamique de la culture 2010”

“Moroni Blues/Chap. II” primé par l’ISESCO

6 décembre 2010

Vendredi dernier, le livre “Moroni Blues/Chap. II” de Soeuf Elbadawi a été primé par l’Organisation islamique internationale pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO) aux Comores dans le cadre de l’opération “Moroni capitale islamique de la culture 2010”.

Paru aux éditions Bilk & Soul, “Moroni Blues/ Chap. II” est une œuvre écrite comme « une sorte de poème-essai questionnant la citoyenneté de l’archipel des Comores depuis le cœur de la médina moronienne ». Le livre fonctionne tel un récit de ville à facettes multiples, empruntant à la fois à la poésie, à l’image, à l’anthropologie ou encore à l’histoire. « L’auteur interroge les siens sur le destin d’une ville de brassage. Une réflexion sur Moroni entre poème d’amour en images et lettre polémique à nos vieux oncles », selon BB.

“Moroni Blues/ Chap. II” est un livre contre le repli communautaire, qui s’interroge ouvertement sur une notion de communauté élargie dans un archipel déconstruit. Un livre qui a forcé le débat sur la nécessité d’une nouvelle citoyenneté située au-delà des communautarismes de village aux Comores, tout en suscitant une vive polémique au moment de sa sortie. “Moroni Blues/ Chap. II” a été suivi de deux autres ouvrages en librairie, “Une suite à Moroni Blues" aux éditions de la Lune, co-signé avec Remi Carayol et Saindou Kamal’Eddine, ainsi que "Moroni Blues/Une rêverie à quatre", une pièce théâtrale qui a été mise en scène par le Français Robin Frédéric à La Réunion, jouée dans des lieux culturels de la région océan Indien, et notamment à l’Alliance française de Moroni. "Moroni Blues/Chap. II" a également été développé sous la forme d’une installation pour des festivals comme le FIFAI 2006, à La Réunion, où l’auteur a eu à diriger un workshop auprès d’élèves de l’école des Beaux-Arts de la ville du Port.

Fondateur de la compagnie de théâtre O Mcezo*, Soeuf Elbadawi dirige un lieu d’expérimentations culturelles et d’agitation citoyenne, le Muzdalifa House, situé dans le quartier Sanfili (iho Hankunu) à Moroni. L’exposition des images du livre "Moroni Blues" y a été programmée à deux reprises cette année. Connu pour ses prises de position citoyenne, Soeuf Elbadawi est de ceux qui voient Moroni « comme un lieu d’échanges et non comme un lieu-repli se refusant au monde alentour ». Ce Prix d’une valeur de 2.500 dollars est perçu par des proches comme un signe de reconnaissance institutionnelle pour un artiste devenu incontournable sur la scène comorienne actuelle.

Le Prix décerné par l’ISESCO à Soeuf Elbadawi a été remis ce vendredi 3 décembre 2010 à la Faculté des Sciences de l’Université des Comores. Deux autres Prix d’une valeur de 1.500 dollars et 1.000 dollars ont été remis respectivement à Salim Ali Amir, artiste, et à Raima Afraitane, une jeune lycéenne, pour des œuvres qu’ils ont consacrées eux aussi à la cité moronienne. Les Comores, État membre de la ligue des États arabes et du monde islamique, clôturent ainsi (par ce Prix) l’opération "Moroni capitale islamique de la culture 2010".


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