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La volaille : ’Poulet-NOIR-Cimendèf’ dans les supermarchés
20 avril 2004
Simandèf, l’un des mythes fondateurs de notre identité, figure emblématique du marronnage, symbole de la lutte de l’homme pour sa liberté, est aujourd’hui relégué au rang d’une simple volaille péi. Depuis plusieurs semaines, les pages publicitaires de nos petits écrans font l’apologie d’une volaille, au plumage noir, élevée en liberté dans les hauts et qui, au vu de ces critères, a été baptisée Cimendèf.
Du malgache Tsi, qui signifie "non", et de Mandefa pour "esclave", Simandèf est donc celui qui refuse la soumission, la condition d’esclave et qui, par extension, est devenu celui qui refuse l’injustice. Le marronnage, fait historique de la période coloniale, élément fondateur dans la construction de notre identité, a vu s’exiler dans les hauts les premiers peuplements des cirques qui, en dépit de la traque et des tortures qui leurs étaient réservés, ont préféré la fuite plutôt que la soumission et la barbarie de l’esclavage. Aucune preuve tangible ne fait état de l’existence de Simandèf. La légende, à mi-chemin entre le fait historique et le mythe, atteste, elle, d’un chef de tribu dans les hauts de Salazie qui, pour échapper à la horde de chiens enragés des chasseurs de marrons, a préféré se jeter du sommet du pic qui porte aujourd’hui son nom.
Je suis aujourd’hui profondément choquée de constater que l’on puisse utiliser impunément le nom d’un des personnages inscrit dans la mémoire collective, pour qualifier une vulgaire volaille. Qu’une rue, un gîte arborent dans les hauts de Salazie le nom de Simandèf apparaît beaucoup plus légitime, en terme d’hommage, de respect et de reconnaissance, qu’une volaille condamnée à finir dans nos assiettes. Tendancieux même que de faire figurer en caractère gras, sur l’emballage de la dite volaille : "Poulet-NOIR-Cimendèf".
Volaille, comme la condition des esclaves marrons qui étaient traqués sans relâche, et dont on rapportait oreille ou main en trophées pour toucher la récompense de leur capture. Noir, comme la couleur de l’esclave, et Cimendèf, comme le nom de notre "héros", symbole du combat de l’homme pour sa liberté, sa dignité. Si nous sommes descendants d’esclaves, nous sommes aussi descendants de marrons.
Plus qu’une accusation à l’intention du producteur, dont la masse et la difficulté du travail ne sont pas à remettre en cause, et qui est victime de sa maladresse et de son ignorance, c’est le fait de voir s’afficher le nom de Simandèf, sur des volailles en rang dans les réfrigérateurs de nos supermarchés et qui finiront immanquablement dans les fosses septiques de nos foyers, qui me révolte au plus haut point.
Suis-je donc la seule à m’indigner, à réagir à une telle démonstration d’ignorance, à me soulever face au préjudice porté à notre identité ? Cet exemple n’est qu’une démonstration des lacunes de la connaissance de notre histoire. Cultiver la mémoire nationale, européenne, est un élément favorable à la construction du sens critique de nos enfants, mais faut-il pour autant occulter l’histoire immédiate de son île.
On le sait, on le répète : sans connaissance et reconnaissance du passé, individuel comme collectif, on reste dans l’instant présent, avec ses doutes et ses incompréhensions, et l’on ne peut se tourner vers l’avenir sans appropriation de son histoire. Fini le temps du silence imposé, ou les dirigeants préféraient occulter la mémoire du passé par seul souci de soulager leurs consciences. Mettre des mots pour se construire, pour avancer, pour apprendre à nos enfants les tenants et les particularismes de notre histoire : tel est le chemin vers la reconnaissance et la construction identitaire, pour que demain, Simandèf reprenne sa place dans notre histoire, et soit lavé de l’affront qui lui est fait.
Estéfany
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