“Mond di ali” de Amba

« Nou, sanm nout kèr, nou shant nout manièr voir la vi »

23 janvier 2009

“Amba” en tamoul, c’est la terre, la vie, la mère. Dans la famille d’Isabelle Testa, l’une des interprètes et auteurs de l’album “Mond di ali”, tout le monde, ou presque, chante. Les textes, les mélodies se sont accumulés au fil des années, il était temps pour le groupe de partager ses chansons avec le public. Dans “Mond di ali”, Amba chante en romance maloya sa vision de la vie et du vivre-ensemble.

Comment est né ce premier album ?

Isabelle Testa : Nous avons longtemps travaillé. J’ai écrit les chansons, mais je ne suis pas la seule, et mon frère s’est occupé de la musique. Nous avons pris l’habitude de nous retrouver de façon informelle, sans objectif particulier. Depuis environ deux ans, nous travaillons ensemble au moins une fois par semaine. En août dernier, nous avons tenté de réaliser une maquette de un ou deux morceaux. Ça se tenait plus ou moins. Et la petite maquette s’est transformée en onze titres. Au départ, c’est vraiment un projet familial. Nous ne sommes pas du tout professionnels, la musique est une passion. Nous avions envie de partager nos chansons avec nos proches d’abord, et ensuite avec un public plus large, pour voir si les gens accrochent.

Que signifie “Amba” ?

- Amba en tamoul, c’est l’expression de la vie, de la maternité, la symbolique de la mère qui a reçu quelque chose en héritage et qui le transmet à son tour. D’où l’image de la terre au dos du CD, avec les enfants qui se tiennent la main. Pour dire que nous sommes tous différents, mais nous avons reçu en partage la même terre. Amba a envie de partager La Réunion et l’héritage culturel que nous avons reçu.

La mondialisation, l’histoire de La Réunion, la place de la femme, autant de thèmes que vous abordez.

- La mondialisation, j’en ai entendu parler souvent l’année dernière. La chanson “Mond di ali” interroge : quelle est cette mondialisation dont tout le monde parle ? Qu’y a-t-il de positif ? Dans notre façon de travailler, nous partons d’abord d’un texte pour le mettre en musique. Le point de départ est le texte où nous abordons des sujets sans être moralisateurs. Notre envie est de partager un “fonnkèr” par le biais de la musique. On ne peut pas faire l’impasse sur l’histoire de La Réunion, le marronnage, l’esclavage. Nous devons savoir d’où nous venons et assumer notre part africaine, malgache, indienne, etc...

Vos projets après “Mond di a li” ?

- Nous avons encore beaucoup de textes sous le coude. Mais nous allons laisser cet album faire son chemin. Et en tenant compte de l’accueil de ce premier album, nous allons travailler les chansons, travailler l’interprétation.

Propos recueillis par EP 


Informations : “Mond di ali” est une auto-production. 1.000 exemplaires sont disponibles dans les bacs.
Interprètes : Mariline Dijoux, Sébastien Lauret, Florence Testa, Isabelle Testa, Frédéric Testa.
Musique : Frédéric Testa, Samuel Turpin, Jimmy Mariapin, Nicolas Testa, Jean-Paul Kiesling.


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