Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise

Nous avons besoin d’une généalogie de l’identité réunionnaise

16 novembre 2007

Rien ne peut se faire sans Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise (MCUR). C’est même, comme l’affirmait le Président Paul Vergès, un des axes prioritaires de la politique régionale. Mais savons-nous interroger l’identité réunionnaise, puisque c’est le nœud même de la question de l’existence de la MCUR ?

Hier, à la Région Réunion, la MCUR présentait la sortie des actes du colloque de 2003, “Racines et itinéraires de l’unité réunionnaise”, une contribution exemplaire à la réflexion sur l’avenir, et la place de notre île et des Réunionnais dans le monde. Il s’agissait de démêler l’entremêlement des racines et itinéraires de l’identité réunionnaise. L’identité réunionnaise est en constante réécriture, réaffirmation, réinvention. C’est toute l’originalité de notre identité. C’est ce qui en fait un exemple à part.
Ce qui est frappant dans ces actes, c’est d’abord cette volonté de rompre avec l’approche misérabiliste du passé réunionnais. Au-delà de la victimisation, des descendants d’esclaves et des esclaves eux-mêmes, l’ouvrage relève le défi de la créolisation. Comment la diversité culturelle réunionnaise a permis de consolider - et consolide encore - l’unité réunionnaise ?

Être réunionnais

La Réunion, quelles richesses ! La Réunion, quelle authenticité ! Plus de 6 civilisations ont été et sont à l’œuvre dans l’édification de l’affirmation réunionnaise. Il nous faut tenir compte de l’imbrication et la rencontre entre ces 6 mondes, pour appréhender ce que sont les Réunionnais, ce qu’est l’âme identitaire réunionnaise, du moins ce qui nous rassemble. Tout s’est passé, et se déroule encore, dans la rencontre conflictuelle, tendue, soumise, subite ou volontaire.
« Sur l’île, le processus de rencontre se traduit par les phénomènes de créolisation, dynamique double de la perte, de la préservation et de la modification de croyances et pratiques. Chaque Réunionnais vit ce processus au quotidien. La cuisine, la musique, la langue, les rites, les manières de faire, les jeux, les expressions artistiques et littéraires en sont des exemples. Les routes et itinéraires de la culture réunionnaise sont retracés pour restituer la singularité et l’universalité », lit-on en avant-propos. Alors, qui est réunionnais ? Comment être réunionnais ? « Etre réunionnais », lit-on, « ce serait donc à la fois se souvenir et oublier, une manière de négocier les conflits et d’en faire la matrice de la vie commune. Encore une fois, ce n’est pas une identité de foi ou d’origine, mais une identité qui se crée chaque jour tout en s’appuyant sur des mémoires ».

Approche pluridisciplinaire

Certes l’approche historiographique de la société réunionnaise aurait permis de dissiper quelque peu les zones d’ombre sur la construction identitaire. Mais le colloque “Racines et itinéraires de l’identité réunionnaise” se voulait pluridisciplinaire, donnant la parole à l’anthropologue au même titre que le syndicaliste, au travailleur social, à l’artiste.
L’avenir de l’identité réunionnaise se réfléchit via plusieurs champs d’application. Nourri, complet, ce trésor de compréhension donne la voix à l’anthropologue Christian Barat, à la militante CGTR et des Droits de l’Homme Monique Couderc, à Axel Gauvin, à Ivan Hoareau ; à l’anthropologue Laurence Pourchez, au psychiatre et psychanalyste Jean-François Reverzy, à l’économiste Françoise Rivière, au Président de la Commission de l’Épanouissement humain de Conseil régional Radjah Véloupoulé et au Président de Région Paul Vergès. Les contributions ont été réunies par Françoise Vergès et Carpanin Marimoutou, les deux directeurs scientifiques de la MCUR.
Nous prendrons un soin à restituer, contribution par contribution, les mots forts de cette publication.

Bbj

Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise

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