Point de vue

On se perd à trop vouloir nous égarer dans la nature

8 novembre 2012

Les nombreux progrès sociaux, les inventions techniques et technologiques appliquées à l’environnement humain améliorent quelque peu les conditions de vie au quotidien. Certes, ces forces que nous développons pour agir sur la nature nourricière et protectrice semblent ne pas être pensées sérieusement pour apporter l’équilibre nécessaire pour satisfaire encore longtemps notre mieux-être.

L’espèce humaine est unique à disposer de la capacité à intervenir de façon délibérée sur l’environnement. Ainsi, toutes les autres créatures vivantes ou animées subissent les comportements. Du coup, l’homme exprime ses craintes vis-à-vis de son éventuelle domination par ses propres inventions expérimentées dans la nature. Du mot “nature”, nous préfèrerons dire plutôt “environnement” pour mieux désigner ce monde réel dont nous sommes les composantes et dans lequel nous évoluons. Ou, pour être plus précis, nous emprunterons à Albert Jacquard qui définit notre environnement comme : « … le produit des forces élémentaires à l’œuvre depuis l’origine ». Notre espèce, au centre de tous les maux de la planète, devient le sujet responsable de nos faits. Il oublie son devoir d’obéissance à ce qui l’entoure et de protection des valeurs humaines.

La société imbriquée dans la logique libérale qui nous tient ignore les conséquences lointaines de ses actes, elle ne se réjouit que de ses résultats premiers. Le présent l’emporte sur le futur à penser pour nos enfants. Tout est dans l’immédiateté. Or, le progrès qui accélère son propre développement ne lui assure que des risques dans tous les domaines : santé, environnement, et même le social sont tous exposés aux dangers induits par le succès de la science.

Droit et Devoir

Les avancées techniques et technologiques apportées par la science autorisent à agir sur notre environnement, et même à la transformer. Cette technique dont nous nous accaparons permet une grande capacité d’innovation, mais nous ne nous soucions pas souvent de l’utilité à laquelle elle est destinée, comme nous oublions d’encadrer avec des lois son utilisation, pour nous épargner des possibles détournements de sa destination. La pollution de notre environnement est aujourd’hui un souci pour tout le monde sur la planète. Nos villes sont devenues des espaces de concentrations de populations, de déchets de rejets industriels et de tous les maux propres à la civilisation des grandes agglomérations. Un seul mot, l’asphyxie, décrit ce monde irrespirable, poussiéreux, comportant des risques de maladies sévères, brûlures des yeux, étouffements, allergies, asthme ou autres maladies portées par l’occupation non maîtrisée de l’espace vital. Au droit que l’espèce humaine s’est donné à vouloir contrôler son milieu, le nucléaire devient une invention très appréciée par son côté pragmatique dans de nombreuses applications de votre vie pratique. Les lumières qu’il nous fournit journellement et autres applications comme l’énergie indispensable dans nombreuses opérations faites dans les hôpitaux ne doivent pas masquer les risques de dangers possibles qu’il peut cacher. La nocivité des produits radioactifs dont la moindre dose peut entrainer la mort. Si son apport est apprécié et reste incontestable par certains côtés, il n’en reste pas moins que la vigilance et la réglementation s’imposent, pour éviter son détournement à des fins de destruction massive.

L’OGM est aussi une découverte technique dans les avancées de nos recherches. Pour autant, loin de servir la cause des agriculteurs et des populations affamées pour lesquelles il est destiné à sauver de la famine, il est un subterfuge des multinationales qui s’occupent à la fois des recherches et la commercialisation pour en faire de gros bénéfices. Il faut dire que si les agriculteurs ne peuvent pas réutiliser les graines de semences récoltées après l’exploitation des produits, les agriculteurs sont alors contraints de s’approvisionner auprès des producteurs d’OGM qui exercent leur monopole commercial sur toute la planète.

Le choix des objectifs

L’homme est le principal sujet concerné par les problèmes que nous évoquons. Pour préparer l’avenir pour les futurs occupants de la planète, l’attention de tous doit être attirée sur les dangers à long terme qui guettent notre établissement dans l’environnement. Le problème de l’équilibre entre la légalité et la légitimité des moyens à utiliser pour sortir notre société de la loi de l’immédiateté et de la rapidité. Une étude des rapports entre l’humanité et le monde réel qui conditionne toute l’existence doit permettre à inverser les forces qui poussent les humains à dégrader l’environnement et à redonner valeur à tout ce qui contribue à la recherche du respect créant la solidarité.

Seul l’homme exerce des droits qu’il se donne dans les constitutions, la nature n’en fait pas et n’en a pas. À côté des droits, il se doit de s’imposer des devoirs pour protéger ce qui est abîmé et épargner ce qui n’a pas encore été détruit, afin de garantir par des mesures démocratiques de précaution une richesse naturelle intarissable.

Bienvenu H. Diogo


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