’Pierrette Payet version Benoîte Boulard’

Oté Benoîte, oté Pierrette

20 janvier 2005

Avec cet hommage rendu à Benoîte Boulard, Pierrette Payet signe un grand retour sur les scènes réunionnaises. Son album est dans les bacs des disquaires.

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C’est un vibrant hommage à une grande dame de la chanson réunionnaise que propose l’album "Pierrette Payet version Benoîte Boulard".
Vous vous plairez à écouter ces ségas authentiques. On dirait même que Benoîte est restée parmi nous, au travers de cette voix chaleureuse. Pierrette Payet est une artiste que l’on ne présente plus. Chanteuse d’orchestre depuis l’âge de 15 ans et demi, elle continue à chanter.
Avec cet hommage rendu à la compagne de scène de Maxime Laope, Pierrette signe un grand retour sur les scènes réunionnaises.
On ne sait encore qui s’en réjouit en premier. Le public réunionnais, ou l’artiste elle-même ? "Je suis toujours sur scène, lance l’artiste. La maison c’est une scène". Et puis, elle a gardé la farouche tradition de chanter où elle peut, à l’église, dans les fêtes familiales, mariage, baptême, etc.
C’est dans un concours des auteurs-compositeurs, organisé par l’ORTF, qu’elle fait la connaissance d’Henri Cario, qui l’encourage à chanter le séga. Pour ce faire, elle sera présentée à Jules Arlanda, en 1969. Commence l’aventure de la troupe folklorique “Bourbon y chante, Bourbon y danse”, en compagnie des Plays Boys, de Maxime Laope, Marie-Armande et Henry-Claude Moutou.
Si Pierrette porte une attention particulière à Benoîte Boulard, c’est peut-être parce que sa mère l’a côtoyée dans le cadre professionnel et est devenue une amie de la chanteuse aujourd’hui disparue. Benoîte était alors femme de ménage chez les Foucque. Pierrette partage ainsi avec la presse les quelques anecdotes, restées vives dans sa mémoire. Comme la première fois où Pierrette connaît la scène.
La mère de Pierrette s’entichait à penser qu’une femme n’avait pas sa place sur les planches, devant les yeux des hommes, sûrement beaucoup plus attentionnés à la plastique d’une femme qu’à sa voix. Pourtant, Pierrette trouvera tout son bonheur à parcourir La Réunion. "C’est un honneur d’avoir connu Benoîte sur scène, comme Madoré, Donatt, Admette...", confie-t-elle. Qui dirait le contraire ?

Un séga authentique

Pierrette est de celles qui défendent le vrai séga avec une volonté de fer. Ce qu’elle nous présente est à souhait "une représentation différente du séga", plus proche du séga dansé par nos grands-parents et nos parents.
Reprenant avec chaleur les compositions de Maxime Laope, Georges Fourcade et Jules Arlanda, elle redonne vie à des grands succès qui ont fait de Benoîte Boulard une grande ambassadrice de la chanson réunionnaise.
"Mamzelle Suzanna", "Caroussel de bois", "Ti kaf sèt po", "La rosée tombée", "La pêche caméléon", "Séga piqué", sont autant de compositions que vous écouterez à volonté. Presque 40 minutes de pur bonheur à écouter raisonnablement ou en boucle, surtout pour tous ceux qui n’ont pas connu Benoîte Boulard.
Et puis, Pierrette y met tout son cœur, entourée d’Érick Toave (piano), Danny Latchimy (basse), Sully Ducap (guitare), Christian Depêche (accordéon), Laurent Dalleau (percussions), Gramoun Lélin (Banjo).
Aux chœurs, vous retrouverez les voix de Marie-Pierre Ducap, Micheline Picot, Sully Ducap, Érick Toave. La chanteuse souhaite retrouver au plus vite les scènes réunionnaises avec une formation.
"Le play-back doit rester une exception", explique-t-elle. Elle insiste pour remercier ces musiciens, qui ont fait preuve de beaucoup de patience pour faire sortir ce travail de qualité, et rendre par là-même un hommage à la hauteur du talent de Benoîte Boulard.
Pierrette Payet déplore cependant qu’il manque de la reconnaissance pour cette chanteuse d’exception qui a fait vibrer le cœur de tous les Réunionnais de sa génération. La chanteuse souhaite qu’une place soit dédiée à Benoîte Boulard, disparue en 1984. Sur le Barachois ?

Bbj


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