15e Fête de la science

Ouvrir l’esprit critique

15 novembre 2006

La Fête de la Science appelle petits et grands à venir voir comme tous les ans ses espaces de découvertes et d’expériences. La Fête va se déployer sur deux dimensions : le Village de la Science réunit dans le Parc des Expositions de Saint-Denis plus d’une centaine de partenaires de la culture scientifique, du 15 au 18 novembre. Ailleurs dans l’île, la Fête va déployer une centaine de manifestations, de lundi à dimanche, dans vingt communes, au plus près des différents publics.

La quinzième édition de la Fête de la Science se déploie cette année, pour la deuxième fois depuis sa création, dans les halls du Parc des Expositions de Saint-Denis, où a été inauguré hier soir le Village de la Science en présence des officiels. C’est là que, pendant quatre jours, tous les publics sont attendus auprès des stands, institutionnels ou associatifs. Ils y trouveront des chercheurs, des ingénieurs ou techniciens qui leur feront découvrir leurs domaines de recherches, les initieront à des expérimentations, des jeux, des spectacles scientifiques, leur feront entendre des conférences et découvrir parfois “un autre monde”...
La manifestation “phare” est cette année une exposition interactive sur le thème de “L’avion comment ça marche ?” et plusieurs stands présentent des activités de découverte de l’aviation, du pilotage automatique au modélisme, sans oublier les maquettes, œuvres de véritables passionnés que le public verra au travail pendant toute cette semaine.
Pendant ces quatre jours, les organisateurs de Sciences Réunion - qui sont à l’origine de cette manifestation apparue en 1990 au Port - s’attendent à voir autant de monde que l’année dernière, en particulier pendant les deux journées scolaires de la semaine, jeudi et vendredi. Ils n’auront que l’embarras du choix entre tous les sites offrant un éveil à la culture scientifique, ou des pistes pour son approfondissement.
Le président de Sciences Réunion, Gilbert Hoarau, accorde un intérêt tout spécial au “Village des inventeurs” : présent pour la cinquième année, il fait le lien entre les recherches et le monde économique. Un concours des inventeurs va y réunir quatorze porteurs de projet, plus deux hors concours. Le lauréat, désigné samedi avec les autres primés, se rendra à la Foire internationale de Bordeaux (voir encadré).

Apprendre en s’amusant

Ce qui séduit de prime abord, dans cette édition 2006, est la grande diversité des activités scientifiques proposées. Certaines le sont de façon très ludique, délibérément, et avec une bonne dose d’impertinence, comme on pourra le découvrir avec la Troupe du Bistrac, de Jacques Poustis dont l’accroche “Sciences et pseudosciences” se propose d’éveiller l’esprit critique en montrant « comment nos sens peuvent être facilement trompés par l’illusion ».
« On a besoin d’esprit critique. Il suffit de voir la floraison de marabouts et les sommes astronomiques que de pauvres gens sont capables d’investir... Ces gens sont trompés par leur sens et c’est ce que nous leur démontrons ici ! » poursuit-il. Puissent les Réunionnais apprendre à se méfier à l’avenir de ceux qui leur vendent de la lessive pour billets de banque sales !...
Toujours dans le registre du divertissement, l’IREM - pour apprendre les mathématiques en s’amusant - propose une pièce de théâtre “loufoque, absurde et poétique sur un thème désopilant : les maths !”. À voir tous les jours à 10h (sauf le samedi) et 15 heures (sauf le mercredi).
Et à proximité, les passionnés d’aviation ne manqueront pas d’aller faire un tour sur le site de l’exposition de Jean-François Piron et de son Kréol’Kit (notre encadré).
S’interroger sur les pratiques scientifiques, c’est aussi essayer de comprendre les obstacles qui surgissent sur la route de l’apprentissage des enfants. Pourquoi les filières scientifiques sont-elles désertées et pourquoi le sont-elles plus particulièrement par les filles ? Parmi les personnalités réunies hier soir pour l’inauguration du Village de la Science, la conseillère régionale Maya Césari et le Recteur ont posé ces questions : comment mieux diffuser une culture scientifique diversifiée et de haut niveau ?
Les actions présentées dans la manifestation qui commence aujourd’hui à Saint-Denis tentent toutes d’apporter leur réponse, ou une partie de la réponse.

P. David


Foire de Bordeaux

Espace des inventeurs : comment se simplifier la vie

« Il n’y a pas de petites et de grandes inventions. Toutes concourent à améliorer notre vie quotidienne », observe Gilbert Hoarau, président de Sciences Réunion, très emporté par son sujet. « Quoi de plus simple qu’un post-it. Eh bien ! c’est une invention ! Même chose pour le support des feuilles de dactylo ! Savez-vous que ce qui est breveté dans cette invention, c’est l’angle de la fente ! » Il fallait y penser...
Depuis que l’association a passé une convention avec la Foire de Bordeaux, des échanges interviennent régulièrement entre participants aux différents concours. Mais avant cela, Gilbert Hoarau se souvient que le premier inventeur primé à La Réunion se rendit à Genève où son invention fut décorée d’une médaille d’or.
« La Fête de la Science a reçu l’an dernier le lauréat 2005 des inventions de la Foire de Bordeaux avec son projet : un système de couverture coulissante pour fermer une piscine, manipulable par une seule personne », se souvient le président de Sciences Réunion. La même année, le lauréat réunionnais, Philippe Razebassia, un artisan ferronier de l’Est, a inventé une règle multifonction “kerdia” - utile à son activité professionnelle, entre ferronnerie et maçonnerie.
« La difficulté, pour les inventeurs, est de trouver à concrétiser leurs inventions ; c’est pour cela que nous les faisons concourir et que nous les mettons en présence d’industriels » poursuit Gilbert Hoarau.


Réunion-Espace

Une « porte de l’espace » à Saint-Denis

« Tout le monde peut aller dans l’espace, et même y travailler : un coiffeur, un maçon... » L’enthousiasme de Jean-Paul Marodon, président de Réunion-Espace (et trésorier de Science-Réunion) pour la diffusion de la culture scientifique spatiale n’a pas de limite. L’association œuvre à la diffusion d’informations, sous forme de traductions et de publications en français. Le second volet de son activité est de concourir à des réalisations diverses. À ce titre, l’association s’est engagée à faire construire une drôle de fontaine, dédiée à l’espace. Elle devrait être terminée pour les Fêtes de Saint-Denis, en octobre 2007. Ce sont les métalliers du CFA de Sainte-Clotilde qui vont réaliser cette œuvre aussi étrange qu’ingénieuse. Tout d’abord, c’est une fontaine sans eau ! En ces temps de chikungunya, pas question de laisser s’installer un nid de moustiques dans une œuvre monumentale ! Aussi les membres de l’association ont réfléchi et, avec un paysagiste, proposent de faire à la place une fontaine lumineuse, qui imitera l’eau (avec brumisateur, faisceaux lumineux et fumée) : c’est le dernier cocktail défendu par le paysagiste.
« Cette construction reprend aussi une invention : une pièce mécanique capable de relier deux vaisseaux spatiaux entre eux » poursuit Jean-Paul Marodon. L’A.P.A.S - c’est le nom, en sigle anglais, de cette pièce - est représentée par deux griffes qui s’emboitent pour figurer “une porte de l’espace”.

P. D.


Sciences Sainte-Rose

“Paix dans l’espace” et letchi orbital

Le stand de Sciences Sainte-Rose est lui aussi une porte d’accès à l’espace. De différentes façons.
Tout d’abord par le roman étrange d’un ingénieur suisse, Voyage en Acratie de Bernard Krummenacher, racontant les tribulations d’un Terrien projeté dans l’espace cinq siècles après le nôtre et dans un vaisseau spatial du nom de Rama. « Une rêverie utopique et eutopique, pour l’endroit où l’on est bien » commente Guy Pignolet, animateur de Sciences Sainte-Rose et agitateur de pensée cosmique depuis plusieurs décennies.
On y découvre aussi le projet GOBBSS (pour “Growth of Bacterial Biofilm Surface in Space”), porté par deux étudiants - un Israëlien et un Palestinien - qui ont fait le rêve d’une Paix dans l’Espace et l’avait confié à la navette Columbia. Le plus extraordinaire est qu’après l’accident de la navette, l’expérience GOBBSS a fait partie des objets miraculés. Ce projet étudie l’origine de la vie et donnera lieu à deux conférences : mercredi soir à Sainte-Rose (visioconférence) et vendredi, de 10h à midi, en direct depuis le Village des Sciences avec les deux auteurs de l’expérience.
Le letchi orbital est une autre curiosité de ce stand. C’est la réponse réunionnaise à un américain - M. Bigelow - qui se prépare à affrêter un hôtel en orbite pour faire voir la Terre depuis l’espace.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


+ Lus